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lundi 2 juin 2025

42

Mon week-end d'anniversaire a été tranquille, low key. Et plus je vieillis, plus je trouve ça agréable de faire ça sur ce mode là. Pour mes 40 ans, je me souviens que j'avais été pas mal stressée par l'idée qu'il fallait célébrer, organiser une fête, voir des gens, alors que je n'avais pas d'énergie, et que l'anxiété était déjà bien installée dans ma tête. J'avais fini par organiser un pique nique le week-end de mon anniversaire, sans vraiment dire aux gens que ça tombait à cette date-là. Un compromis comme un autre, j'avais vu des gens, c'était chouette, et y avait moins de stress.

Cette année, j'ai vu une amie, caliné ses chats, mangé des sushis, pris le soleil, lu avec mes enfants, fait la sieste un peu, jardiné, mangé quelques fruits tout juste cueillis. Mon fils m'a offert une carte d'anniversaire, ma fille une pyramide en papier cartonné jaune. Elle voulait à la base faire tout un modèle réduit de désert égyptien, mais la tâche s'est avérée plus complexe que prévue. On s'est mises d'accord sur le fait qu'elle pouvait m'offrir chaque année un petit bout de la maquette, et que dans quelques années, j'aurais tout.

J'ai eu beaucoup de messages et de coups de fils, aussi. Tout ça était chouette, et doux.

L'un d'entre vous m'a rappelé que 42 était la réponse à "The Ultimate Question of Life, the Universe and Everything". En bonne pas-assez-geek, je n'y avais pas du tout pensé! Mais je dois dire que vu la période, le symbole me plaît bien. Peut-être que cette année apportera des réponses. Ou au moins, de la tranquillité d'esprit.

Qui vivra verra :)

jeudi 17 avril 2025

Dure semaine

Content warning: mentions de vomissement et d'un enfant qui manque de s'étouffer.


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dimanche 30 mars 2025

Mensonges

L'autre soir, au repas, le Moineau a raconté que sa classe avait fait un débat sur le thème "Faut-il toujours dire la vérité?". On l'en a fait parler un peu, on a cherché ensemble des cas de figure où ça posait vraiment question, etc. J'ai évoqué le fait que j'avais lu un jour qu'on mentait un assez grand nombre de fois par jour, je ne me souvenais plus de la statistique exacte (et je ne suis pas bien certaine de la vérifiabilité, de toute façon, hihi).

Et puis, pour inclure l'Étourneau dans la conversation, je lui ai demandé: "Et toi, tu as menti combien de fois aujourd'hui?"? Il m'a répondu, carrément indigné "ZÉRO!!", et il ajouté, comme une évidence, "Je mens JAMAIS à l'école!".

Je me suis évidemment engouffrée dans la brèche en rigolant... "Ah oui, c'est que à la maison alors, bien sûr! Allez, vas y, dis moi un mensonge, juste pour moi"

Il m'a regardée dans les yeux, très concentré. J'entendais quasiment les petits neurones crépiter... Et il m'a asséné: "T'es pas jolie!"

Avant de s'exclamer, triomphant "C'est un mensonge AHAHAH!"


Petit fripon flagorneur.

samedi 1 juin 2024

Brèves d'anniversaire

Le Moineau est venu me faire un câlin d'anniversaire au saut du lit, ce matin. J'étais encore dans le mien, de lit, du coup. Pendant que je la serrais dans mes bras, j'ai entendu les petits pas pressés d'hippopotame nain de mon fils dans le couloir, et sa voix qui claironnait de loin "BON ANNIVERSAIRE MAMAN!". Il a fait irruption dans la chambre, et il a demandé à sa sœur "On les jette où, les confettis?".

J'ai crié: "Quoi? Non! Pas les confettis!!"

(et négocié qu'ils les lancent dans la salle à manger plutôt que dans mon plumard).

(en protégeant mon thé et ma tartine).


***

À la fin du petit déjeuner, j'ai demandé à l'Étourneau s'il voulait un gros bisou de la part d'une très vieille dame de 41 ans. Il a bloqué pendant une seconde, et puis s'est exclamé en rigolant "Ah oui, c'est vrai comme c'est ton anniversaire, tu as quarante et un ans maintenant!". Et puis il a froncé très fort les sourcils et il a dit: "Mais t'es pas une très vieille dame??!!"

Bon. Il a pris le bisou quand même.


***

Le Moineau voulait absolument qu'on fasse un jeu tous les quatre pour mon anniversaire. On a tenté une partie de Dixit, mais l'Étourneau est vraiment trop petit, et ça risquait de partir en cacahuète. Il y a eu un moment de flottement, elle était très déçue, on ne trouvait pas d'alternative. Et puis elle a dit, "on n'a qu'à dessiner tous les quatre". Et on l'a fait, et c'était chouette. Résultat des opérations: des koalas, des dresseuses de koala, un kamehameha, et un petit chat qui dort en rond. C'était doux, et j'ai admiré ma fille d'arriver à réorienter ce moment pas très bien parti, pour qu'on ait tous quand même passé un bon moment ensemble.

