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vendredi 9 février 2024

9 février - Aujourd'hui véhicule

Ce soir j'ai essayé d'expliquer au Moineau pourquoi la maîtresse avait écrit sur son bulletin scolaire qu'elle était "un élément moteur dans la classe". J'ai évidemment utilisé une métaphore à base de voiture.
Elle m'a demandé de lui expliquer autrement, sans voiture. Du coup j'ai cherché autre chose qui avance avec un moteur, elle m'a dit, "MAIS NON, pas avec un véhicule!!"

(Et ben c'est pas si simple, figurez vous ...)

lundi 5 février 2024

5 février - Aujourd'hui vêtement

Les enfants ont reçu un certain nombre de nouveaux vêtements hier (des cadeaux de Noël des grands-parents, acheminés depuis Cannes par un de leurs oncles, qui a mis un moment à nous les apporter). Parmi eux: des nouveaux manteaux bien chauds, que les deux ptits piafs avaient très hâte de mettre ce matin. Ils sont donc partis à l'école tout fiérots, et le papa de T., une copine du Moineau avec qui on fait souvent le chemin de l'école, a remarqué le manteau de ladite Moineau, et lui a fait un compliment.
Et mon fils, d'aller à la pêche illico "Et mon manteau, à moi, il est joli?" (Le papa de T. a dit, "très, et surtout, tu as un magnifique bonnet").

C'est un truc pas simple à enrayer, le fait que les filles sont souvent complimentées sur leurs tenues (avec la pression sous-jacente qui peut aller avec) . Et c'est pas simple non plus pour les (petits) garçons de l'être beaucoup moins (bon, mon fils n'a pas de mal à aller réclamer les compliments alors ça va :) ).

lundi 29 janvier 2024

29 janvier - Aujourd'hui une princesse

Mes gamins ont évidemment choisi le soir où j'étais seule avec eux, pour se lancer dans une grande série de questions sur "comment on fait les bébés?". Et ce, évidemment, 5 minutes avant l'heure du coucher.
Le petit s'interrogeait juste sur : comment la graine du papa se retrouve dans le ventre de la maman?
Bon, ça, ça va, je gère, j'avais déjà eu cette conversation avec la grande.

Sauf que du coup, elle, elle en a profité pour choper la balle au bond, et pour poser des questions techniques très (TRÈS) précises. Et elle était à deux doigts de faire se déculotter son frère pour comprendre comment ça marche ce bouzin là.

J'ai fini par éluder les questions les plus gênantes/compliquées, et par faire obliquer la question sur le consentement. Pas envie que le gamin tente de mettre en application son tout nouveau savoir sur ses copines d'écoles. Globalement ça avait pas l'air de lui sembler très ragoûtant, cette affaire là, donc je suppose qu'on est tranquille pendant quelques années. On a conclu que son zizi servirait surtout à faire pipi pendant encore un petit moment. J'ai pas insisté sur les usages récréatifs, je pense qu'il les connaît déjà un peu, on en parlera s'il veut, mais là ça faisait déjà beaucoup pour une soirée.

C'est d'ailleurs lui qui m'a sauvée, in fine, en me demandant comment la petite Sirène faisait pipi. On a donc fini la conversation par quelques envolées sur les modalités excrétatoires de la pauvre Ariel, et on s'est demandé aussi si pour les bébés, elle faisait plutôt comme les mammifères ou comme les poissons.

Et ensuite tout le monde au dodo.

Pfiou.

samedi 6 janvier 2024

6 janvier - Aujourd’hui que deviendra cet enfant plus tard ?

Parfois, comme tous les parents, je me demande ce que seront, ce que feront mes enfants plus tard. J'essaye (parfois en vain, on va pas se mentir) d'éviter de trop jouer au jeu des prédictions. D'abord parce que c'est un coup à se planter, et j'aime pas avoir tort :) Et d'autre part parce que c'est aussi un coup à les influencer, et ce serait vraiment nul. Quand je me risque à faire des prédictions (pas devant eux), je vais, cependant, rarement au delà de l'adolescence. J'ai pensé hier, par exemple, qu'entre sa petite tête de bois, son sourire coquinou et sa fréquente flemme aiguë, il allait falloir garder un œil sur l'Étourneau au sortir de l'enfance, et qu'on risquait d'en baver un peu.

