vendredi 2 février 2024

Listes des choses pour lesquelles je suis reconnaissante envers mes beaux-parents

  • leur aide quand le Moineau était petite;
  • certaines fulgurances de mon beau-père, dont celle, fameuse, sur la fête foraine de l'angoisse;
  • leur fils aîné;
  • le fait que mon beau-père ait réussi à permettre à ses fils de s'autoriser à être et à faire ce qu'ils voulaient dans la vie, alors qu'il n'a pas vraiment eu cette possibilité lui-même;
  • la façon dont ils gèrent l'intendance quand ils sont chez moi, même si parfois je me sens un peu brutalisée au passage;
  • l'adoration sans faille de ma belle-mère pour mes enfants, qui, à ses yeux, sont en tous points merveilleux;
  • l'introduction de l'après-shampoing démêlant dans la vie de ma fille;
  • l'accueil qu'ils m'ont fait dans leur famille, même si je ne rentre pas tout à fait dans les cases qu'ils avaient imaginées, je crois.

samedi 27 janvier 2024

27 janvier - Aujourd'hui journée des pieds

Une notification parfaitement incongrue tôt ce matin sur mon téléphone: elle m'informait que j'avais fait zéro pas dans la journée. Je n'avais pas encore mis le pied par terre, évidemment.

Une fois levée, j'en ai fait quelques uns, quand même, de pas. Deux allers-retours à la pharmacie, un chez le médecin. Juste ce qu'il faut pour s'occuper un peu de moi (et ça a suffi à me fatiguer. Le semestre avec 4 ou 5 aller-retours à Paris par semaine va être rude, je le sens). Mes pieds, au moins, n'ont pas mal ces jours-ci, et j'avoue que c'est un soulagement.

Ma fille a passé une partie du dîner à se demander si ses mains ressemblaient à des pieds, ou si c'était plutôt ses pieds qui ressemblaient à des mains. L'air dégoûté de son père (qui déteste les pieds, allez savoir pourquoi) ne l'a pas beaucoup dérangée dans sa réflexion, et l'ensemble de la scène était assez comique, je dois dire :)

dimanche 14 janvier 2024

14 janvier - Aujourd'hui transparences

Je renâcle à effacer le sapin de Noël que les enfants et moi avons dessiné sur une des baies vitrées du salon, le 24 au soir. On ne voulait pas acheter de sapin alors qu'on allait passer l'essentiel des vacances ailleurs, mais au dernier moment, Nawimba a parlé, pour faire une blague, d'utiliser les crayons Woody pour en créer un en deux dimensions sur une vitre. Aussitôt dit, aussitôt fait. On l'a dessiné, colorié, décoré avec des boules dessinées, et d'autres collées sur la vitre. C'était plutôt joli pour le réveillon, et pas mal du tout non plus de jour, avec le volet remonté. La lumière en transparence dans les couleurs du dessin.

Ça m'a fait plaisir, d'avoir trouvé une idée pour remplacer le vrai sapin coupé. Je crois qu'on le refera.

Quand on est rentrés, j'ai effacé juste les décorations de Noël, mais j'ai laissé le sapin sur la vitre. J'ai dit aux enfants que je le laisserais encore une semaine avant de l'effacer, mais la vérité, c'est que je l'aime bien, et que je n'ai pas très envie de le faire. Nawimba trouve qu'il bouffe de la luminosité, mais moi, je trouve qu'il égaye quand il fait gris, justement :)

Et j'aime assez l'idée qu'on le voie un tout petit peu de la rue ou de chez les voisins.

Peut-être que je l'effacerai dans quelques jours, et que je ferai d'autres décorations aux Woody, avec des couleurs plutôt claires, pour me réconforter :)

mardi 29 novembre 2022

Muzoo

Il y a longtemps, le Moineau a commencé à inventer une langue à elle, le muzoo. Elle m'a confirmé l'orthographe depuis, mais ça se prononce comme "museau". Elle inventait et réinventait le lexique au fur et à mesure. Nous donnait parfois des longues explications sur l'évolution phonétique ("Avant, tel mot se prononçait comme ci comme ça mais maintenant ça a changé, c'est devenu comme ça."). Bon, une fille de linguistes, standard, quoi.

Pour autant que je puisse en juger, le muzoo est une langue à tons, avec un système phonologique pas trop complexe, et des mots plutôt longs. Et beaucoup beaucoup de synonymes, vu qu'elle ne se souvient pas d'une fois sur l'autre des mots qu'elle invente...

