L'Etourneau, alias Jean-Crado, alias Terminator, alias Attila, alias (en vrac) bibou, didou, lilou, pipou,
L'Etourneau, donc, aura un an ce soir (à 21h26, soyons précis).
Il a toujours ses grands yeux et ses grands cils, toujours pas beaucoup de cheveux, toujours un sourire des plus canailles. Toujours tout mince et très tonique. Très grand et très petit, évidemment.
Il aime bouffer, parler, sucer son pouce, jouer avec sa sœur, tirer les cheveux de sa sœur, escalader tout ce qu'il trouve, ouvrir les portes petites et grandes, vider les placards, les étagères, les boites, le bureau de sa mère. Parfois aussi il remet des trucs à leur place, mais c'est malheureusement beaucoup plus rare.
Il aime aussi les roues, les lunettes, les guilis, les bisous-prouts, la musique en général, et les chansons en particulier (il commence à se dandiner en rythme, c'est excessivement choupi), les livres.
C'est un petit garçon sociable, très rigolu, en général de bonne humeur. Un peu plus rouspéteur que quand il était tout petit, quand même, mais comme il part de très loin, il a de la marge avant d'être taxé de "gamin relou".
Il ne marche pas encore, mais tient très bien debout et se déplace extrêmement rapidement.
Il dit quelques mots reconnaissables, et un certain nombre de trucs qui ont l'air d'être des mots (forme très répétitive), mais dont on identifie pas le sens. Dans ce qu'on comprend, "donne" est le plus saillant, ces derniers jours ("ça! donne!").
Ces dernières semaines, il a testé et kiffé: la raclette, les makis végétariens, la soupe, les fajitas, le fromage qui pue. On aura eu beaucoup de chance avec nos deux enfants, de ce point de vue là (par contre, entre lui et sa soeur, l'endroit où on mange est une zone sinistrée trois fois par jour.)
Cette première année aura été étrange, même s'il ne rend évidemment pas compte. Il fait partie de ses bébés qui n'auront vu les gens extérieurs à son cercle familial (+ nounou) que masqués. Contrairement à d'autres qui étaient un peu plus grands en mars, et qu'on sent encore inquiets quand débarque une personne masquée, l'Etourneau n'a aucun problème avec ça.
Les premiers mois d'un bébé, c'est toujours un peu étrange, du point de vue du temps, je pense. Il y a toujours une espèce de distorsion, entre le "ça fait tellement peu de temps qu'on est ensemble qu'on est obligé de se découvrir encore beaucoup", et le "il s'est passé tellement de choses depuis la naissance, ohlala on dirait que ça fait des siècles".
La crise sanitaire et le confinement ont encore accentué ce truc-là, pour moi. J'ai du mal à croire qu'il n'a qu'un an, et j'ai en même temps l'impression qu'il me manque un morceau d'année, qu'il ne peut pas avoir déjà un an. Et la tristesse toujours que mes proches ne le voient pas vraiment grandir, au quotidien.
J'alterne aussi entre la joie de le voir grandir et progresser (et le soulagement de pouvoir se débarrasser petit à petit des fringues de bébés et du matériel de puériculture encombrant) et un peu de nostalgie, à l'idée que voilà, la période de fusion avec un nourrisson, c'est bel et bien fini. Il est déjà bien parti sur le chemin de l'enfance, en route pour devenir un petit garçon.
Je n'allaite quasiment plus, non plus (il fait en général 2 minutes de tétée le matin le temps que son père arrive avec le biberon, et n'hésite pas une seconde entre le sein et le biberon quand il a le choix :D). Ça aussi, c'est à peu près terminé, "pour toute la vie", comme dirait le Moineau. Ça marque la fin d'une période, un peu entrecoupée, mais finalement assez dense, qui dure depuis juillet 2015: le temps où mon corps a été mis à contribution très directement pour fabriquer et nourrir des bébés (ne nous leurrons pas, il va rester encore assez longtemps à disposition de mes enfants grandissants, il les portera, sera escaladé et un peu malmené pendant encore quelques années. Mais ce n'est pas tout à fait pareil).
Une année à 4, déjà. Ca me paraît surréaliste. Mais pas à lui, hein! Lui, il avance d'un pas décidé (bien qu'un peu vacillant, encore..), et il ne se laissera ralentir par rien. En route vers la suite, hop, hop, hop!