Parfois, aussi, je pense à leur avenir sous un angle plus angoissé. Je ne manque pas de raisons, ces temps-ci, de me demander dans quel monde grandiront mes enfants. Comment ils y grandiront, la place qu'on leur y laissera. Ce qu'ils pourront se permettre de devenir.

Peut-être qu'au fond, une bonne petite tête de bois bien solide, une volonté à toute épreuve, pour résister, surmonter tout ce qui va se trouver sur leur chemin, c'est le mieux à leur souhaiter, même si pour l'instant, ça m'agace parfois en tant que mère au bout de sa vie...

D'ici là, il faut travailler à les équiper pour pleins de futurs possibles (quelle responsabilité!) sans perdre de vue que ce n'est pas de moi que dépend l'intégralité de leur bien-être futur (quelle anxiété!).

Bon. Va te coucher, on verra bien demain où on sera.

mercredi 10 novembre 2021

Dessin

J'ai grandi avec une maman artiste. Quand j'étais petite, elle peignait, sculptait, modelait. Plus tard, elle a fait de la broderie, de la photo, des bijoux, a travaillé le cuir, et des dizaines d'autres trucs. Touche à tout. Avec la peinture, toujours, en toile de fond. Ça a eu quelque chose d'inhibant pour moi, mais en même temps, au passage, elle m'a appris plein de petits trucs. Et si je ne me suis pas toujours autorisée à me sentir douée, elle m'a donné quand même envie de tenter plein de trucs. Quand j'étais ado, elle organisait tous les deux-trois ans "la semaine de la création", une semaine pendant laquelle des gens de la famille et des amis étaient invités à venir tester plein de techniques tous ensemble. Elle mettait son matériel à disposition de tous, et des conseils aussi... Linogravure, argile, sculpture sur béton cellulaire, pastel, fusain, sanguines, crayon, acrylique, aquarelle. Une fois ma cousine est venue avec son tour de potier. Une autre mon frère a fait une initiation au logiciel Blender. Une année, ça a été orienté plutôt vers les arts de la scène (je l'ai ratée, j'étais au Vanuatu..).

Bref. Ma mère m'a permis de toucher à plein de choses, l'air de rien. Et en ayant l'impression de ne rien savoir faire,.. ben j'ai fait des trucs. J'ai peint un peu. Dessiné beaucoup. Eu une grosse période "pastels à l'huile", et une plus brève "pastels secs". Et puis, plus rien pendant longtemps. Il peut se passer des années sans que je prenne un pinceau ou un crayon, réellement.

Il y a quelques mois, j'ai bloqué sur une photo de mon fils, et gribouillé un portrait sur un bout de feuille de brouillon. Et la bouille du gosse est sortie vraiment bien, et j'ai eu un petit moment de satisfaction intense. Mais je n'ai pas repris.

Etourneau, avr. 2021

Et puis, depuis la rentrée, ma fille s'est mise à dessiner beaucoup. Parfois une quinzaine de dessins par jour. Et à se plaindre de ce qu'elle faisait. Alors je lui ai donné un ou deux conseils. Son oncle est passé un soir et a passé un moment avec elle aussi à lui montrer comment rectifier certains trucs. J'ai trouvé ça trop chouette de la voir d'un coup progresser.

La semaine dernière, j'ai fait un saut chez mes parents, et j'ai feuilleté mes vieux cartons à dessins. Y avait des trucs pas mal. J'ai pris quelques photos à l'arrache. Mais surtout, ça m'a donné envie de reprendre pour de vrai.

Alors à notre retour, le Moineau et moi, on s'est installées ensemble pour dessiner. On a décidé de dessiner les mêmes choses. Un petit moulin en faïence que j'ai dans mon bureau. Et une façade d'immeuble inventée. Les siens étaient tous dynamiques, avec plein de détails. Et aujourd'hui, elle a dessiné des super-héroïnes avec son père. J'ai regardé ses dessins, et d'un coup je me suis dit: "Mais là, en fait, on sort de cette période où on la regardait passer tranquillement les différentes étapes du développement enfantin, les types de bonshommes, tout ça. On arrive au moment où ma fille développe un truc à elle. Où elle se fait la main et l’œil. Où ses dessins me rendent heureuse, pas parce que c'est des dessins de grande, mais parce qu'elle prend sa façon à elle de dessiner."