Et puis au bout d'un moment, elle a commencé à créer un pays imaginaire autour de la langue muzoo. Le Muzoo. Elle donne régulièrement un ou ou deux détails sur la géographie, la vie au Muzoo. Elle semble vraiment le vivre au quotidien. Le Muzoo se balade autour d'elle quand elle bouge, sous nos yeux. Merveilleux (merveille-yeux?) Il y a un an à peu près, elle a commencé parler de l'Hexamone (c'est moi qui orthographie, elle ne m'a pas dit comment ça s'écrit). Un énorme rocher, qui surplombe un grand lac, avec une cascade. L'Hexamone est creux, on peut vivre dedans.

Au Muzoo, depuis quelques mois, il y a aussi des villes, qui ont des noms de fêtes. Noël, Halloween, Pessah. Elle a embarqué son frère dans son délire. Leur ville préférée c'est Halloween. Et samedi dernier, elle a décidé qu'à Halloween, ce jour-là était l'anniversaire de l'Etourneau (oui, y a des anniversaires différents, au Muzoo. Ptet dans chaque ville. Je suis pas sûre.). Elle lui a préparé un cadeau, et on a fait un gâteau. Et on a chanté "Joy'Halloween-versaire".

Il y a quelques jours, j'ai appris que les habitants du Muzoo était les muses. Et ce matin, elle m'a annoncé qu'elle ne vivait plus à l'Hexamaune, mais sur une île merveilleuse (mer-veilleuse?). Et que le Muzoo n'était pas juste à côté de la France, mais avait même un bout en commun avec.

Souvent, je reconnais des choses à moi, chez ma fille. Souvent des choses que j'aurais préféré ne pas lui refiler. Mais l'imagination débridée, c'est son père. Et c'est une source d'admiration sans fin pour moi.

Je la regarde du coin de l’œil, ma fille. Je ne peux pas m'empêcher de noter tout ça dans un coin de ma tête, d'arpenter derrière elle les espaces qu'elle crée, en essayant de ne pas être trop intrusive.

Ma merveille. (Mère-veille?)

vendredi 5 novembre 2021

Texture

Hier après-midi, sieste avec Nawimba.

Il s'endort une main sur mon flanc, et je commence à sombrer lentement..

Je sens tout à coup sa main se resserrer convulsivement sur moi. Je fais un bond de cabri et gueule, indignée: "HÉ!"

Il me répond, penaud "Oh pardon, j'ai cru que c'était une éponge."


Ah ben oui, fatalement...

J'ai eu vaguement conscience que j'aurais dû m'offusquer, mais c'était tellement drôle...

Bon, au cas où certain·e·s d'entre vous se demandaient quelle était la texture exacte de mon gras sur les côtés.. Je pense que maintenant vous êtes fixé·e·s :)

dimanche 2 mai 2021

Se cramponner aux petites satisfactions

Beaucoup de choses merdiques dans ces derniers jours. Célébrons donc les choses qui ont BIEN marché...

- On a fêté l'anniversaire de Nawimba, qui a eu l'air content de ses cadeaux...
- J'ai rebouché beaucoup de fissures sur les murs du salon. Chaque petite étape nous rapproche du moment où cette pièce sera repeinte et meublée (On ne peut faire que très peu de choses à chaque fois qu'on passe dans la maison, la pièce est grande, c'est long, mais on essaye de pas se désespérer).
- Nawimba a réussi à nous concocter un repas sympa hier soir alors qu'il n'y avait pas grand chose dans les placards et que 1er mai oblige, c'était difficile de faire des courses.
- Les enfants dorment très bien dans la nouvelle maison. Grosses nuits pour les deux, grosses siestes pour le bébé.
- Ils y jouent aussi très bien. Ils se disputent plutôt moins, et on peut les laisser tous les deux en autonomie dans la salle de jeu pendant un long moment, et ça soulage.
- Après des heures à chercher, Nawimba a réussi à localiser l'endroit où la ligne téléphonique arrive dans la maison. Il nous fallait impérativement l'info pour l'arrivée du technicien de la fibre ce jeudi.
- La première rose du jardin a éclos, elle est belle, et elle sent merveilleusement bon (le litchi). Il reste trois ou quatre rosiers dont j'ignore la couleur...

