dimanche 30 octobre 2022

Sagesse

Dans les derniers jours, j'ai été anxieuse à propos de:

  • mon lieu de travail
  • mes cours
  • mes réunions
  • mon article qui n'avance pas
  • mes vacances
  • l'idée de lire mes mails
  • l'idée d'ouvrir mon ordinateur
  • des désaccords avec des gens sur les réseaux sociaux
  • des trucs que j'ai dit sur les réseaux sociaux avec un peu plus de visibilité que d'habitude

Et puis hier, une fois couchée, alors que je réfléchissais à ce qui me stressait sur le moment, m'est revenue une phrase de mon beau-père (qui ne m'était pas adressée, mais qui fait son chemin quand même.):

"Eh, à la grande fête foraine de l'angoisse, t'es pas obligé de faire tous les manèges!"

Et, bon, l'angoisse, c'est justement le truc que tu contrôles pas, mais hier, l'affirmation m'a fait rire, et l'angoisse est redescendue d'un cran.

Si on m'avait qu'un jour je m'appuierais sur la sagesse de Beau-Papa pour réguler mon humeur...

jeudi 5 mai 2022

Bercail

Quatre jours chez mes parents, sans Nawimba ni les enfants.


Trajet tranquille. Une chanson dans la tête, tant d'années plus tard.

Retrouvailles.

L'odeur de la lessive de ma mère. La saveur des choses pas goûtées depuis longtemps.

Nuits hachées. Tirer sur la corde. Tirer, tirer, tirer.

Des fleurs, la végétation. Folle puis moins folle. L'explosion, les couleurs. L'odeur de menthe sur mes doigts.

Des nouvelles des oiseaux du coin et des souvenirs des amis lointains.

La création débridée des deux dernières années. Du beau. Du caché. Des boites dans des boites, des plis dans des plis. L'os dans l'ocre, l'or dans l'encre.

Beaucoup de mots.

Lui. Lui. Elle. Eux. Lui et sa toute petite aussi.

La lumière dans les peupliers. Le bruit de la chute d'eau.

Lâcher prise. Soupirer. Rire.

Épuisée. Et plus sereine que je ne l'ai été depuis des semaines, après ce retour au bercail.

dimanche 2 mai 2021

Se cramponner aux petites satisfactions

Beaucoup de choses merdiques dans ces derniers jours. Célébrons donc les choses qui ont BIEN marché...

- On a fêté l'anniversaire de Nawimba, qui a eu l'air content de ses cadeaux...
- J'ai rebouché beaucoup de fissures sur les murs du salon. Chaque petite étape nous rapproche du moment où cette pièce sera repeinte et meublée (On ne peut faire que très peu de choses à chaque fois qu'on passe dans la maison, la pièce est grande, c'est long, mais on essaye de pas se désespérer).
- Nawimba a réussi à nous concocter un repas sympa hier soir alors qu'il n'y avait pas grand chose dans les placards et que 1er mai oblige, c'était difficile de faire des courses.
- Les enfants dorment très bien dans la nouvelle maison. Grosses nuits pour les deux, grosses siestes pour le bébé.
- Ils y jouent aussi très bien. Ils se disputent plutôt moins, et on peut les laisser tous les deux en autonomie dans la salle de jeu pendant un long moment, et ça soulage.
- Après des heures à chercher, Nawimba a réussi à localiser l'endroit où la ligne téléphonique arrive dans la maison. Il nous fallait impérativement l'info pour l'arrivée du technicien de la fibre ce jeudi.
- La première rose du jardin a éclos, elle est belle, et elle sent merveilleusement bon (le litchi). Il reste trois ou quatre rosiers dont j'ignore la couleur...

Première rose de mon jardin, mai 2021

- Les orangers du mexiques embaument aussi au fond du jardin.
- J'ai collé des petits patins sur différents placards que l'Etourneau aime claquer: ça fait moins de bruit.
- On a monté un petit meuble à l'étage, ça nous a permis de faire une table à langer correcte pour l'Etourneau, on en avait marre de se péter le dos à le changer par terre.
- Ma belle-mère m'a apporté une grande caisse en plastique où j'ai pu FOUTRE ENSEMBLE TOUS CES PUTAINS DE PLAYMOBILS REPARTIS PAR SES SOINS DANS TROUZE MILLE SACHETS ET MICRO-BOITES (les chapeaux ensembles, les armes ensembles, les chevaux ensemble, les ustensiles de cuisine ensemble, etc.. j'aime énormément ma belle-mère, mais on n'a pas les mêmes techniques de rangements de jouets).
- Le Moineau a pris un bain seule (on n'a pas de baignoire dans l'ancienne maison), s'est lavée et a shampooiné ses cheveux seule. Je n'ai eu qu'à rincer, et à m'occuper de la sortie. Même quand elle s'est mis du savon dans l’œil, elle a résolu le problème toute seule. LE. PIED. (Sérieusement, je chouine régulièrement sur ma nostalgie des tous petits bébés que je ne porterai plus dans mon ventre et contre moi gnagnagna, mais les enfants grands, quel bonheur aussi...).