Supergirl, par le Moineau, nov. 2021

Et en arrière-plan, cette émotion un peu floue, mais assez intense en fait, en pensant que je pourrais, peut-être, si elle a envie, lui transmettre des choses dans ce domaine. Ça a l'air de rien, ça, hein. Mais en fait, c'est énorme. Et ça me prend complètement par surprise. Et c'est trop bien.

vendredi 14 mai 2021

Hors de caractère

Hier, en arrivant dans la chambre du Moineau, je la vois quitter son lit avec une feuille toute gribouillée, et un stylo à billes. Je commence à lui dire "Je voudrais que tu n'ailles pas dans ton lit avec des stylos ou des feutres, si tu oublies de les reboucher, ça va faire des tâches sur les..MAIS MOINEAU T'AS GRIBOUILLÉ SUR LES MURS AU STYLO?" (faudrait des majuscules plus grandes).

Elle fait un petit sourire contrit.

"MAIS TU SAIS QUE C'EST UNE BÊTISE !?"

Elle acquiesce.

On était un peu fâchés (enfin surtout jusqu'à ce que j'arrive à faire partir les 4 ou 5 grands gribouillis noirs avec une éponge magique..), mais surtout éberlués. Cette gamine qui va sur ses 5 ans n'a jamais écrit sur les murs. Ça a dû lui arriver deux fois d'utiliser un crayon sur autre chose qu'un papier (dont une sur une ardoise magique, avant de comprendre qu'elle ne devait utiliser que le stylet approprié).

On parle de punition, mais surtout, on lui demande ce qui lui est passé par la tête. Y a trop de marques différentes pour que ce soit juste qu'elle a dépassé de sa feuille en s'appuyant sur le mur, elle l'a fait en connaissance de cause. Elle ne veux pas expliquer. On reste sur notre perplexité (et je vous parle pas de la mèreplexité).

On décide d'une petite punition ensemble: elle n'aura que son doudou dans son lit pour une sieste et pour une nuit, au lieu de la tripotée de peluches et poupées habituelle. Mais quand même, je veux comprendre, c'est tellement étrange de sa part... Alors je repose la question le soir, au moment de se coucher. Et là, elle m'explique.

Elle apprenait à ses amis imaginaires à écrire et comme ils n'avaient pas bien fait leur travail sur la feuille, elle a voulu leur remontrer comment on fait. En écrivant au tableau. Comme la maîtresse. Elle a oublié que c'était une bêtise d'écrire sur le mur. Ce qui est évidemment à mes yeux la seule raison valable d'écrire sur un mur, même repeint il y a moins de deux ans, même à deux mois de vendre la maison.



Je suis redescendue rassurée et un peu rigolarde: le monde était revenu à sa place, la bêtise était finalement parfaitement Moineau-compatible.

mercredi 2 décembre 2020

Un problème, une solution

J'ai craqué, l'autre jour. Ça faisait plusieurs fois que je disais au Moineau de ranger, que j'en avais marre d'éviter les jouets dans le chemin, que c'était dangereux, qu'on pouvait glisser et se faire mal (elle le sait, d'ailleurs, ça lui arrive bien plus souvent qu'à moi, vu qu'elle regarde pas du tout où elle met les pieds). Qu'on risquait de casser des jouets. Que l’Étourneau risquait de les mettre à la bouche, de déchirer des morceaux, ou d'en perdre. Que j'en pouvais plus de vivre dans le bordel. Que je voulais que l'espace commun soit dégagé avant le repas.

Et que ça n'avait aucune espèce d'effet.

Alors j'ai attrapé un sac poubelle, et j'ai commencé à enfourner tout ce qui traînait dedans. Crise mémorable de la gamine, évidemment. Du coup, au bout de quelques minutes de hurlement, quand tout a été ramassé, j'ai dit que je n'allais pas jeter le sac. Pas tout de suite en tout cas.