Première rose de mon jardin, mai 2021

- Les orangers du mexiques embaument aussi au fond du jardin.
- J'ai collé des petits patins sur différents placards que l'Etourneau aime claquer: ça fait moins de bruit.
- On a monté un petit meuble à l'étage, ça nous a permis de faire une table à langer correcte pour l'Etourneau, on en avait marre de se péter le dos à le changer par terre.
- Ma belle-mère m'a apporté une grande caisse en plastique où j'ai pu FOUTRE ENSEMBLE TOUS CES PUTAINS DE PLAYMOBILS REPARTIS PAR SES SOINS DANS TROUZE MILLE SACHETS ET MICRO-BOITES (les chapeaux ensembles, les armes ensembles, les chevaux ensemble, les ustensiles de cuisine ensemble, etc.. j'aime énormément ma belle-mère, mais on n'a pas les mêmes techniques de rangements de jouets).
- Le Moineau a pris un bain seule (on n'a pas de baignoire dans l'ancienne maison), s'est lavée et a shampooiné ses cheveux seule. Je n'ai eu qu'à rincer, et à m'occuper de la sortie. Même quand elle s'est mis du savon dans l’œil, elle a résolu le problème toute seule. LE. PIED. (Sérieusement, je chouine régulièrement sur ma nostalgie des tous petits bébés que je ne porterai plus dans mon ventre et contre moi gnagnagna, mais les enfants grands, quel bonheur aussi...).

Bon, et puis les petits mots gentils de plein de gens sur twitter, vendredi soir et samedi matin, pendant et après ma grosse déprime. Je repense à mon psy qui me disait il y a quelques mois que ce qui se passait en ligne ne relevait pas d'une vraie sociabilité. Je n'aurai jamais pu le convaincre du contraire, mais je m'en fous bien, parce que moi, je sais. Heureusement qu'il reste ça, et vous, dans cette période merdique, quand même...

mercredi 10 juin 2020

Dur

Il y a encore une dizaine de jours, je me disais que je vivais nettement mieux la situation "COVID" que d'autres, que j'avais de la chance. Le confinement avait été un peu compliqué côté boulot, et y avait eu une période dure avec le Moineau, mais bon an mal an, on s'était arrangés pour faire tourner la baraque, avec une organisation un peu militaire de l'emploi du temps, heure par heure. J'y trouvais mon compte, repliée dans mon intimité familiale, avec mon amoureux et mes enfants, mes fleurs et mes plants de tomates.

Depuis dix jours, on souffre. On est débordés. La maison part en cacahuète. Deux chiottes qui fuient, deux points d'eau qui se bouchent. Le bordel qui s'accumule et que je n'arrive plus à résorber. Le bébé qui se déplace de mieux en mieux et porte tout à la bouche, qu'il faut surveiller comme le lait sur le feu. La montagne de linge. La copro dont on est syndics et qu'on arrive pas à suivre (il faudrait organiser une AG, on arrive pas à s'y mettre, ni même à faire l'appel de fonds annuel.). La maison crade. Rester à peu près propres tous les 4. Je parle même pas du jardin. Mon beau-frère agent immobilier s'est ramené avec une super baraque trop chère pour nous qu'il voudrait qu'on achète, alors qu'on avait prévu de ne changer de maison que dans un an. Ça nous a fait rêver, un peu, mais outre la question de l'argent, juste l'énergie qu'il faudrait pour bousculer nos plans, pour rendre la maison présentable et vendable, ça me paraît insurmontable.

Les nuits sont mauvaises, aussi, ça n'aide pas.

J'arrive à bosser, à peu près. Mais il n'y a aucun répit possible avant, je pense, la fin juin, ou la première semaine de juillet. Il faut finir un article, reprendre les emplois du temps, s'occuper des rattrapages, faire une synthèse de ce qui a posé problème aux uns et aux autres pour préparer la rentrer. Préparer des cours en mode hybrides aussi. Et puis des réunions. Un colloque auquel je voudrais assister (en visio), ça me ferait vraiment plaisir, mais ça prend du temps, je ne sais pas si je vais pouvoir.

Il y a deux jours, on a appris que la maîtresse du Moineau venait d'être mise en arrêt maladie, jusqu'à la fin de l'année. Le message était très court, assez impersonnel, ne lui ressemblait pas. Ça pue le burn-out, bien plus que le covid. Je suis inquiète pour elle, et désolée pour nous, parce que ça fait un soutien psychologique de moins. Il va falloir trouver seuls de quoi faire bosser la gamine. J'avais plein d'idées, il y a quelques semaines, quand j'étais encore capable de faire fonctionner mon cerveau. Là: ça me paraît horriblement compliqué, d'un coup.