Bon, et puis les petits mots gentils de plein de gens sur twitter, vendredi soir et samedi matin, pendant et après ma grosse déprime. Je repense à mon psy qui me disait il y a quelques mois que ce qui se passait en ligne ne relevait pas d'une vraie sociabilité. Je n'aurai jamais pu le convaincre du contraire, mais je m'en fous bien, parce que moi, je sais. Heureusement qu'il reste ça, et vous, dans cette période merdique, quand même...

jeudi 7 mai 2020

Petits plaisirs, petits bonheurs

La nuit dernière: la respiration profonde, légèrement décalée, de mes deux enfants, à la fin de la tétée de l'Etourneau. La grande à gauche de mon oreille, le petit dans mes bras.

En fin de matinée: le message bienveillant de mon psy, en réponse au mien annonçant que je ne reprendrai pas les séances d'analyse avant septembre, parce que j'ai besoin de sérénité.

En milieu d'après-midi: le mail d'encouragements et de remerciements écrit à la vice-présidente Formation de ma fac. Ca fait un moment que je voulais lui dire combien je leur étais reconnaissante, à elle et à son équipe, du boulot qu'iels font depuis le début de la crise, de leur bienveillance, de leur écoute, et des décisions mesurées qu'ils prennent. Ca m'a fait plaisir de le lui écrire.

En fin d'après-midi: le don d'un gros carton de vêtements d'enfants et de grossesse au Laboratoire Ecologique Zéro déchet de Pantin. Ils font un énorme boulot de collecte pour des associations diverses, et en l'occurrence, ça devrait aller à Un petit bagage d'amour, qui aide les femmes enceintes et jeunes mères à la rue. C'est trop cool que toutes ces fringues servent au lieu de stagner ici, et ça fait de la place chez moi. Dans les vêtements de la naissance à 6 mois, il ne me reste plus que ce que je veux garder comme souvenir (et un petit sac à envoyer à mon frère d'ici quelques jours pour son bébé). Et toutes les fringues très-très fille pour les âges entre 6 mois et 3 ans sont partis aussi. De l'air, de l'air!

samedi 4 avril 2020

Silver lining

J'avais écrit un long billet sur la frustration. Pis je me suis dit que j'allais pas tout de suite commencer par me plaindre, et que je pouvais ptet commencer par un truc un poil moins négatif, et mettre en sourdine les MPP (méga-problèmes-de-privilégiés, copyright Ma Soeur)

Alors voilà, les aspects positifs que je trouve pour l'instant à ce confinement (beaucoup d'entre eux montrent surtout à quel point on est privilégiés, justement, dans cette affaire.)

  • le confinement a lieu au printemps (et c'est un beau printemps, pour l'instant), et pas en plein cœur de l'hiver. Dans notre maison assez sombre, ça aurait été vraiment pas fun, cette impression de nuit permanente pendant deux mois.
  • on a un jardin, et une maison de 75 mètres carrés.
  • Nawimba et moi, enseignants tous les deux, avons fait partie des premiers à devoir s'arrêter. Nous ne risquons ni le licenciement, ni le chômage technique, ni l'amputation de nos salaires. Du coup on peut aussi maintenir sans problème le salaire de la nounou (j'ai cru voir passer qu'il y avait par ailleurs un dispositif de chômage partiel, mais pas regardé en détails pour l'instant).
  • notre fille n'est qu'en petite section de maternelle, le travail scolaire n'est pas très contraignant, on fait de notre mieux, et c'est a priori suffisant.
  • Nawimba profite de son fils encore petit, ça fait comme un rattrapage de congé paternité après les ridicules 11 jours officiels qu'il avait pu prendre fin 2019.
  • J'ai eu le temps de finir ma rééducation périnéale, ça aurait été relou de s'interrompre.
  • J'ai pu ranger le tire-lait qui me prenait beaucoup de temps chaque jour (au moins une heure, parfois plus)
  • Les conflits avec la nounou (notamment sur la question de l'allaitement) sont mis entre parenthèse
  • Le bébé passe sa vie couché sur le tapis, au lieu d'être coincé dans le cosy chez la nounou, du coup, la motricité a fait un bond de ouf en quinze jours.
  • on sort chacun au moins une fois par jour dans le jardin, plus que d'habitude à cette saison. Et comme je ne profite pas des fleurs dans les rues, je scrute les miennes plus que de raison!
  • je passe aussi plus de temps que normalement à m'occuper de mes semis de tomates et de courgettes (Chaque matin, pendant que la bouilloire chauffe, je ré-enterre des plants de tomates à tour de rôle, pour qu'ils fassent plein de petites racines bien costaudes).
  • je mets au carré et au propre certains de mes cours qui en avaient bien besoin. J'aurai des jolis documents bien lisibles et clairs pour mes étudiants qui ne peuvent pas venir en cours, l'année prochaine.
  • entre la fin de grossesse, le congé maternité, et le confinement, j'aurai très peu près le RER entre juin 2019 et juin 2020, et franchement, ça me manque pas.
  • j'aurai pas non plus beaucoup vu les collègues que j'ai pas envie de voir (certains arrivent à venir me saouler dans mes mails, mais c'est plutôt moins chiant, non?)
  • Nawimba a plus de temps pour bosser son CAPES (il se sentait pas tout à fait prêt)
  • Ca rend inventif, vu que les magasins sont fermés, qu'on pouvait pas sortir jusque là, et qu'on veut pas faire livrer des trucs pas nécéssaires (et notamment, c'est l'occasion de mettre en pratique certains trucs auxquels on réfléchissait en terme de "zéro déchet").

Bref, on a de la chance, et on n'a pas à se plaindre (enfin moi j'y arrive quand même, mais c'est parce que j'ai beaucoup d'entraînement :D)