Mais que je voulais qu'on trouve une solution ensemble. Parce que les solutions concernant le bordel chez nous, je m'évertue depuis des années à en trouver, en pure perte. J'ai des idées, je les mets en place, j'organise tout très bien.... toute seule... et comme je suis la seule dans l'histoire, personne d'autre que moi n'en a rien à secouer.

Donc j'ai dit que je voulais que les idées viennent de quelqu'un d'autres, parce que je ne voyais pas comment les impliquer autrement. La môme a continuer à renifler et chouiner, sans trop moufter. Je suis sortie de la crise avec un sentiment de frustration un peu désespérée.

Le lendemain, sur le chemin de l'école, elle m'a dit "Tu sais, la maîtresse, elle nous met une musique! Pour ranger!"

Alors depuis quelques jours, on fait ça. Un peu avant l'heure du repas, on met de la musique qui bouge, et on range. Tous ensemble. Enfin tous ceux qui sont là. Le bébé fait même parfois sa part, même si ce n'est pas très efficace. Et on danse tous ensemble en même temps. En général il nous faut une chanson et demie pour tout ranger. Moins de 5 minutes. Alors que normalement, il faut un temps infini pour obtenir que trois cubes et deux fruits en plastiques rejoignent leurs caisses respectives.

Ça marche vraiment très bien. Pour l'instant. Je sais bien qu'il ne faut pas crier victoire trop vite. Mais tout répit est bon à prendre, je ne crache pas dans la soupe. Et je suis vraiment contente que la solution soit venue d'elle. Ca lui fait du bien, je pense, et ça la motive d'autant plus.

Prochaine étape: obtenir que Nawimba jette les couches sales au lieu de les laisser traîner là où elles ont quitté les fesses enfantines. On y croit.

vendredi 16 octobre 2020

Etourneauversaire

L'Etourneau, alias Jean-Crado, alias Terminator, alias Attila, alias (en vrac) bibou, didou, lilou, pipou, L'Etourneau, donc, aura un an ce soir (à 21h26, soyons précis).

Il a toujours ses grands yeux et ses grands cils, toujours pas beaucoup de cheveux, toujours un sourire des plus canailles. Toujours tout mince et très tonique. Très grand et très petit, évidemment. Il aime bouffer, parler, sucer son pouce, jouer avec sa sœur, tirer les cheveux de sa sœur, escalader tout ce qu'il trouve, ouvrir les portes petites et grandes, vider les placards, les étagères, les boites, le bureau de sa mère. Parfois aussi il remet des trucs à leur place, mais c'est malheureusement beaucoup plus rare. Il aime aussi les roues, les lunettes, les guilis, les bisous-prouts, la musique en général, et les chansons en particulier (il commence à se dandiner en rythme, c'est excessivement choupi), les livres.

C'est un petit garçon sociable, très rigolu, en général de bonne humeur. Un peu plus rouspéteur que quand il était tout petit, quand même, mais comme il part de très loin, il a de la marge avant d'être taxé de "gamin relou".

Il ne marche pas encore, mais tient très bien debout et se déplace extrêmement rapidement.

Il dit quelques mots reconnaissables, et un certain nombre de trucs qui ont l'air d'être des mots (forme très répétitive), mais dont on identifie pas le sens. Dans ce qu'on comprend, "donne" est le plus saillant, ces derniers jours ("ça! donne!").

Ces dernières semaines, il a testé et kiffé: la raclette, les makis végétariens, la soupe, les fajitas, le fromage qui pue. On aura eu beaucoup de chance avec nos deux enfants, de ce point de vue là (par contre, entre lui et sa soeur, l'endroit où on mange est une zone sinistrée trois fois par jour.)

Cette première année aura été étrange, même s'il ne rend évidemment pas compte. Il fait partie de ses bébés qui n'auront vu les gens extérieurs à son cercle familial (+ nounou) que masqués. Contrairement à d'autres qui étaient un peu plus grands en mars, et qu'on sent encore inquiets quand débarque une personne masquée, l'Etourneau n'a aucun problème avec ça.

Les premiers mois d'un bébé, c'est toujours un peu étrange, du point de vue du temps, je pense. Il y a toujours une espèce de distorsion, entre le "ça fait tellement peu de temps qu'on est ensemble qu'on est obligé de se découvrir encore beaucoup", et le "il s'est passé tellement de choses depuis la naissance, ohlala on dirait que ça fait des siècles".