Nawimba est patraque depuis quelques jours. Très fatigué, plus que moi encore. Il a fini par consulter, et bien sûr, avec une sinusite, des céphalées, un léger essoufflement, des vertiges, il a été mis en quarantaine, et doit aller faire un test PCR. Ce qui veut dire, si jamais il ne parvient pas à faire le test, ou que le test est positif, qu'on repart pour une deuxième période de confinement strict (on a déjà eu le même truc en mars, 14 jours sans sortir du tout). Que ça va être compliqué pour moi d'aller chercher le bouquin dont j'ai besoin à mon labo (à 1h15 en transports en commun de chez moi). Que si j'y vais, je vais devoir le laisser seul avec les enfants, alors qu'il a la tête qui tourne la moitié du temps. Qu'il est impossible de demander de l'aide à mes beaux-parents, qui ne demanderaient pourtant pas mieux que de venir s'occuper des enfants.

J'aurais besoin d'une pause. De dormir. D'avoir un peu moins mes enfants cramponnés aux basques. Que quelqu'un d'autre que nous s'occupe de la bouffe, du ménage, de la lessive, du jardin, de nos boulots. Que le concours de Nawimba soit derrière lui, et pas dans 4 semaines. Et tout ça est inatteignable pour le moment.

Je vais répéter ce que je disais tout à l'heure à quelqu'une qui passera peut-être par ici: En plus des grandes tragédies personnelles et économiques, y a beaucoup, beaucoup, de "petites violences" qui s'accumulent, là (pas que chez moi, hein. Dans mon entourage, y en a des conversations pleines).

C'est dur.

jeudi 4 juin 2020

Faire du lien

Tout à l'heure, j'ai eu longuement au téléphone un étudiant qui a planté son semestre (et un peu son année, en fait), pour plein de raisons, le confinement n'étant que la goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli. Je ne peux évidemment pas changer grand chose à son cadre de vie, à sa situation financière, à son mal-être. Mais j'ai essayé de dénouer un peu l'écheveau du côté universitaire, tout en ayant l'impression de m'y prendre bien tard. J'ai l'impression que si j'avais pris le taureau par les cornes plus tôt, j'aurai peut-être pu lui éviter de se crasher cette année, le rattraper au vol avant que la démotivation et les difficultés le fichent par terre. Le congé maternité d'un semestre, et le confinement, et son absentéisme entre les deux n'ont pas aidé, c'est vrai, mais j'avais des échos par des collègues qui auraient dû m'alerter.

Un truc que j'ai discuté avec lui était le fruit d'une autre conversation, avec mon amoureux, il y a quelques semaines (à propos de ce même étudiant). Nawimba me racontait comment, venu comme mon étudiant de banlieue, et arrivé dans le petit monde universitaire parisien comme un chien dans un jeu de quille, il avait mis des années avant de comprendre qu'à l'université, et en particulier, dans cet établissement où je bosse, dans cette toute petite licence, les étudiants et les enseignants devaient travailler ensemble. Pas chacun dans sa direction. Pas les uns contre les autres. Que chacun ne fait pas sa vie de son côté, mais qu'on vit et progresse ensemble. Il me disait qu'il l'avait compris très tard, et que ça avait d'une certaine façon fondé sa façon d'être, à son tour, prof. Son rapport aux élèves, aujourd'hui. Ça m'a frappée, cette conversation, parce que ça n'a rien à voir avec ma propre expérience d'élève ou d'étudiante. J'aurais eu du mal à réaliser ça toute seule s'il ne me l'avait expliqué. Moi, à six ans, j'étais déjà plus douée pour créer du lien social avec les instits qu'avec mes camarades. J'étais la bonne élève type, avide justement de dissoudre la barrière entre enseignants et élèves. Avec beaucoup d'entre eux, et en particulier à l'université, j'ai eu un comportement cherchant à créer de la connivence (ce qui est sans doute aussi problématique, d'une autre façon, j'en sais rien). Et ça reste évidemment très prégnant dans mon habitus et mes pratiques d'enseignante.