La crise sanitaire et le confinement ont encore accentué ce truc-là, pour moi. J'ai du mal à croire qu'il n'a qu'un an, et j'ai en même temps l'impression qu'il me manque un morceau d'année, qu'il ne peut pas avoir déjà un an. Et la tristesse toujours que mes proches ne le voient pas vraiment grandir, au quotidien.

J'alterne aussi entre la joie de le voir grandir et progresser (et le soulagement de pouvoir se débarrasser petit à petit des fringues de bébés et du matériel de puériculture encombrant) et un peu de nostalgie, à l'idée que voilà, la période de fusion avec un nourrisson, c'est bel et bien fini. Il est déjà bien parti sur le chemin de l'enfance, en route pour devenir un petit garçon. Je n'allaite quasiment plus, non plus (il fait en général 2 minutes de tétée le matin le temps que son père arrive avec le biberon, et n'hésite pas une seconde entre le sein et le biberon quand il a le choix :D). Ça aussi, c'est à peu près terminé, "pour toute la vie", comme dirait le Moineau. Ça marque la fin d'une période, un peu entrecoupée, mais finalement assez dense, qui dure depuis juillet 2015: le temps où mon corps a été mis à contribution très directement pour fabriquer et nourrir des bébés (ne nous leurrons pas, il va rester encore assez longtemps à disposition de mes enfants grandissants, il les portera, sera escaladé et un peu malmené pendant encore quelques années. Mais ce n'est pas tout à fait pareil).

Une année à 4, déjà. Ca me paraît surréaliste. Mais pas à lui, hein! Lui, il avance d'un pas décidé (bien qu'un peu vacillant, encore..), et il ne se laissera ralentir par rien. En route vers la suite, hop, hop, hop!

jeudi 2 juillet 2020

Illumination parentale

J'ai compris. J'ai ENFIN compris.

Après 4 ans à vivre au milieu des jouets, je viens de piger pourquoi la majorité des jouets de premier âge produisent des bruits. Des grelots, du plastique crissant, que sais-je encore.

Toi, dans ta grande naïveté de jeune parent, tu penses que c'est pour le sacro-saint EVEIL de ton enfant, que ça va le stimuler, le rendre super intelligent d'avoir un truc qui lui fait dingdong dans les oreilles en continu. Éventuellement, au bout de quelques mois, tu percutes que ça t'offre aussi une aide inespérée dans les cas où tu as besoin que ton lardon se tienne tranquille, genre sur la table à langer. Parce qu'il faut le savoir, entre 6 et 8 mois, les bébés développent une capacité hors norme à se trouver à la fois dans 5 plans différents. Toi t'as besoin d'avoir les fesses et le dos approximativement à plat sur la table pour pouvoir fermer cette putain de couche rognntiiiiddddjuuu , et lui il défie les lois de la géométrie tranquillos 6 fois par jour. Alors tu lui colles un jouet pouic-pouic entre les pattes, et t'as vaguement une chance qu'il se tienne à plat dos 6 ou 7 secondes d'affilée le temps d'attacher la couche (et de ré-enfiler le pantalon, si tu as vraiment le cul bordé de nouilles.)

Mais en fait non. L'utilité ultime du jouet à grelot, c'est pas ça.

En vrai, le moment où ça te sauve la vie, c'est quand ton môme commence à ramper efficacement (comme l'Etourneau depuis quelques temps), et que tu dois le laisser quelques minutes (ou secondes) dans une pièce, seul. L'idée, c'est d'avoir plein de jouets qui font du boucan. Et de les parsemer stratégiquement tout autour de lui. Quand tu entends "bling bling" (ou pouet pouet, ou tut tut, t'as compris le principe), tu sais que l'armée ennemie s'est mise en marche, et qu'elle s'apprête à franchir les frontières de la zone autorisée. Au bout d'un moment, tu parviens même à identifier QUEL jouet est en train de couiner, et quel azimuth l'armée en question a choisi. Et du coup, tu peux passer pour un medium auprès de ton aînée en gueulant depuis la cuisine "Oh! C'est interdit de bouffer les roues de la poussette!" ou "Bibou, si tu lèches encore une fois la semelle d'une chaussure, je vais me fâcher!". Bon, il faudra quand même que tu te déplaces, parce que le bébé, lui, il s'en tape. Voire, s'il est comme le mien, ça a plutôt tendance à lui faire accélérer la cadence. Une fois qu'il se sait repéré, il se grouille encore plus pour arriver à faire sa connerie avant qu'on vienne l'arrêter. (Tout à l'heure, j'ai repéré à côté de la balle en tissu avec laquelle il jouait, un bout de carton par-fait pour être machouillé. J'ai dit "Ca c'est interdit, hein, tu le manges pas" en me levant. Le temps que j'arrive jusqu'à lui, il s'était jeté à plat ventre sur la balle et le carton, tout raidi, genre plaquage de rugby, pour m'empêcher de récupérer le truc et de le jeter.)

Voilà. Après on peut ptet envisager une solution à base de barbelés à grelot, pour les bébés les plus inarrêtables, je sais pas, faudrait réfléchir.

lundi 22 juin 2020

Retour en arrière?

Il y a certaines personnes sur Twitter avec qui je ne suis quasiment jamais en désaccord. Par exemple @Kozlika. Sauf aujourd'hui. Du coup, pour fêter ça, je me suis dit que j'allais développer dans une note.

Le premier tweet de Koz disait cela: périKozlika.png, juin 2020

Plus bas dans les réponses aux réactions que le tweet a provoqué, elle nuançait, et disait en gros avoir surtout du mal à comprendre pourquoi "notre" génération (je m'y reconnais en tout cas) accepte de se charger ainsi les barques "Charge mentale" "Douleur" "Temps" "Energie". Que ca lui semble un retour en arrière. Et que ça repose toujours sur les mêmes: les femmes.

J'entends assez bien tout ça, et je suis même d'accord avec elle sur certaines choses (notamment sur le déséquilibre entre hommes et femmes). Je crois que je ne mets pas tout dans le même panier (la question de la péridurale et l'allaitement, par exemple, sont des problématiques qui ont des points communs,mais pas tout en commun. Les petits pots et les couches lavables sont encore un truc différent pour moi.).

Pour dire d'où je parle: j'ai accouché sans péridurale, j'ai allaité ma fille jusqu'à 8 mois, et aimerais allaiter mon fils jusque vers 11 mois, 1 an (et oui, les nuits ne sont pas terribles). Ça nous est arrivé d'utiliser des couches lavables à certaines périodes bien spécifiques. J'ai préparé l'immense majorité des purées et compotes pour ma fille jusqu'à 1 an, et je fais pareil pour mon fils (il a un peu plus de compotes du commerce que sa sœur, je pense). Je précise aussi que j'ai un boulot qui me laisse relativement libre de mes horaires à plein de moments dans la semaine, normalement (c'est plus tendu d'habitude en ce moment, because la crise sanitaire).

Je crois que c'est pour ce qui concerne l'accouchement et la péridurale que je suis le moins en accord avec ce que disait Kozlika. D'abord parce qu'actuellement, y a environ 20% de femmes seulement qui accouchent sans péri, ce qui inclut toutes les femmes qui en voudraient mais ne peuvent pas en avoir, soit pour raisons médicales, soit parce qu'elles arrivent trop tard à la maternité (un deuxième ou troisième enfant qui arrive "trop vite", c'est courant). On est quand même loin de l'endoctrinement généralisé de la population sur la question.

Perso j'ai plutôt ressenti l'inverse. Il n'y a pas une personne à la maternité qui m'ait demandé SI je voulais une péri ou non. Tout le monde est toujours parti du principe que ce serait oui (c'était non, en fait, à la base, même si je ne m'interdisais pas de changer d'avis si l'accouchement durait trop longtemps, si je me sentais à bout, etc..).

Evidemment, il ne s'agit jamais entièrement d'un choix individuel, je sais pertinemment que je "coche" toutes les cases de la population type qui souhaite un accouchement "plus naturel". Ça n'en est pas moins pour autant un choix réfléchi. Je me vis comme une personne plutôt douillette, je n'aime pas la douleur, je fais en général ce que je peux pour l'éviter. Et en l'occurrence, j'ai eu envie d'essayer de faire sans péri, quand même, pour tout un tas de raisons. Si ca intéresse des gens, je peux redire ici ce que j'avais expliqué une fois sur twitter sur le "pourquoi" j'ai choisi de faire sans péridurale. Je ne le fais pas ici, parce que ça ne tient pas en trois lignes.