Alors avec mon étudiant, tout à l'heure, je suis partie de ça. Je lui ai dit que malgré le côté un peu froid de certains collègues, trop "professionnels" pour laisser entendre qu'ils sont affectés par des comportements qu'ils perçoivent comme irrespectueux, ou par l'échec des étudiants; malgré le mécanisme de la notation qui fout parfois un peu le bordel et maintient une apparence de hiérarchie là où il ne devrait pas y en avoir: les enseignants sont là pour ( et uniquement pour, de mon point de vue,) faire progresser les étudiants.Qu'on pouvait s'adapter à ses besoins (un des avantages d'un très petit effectif). Et que personnellement, j'étais prête à beaucoup bosser avec lui pour l'aider à valider sa licence, et que mes collègues aussi, mais qu'on ne pouvait pas ramer seul(e)s. Et qu'il pouvait aussi choisir de ne pas continuer, que tout dépendait de ses envies et de ses possibilités.

Je ne sais pas s'il sera encore là l'an prochain, mais je crois qu'il m'a entendue.

Maintenant, faudrait que j'arrive à expliquer l'autre face du schmilblick, la sienne, à mes collègues. Pas facile-facile non plus. J'ai failli faire chialer une collègue l'autre jour en réunion, en disant qu'il allait falloir faire très attention à l'aspect "vie de promo" au semestre prochain, où nous serons encore essentiellement en distanciel. C'était pas juste ma remarque, en fait: elle bouillait déjà depuis un moment parce que l'organisation de la rentrée, les emplois du temps mixte, les enseignements à repenser, après un semestre déjà pas simple, ça faisait déjà beaucoup. L'idée de faire l'animation et trouzemille trucs en plus lui semblait insupportable, ce que je peux comprendre.

Mais je n'en démords pas, en particulier pour ma petite section (on est en général 20, enseignants et étudiants, à tout casser): il va falloir travailler à souder les étudiants et les enseignants, les étudiants entre eux, au sein d'un même niveau et entre les niveaux. Encore plus que d'habitude. Et que vogue la pirogue :)

jeudi 21 mai 2020

Rêves

Le Moineau a pris l'habitude de nous raconter ses rêves (en général peuplés par ses amis imaginaires et autres personnages de films et de livres) dès son lever. Je voudrais les enregistrer, y a vraiment des perles. Avant-hier, elle avait rêvé du Virus. Il était tout vert et tout petit "comme le cœur de Te Fiti" (dans Vaiana).

Le coeur de Te Fiti dans les mains de Vaiana, mai 2020

Le virus était une fille, et elle était copine avec le bureau du Moineau. Le virus n'avait (évidemment) pas de bouche pour parler, alors c'était le bureau qui lui avait révélé cette amitié. Le bureau n'a pas de bouche non plus, mais il a des poumons magiques qui faisaient comme des tatouages et qui racontent des trucs. Le virus avait également un papa, qui était mort, parce qu'il ne mangeait rien, se privait de tout pour tout donner à sa fille.

Ce matin, elle a de nouveau rêvé de personnages Disney. Ce coup-ci, c'était Anna (de la Reine des neiges) qui était devenue méchante, et faisait peur à Elsa. Elle était méchante parce qu'elle avait rencontré un canard. J'ai demandé des précisions: en fait, c'était plus spécifiquement à cause d'un os de canard magique (l'os, pas le canard). Et à la fin, elle remettait l'os dans la peau du canard, et elle redevenait gentille.. J'ai demandé ce qu'elle, le Moineau, faisait dans l'histoire, elle m'a dit "Ben non, moi je dormais, j'étais pas dans l'histoire". Logique.

Cette gamine est exactement comme son père: des histoires plein la tête, toujours renouvelées. Ils ont une capacité qui m'épate à remodeler les intrigues, à faire des liens entre les personnages, à rebrasser, remélanger les structures narratives. Pour les amis imaginaires, c'est pareil, ils sont exactement sur le même modèle. Là par exemple, il s'est éclaté à faire un tournoi des héroïnes et héros de l'antiquité greco-latine sur Twitter, et pendant plusieurs jours, on a vraiment vécu avec Hercule, et Cadmos, et Penthesilée (en plus de la tripotée de potes invisibles du Moineau)...

J'en suis à me demander si on devrait pas encore prévoir une ou deux pièces de plus que ce qu'on avait pensé, dans notre prochaine maison, pour loger tout ce beau monde.