Pour résumer: l'accouchement avec péridurale me paraissait, les deux fois, beaucoup plus "subi" que l'accouchement sans. Je considère qu'accoucher sans péridurale m'a permis d'avoir deux accouchements rapides, sans trop de séquelles, pendant lesquels je me suis sentie en contrôle. Je me doute bien que plein de nanas auront un ressenti inverse: séquelles psychologiques d'avoir accouché sans péri, perte de contrôle, etc..

Pour moi, c'était plus confortable sans.

Et la douleur n'était pas, pour moi, insupportable. Deux heures après mon premier accouchement, j'étais littéralement prête à recommencer. Et pour mon second, mis à part les trois jours de contractions non efficaces (mais pas de possibilité d'avoir une péridurale de toute façon à ce moment là...), je garde un souvenir plus douloureux de mes hémorroïdes que de l'accouchement en lui même (oui désolée, j'ai dit un gros mot :D).

Alors évidemment, choix ou pas choix, influence ou pas influence de la famille, de la société, des médias, du lobby des sage-femmes au couteau entre les dents, c'est super dur à mesurer. Ce que je pense, moi, c'est qu'on a tou.te.s des représentations, des images, des idées. Et que les femmes qui accouchent avec péridurale ne sont pas moins influencées par tout un tas de trucs que les femmes qui accouchent sans. La question au final, c'est: est-ce que vous avez eu l'accouchement que vous vouliez? Est-ce que vous avez pu y prendre du plaisir, même un peu? Est-ce que vous en êtes satisfaite? Si oui, quelle importance ça peut avoir, que vous ayez été influencée dans un sens ou un autre?

Personnellement, je m'estime très très heureuse et chanceuse d'avoir eu, deux fois, des chouettes accouchements. Ca m'a plu. Et oui, même la douleur, parce que je l'ai vécue comme "utile", qu'elle m'a aidée à changer de position quand il fallait, etc.. Et oui, j'ai crié pour le premier accouchement, et non c'était pas très grave (même si ça a fait peur à mon amoureux, un peu, il en était nettement plus traumatisé que moi).

Et ça m'empêche pas de trouver très bien que d'autres femmes accouchent avec péridurale, si c'est leur choix. Ce qui me gave, par contre, c'est qu'on ne donne pas les clés aux femmes pour faire un choix éclairé. Et mon ressenti très subjectif et très partial, et très partiel, c'est que les femmes qui choisissent de faire "sans" sont en général mieux informées des conséquences (sur l'état de leur corps après l'accouchement, notamment) de leur choix que les femmes qui choisissent de faire "avec". C'est juste basé sur les femmes de mon entourage avec qui j'en ai parlé, c'est pas forcément représentatif, mais clairement j'ai des copines qui ont pas eu toutes les infos sur ce qui permet de préserver son périnée, par exemple.

Je pense que la seule option féministe est de dire que les femmes ont le droit de choisir comment elles accouchent, et de leur donner toutes les informations, les avantages et inconvénients de chaque méthode. Sans essayer de les effrayer ou de les endoctriner. Juste en les considérant comme des adultes qui peuvent décider de ce qui est le plus important, le moins douloureux pour elle, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Avec évidemment la dimension supplémentaire qu'un accouchement se passe souvent différemment de ce qu'on avait prévu, et que parfois, on est obligée de renoncer à certains de ses choix pour des raisons médicales.

Je pense que je parlerai dans une autre note de l'allaitement, des ptits pots, des couches, etc., d'une part parce que ça fait super long comme note, déjà, et d'autre part parce que la problématique est différente: Ce n'est pas une questions d'heures, mais de semaines, de mois, d'années. Et la question de l'implication des pères (et deuxièmes mamans, mais soyons honnête, ça va pas poser les mêmes problèmes de répartitions des tâches, dans la majorité des cas) est beaucoup plus importante.