vendredi 31 mai 2024

Liste des trucs trop chou des derniers jours

  • Une petite mèche en tire-bouchon très serré, sur la nuque du Moineau, en dessous de sa très longue tignasse qui n'est plus vraiment bouclée depuis longtemps;
  • Le Moineau et l'Étourneau apprenant à jouer aux échecs, et appelant les cavaliers des "poneys";
  • L'Étourneau lisant et commentant ses livres à haute voix, pour lui-même;
  • Un mammouth en peluche;
  • Une très petite fille marchant dans la rue derrière sa maman, avec un très petit chat noir dans les bras;
  • Les étudiant·e·s qui me remontent le moral parce que je suis plus stressée qu'elleux de leur faire commencer un exam en retard;
  • L'échographie que m'envoie par mail une très jeune femme, très heureuse d'être enceinte;
  • Le Moineau faisant une petite caresse douce sur la joue de son frère très anxieux ce soir;
  • Toi, toi, et toi.

samedi 27 avril 2024

On ne peut pas toujours se sentir nulle

Ces jours-ci, je me trouve pas mauvaise en parentalité, et j'ai l'impression que d'un coup les trucs que je dis sont entendus par mes enfants, alors que souvent, je me sens inaudible.


****

Mercredi en fin de matinée, je monte voir les enfants après une visio. La grande est encore en pyjama en train de bouquiner dans son lit.

Le petit est dans son lit aussi, et il pionce.

Je l'avais briefé en l'habillant: "si tu vois que tu commences à t'énerver et que le truc que tu construis n'arrête pas de se casser, et que tu as envie de pleurer, ça veut dire que tu es fatigué. Tu peux faire un temps calme dans ton lit et rejouer après". J'y croyais pas trop mais apparemment : il a entendu.

Et hier, rebelote, au moment de le mettre au bain, je le cherche partout dans la maison, et finit par le trouver dans notre lit, bien sous la couette, avec son doudou. Résultat, la fin d'aprèm a été super tranquille, lui dormant, sa sœur jouant calmement. J'ai pu bosser, et il n'y a eu aucune crise, et le repas a été sympa (bien que tardif...) Alors que le vendredi, d'habitude, c'est assez rude, parce qu'il est claqué, et nous aussi, et que ça part vite en cacahouète.

J'ai l'impression que d'un coup, il est capable d'identifier qu'il est fatigué, et qu'il a compris ce qu'il fallait faire pour y remédier.


****

Ma fille n'est pas très forte en coloriage. Elle dépasse encore pas mal à 7 ans, et surtout, elle colorie un peu dans tous les sens et laisse beaucoup de blanc.

Du coup, hier, je lui ai demandé si elle voulait que je lui montre comment améliorer un aplat sur un de ses coloriages.. Elle a dit oui, et je lui ai montré. Et en coloriant tranquillement, je lui ai raconté qu'il y a quelques années, j'avais téléchargé un coloriage pour adulte (qui disait "Va marcher sur des legos en feu", avec plein de jolies petites fleurs autour) parce que j'étais très en colère contre une collègue, et que je pouvais pas lui dire, donc j'avais trouvé ce moyen pour me calmer (ET exprimer ma colère aussi hum).

Le soir au repas, elle a dit (un peu out of the blue) "Maman m'a fait comprendre que le coloriage c'était pas juste pour faire des choses jolies, mais aussi pour se détendre".

Tout ça est assez gratifiant, je dois dire..

lundi 5 février 2024

5 février - Aujourd'hui vêtement

Les enfants ont reçu un certain nombre de nouveaux vêtements hier (des cadeaux de Noël des grands-parents, acheminés depuis Cannes par un de leurs oncles, qui a mis un moment à nous les apporter). Parmi eux: des nouveaux manteaux bien chauds, que les deux ptits piafs avaient très hâte de mettre ce matin. Ils sont donc partis à l'école tout fiérots, et le papa de T., une copine du Moineau avec qui on fait souvent le chemin de l'école, a remarqué le manteau de ladite Moineau, et lui a fait un compliment.
Et mon fils, d'aller à la pêche illico "Et mon manteau, à moi, il est joli?" (Le papa de T. a dit, "très, et surtout, tu as un magnifique bonnet").

C'est un truc pas simple à enrayer, le fait que les filles sont souvent complimentées sur leurs tenues (avec la pression sous-jacente qui peut aller avec) . Et c'est pas simple non plus pour les (petits) garçons de l'être beaucoup moins (bon, mon fils n'a pas de mal à aller réclamer les compliments alors ça va :) ).

vendredi 2 février 2024

2 février - Aujourd'hui toujours par deux

Les déguisements, les compotes à boire, les livres, les bonbons, les brosses à dents, les écharpes faites par Mina, les bols décorés, les gourdes, les casques de vélo, les baumes à lèvres décorés de héros de dessins animés achetés à prix d'or à la pharmacie, et j'en passe...

C'est toujours par deux.
Pas de jaloux.

Aujourd'hui, la complicité, les photos avec Toko la mascotte de l'école, les dessins, les disputes, la course nocturne dans la cour sombre de l'école entre les œuvres éclairées qu'on venait admirer, les andouilleries pendant que Papa essaye de se concentrer, c'était à deux, aussi.

Beaucoup de réminiscences de ma propre fratrie, en regardant ces deux-là cheminer ensemble.

mercredi 31 janvier 2024

31 janvier - Aujourd'hui moment lumineux

Journée un peu vasouillarde aujourd'hui, parce que le Moineau et moi sommes malades, et que la nuit a vraiment été mauvaise. J'ai réussi à bosser, quand même, plutôt mieux que d'autres mercredi.

Quelques chouettes moments, quand même.
Des rires au milieu des quintes de toux avec ma fille à 2h du mat, puis en fin d'aprèm, en parlant de son frère mignon-couillon.
Une belle lumière sur le jardin ce matin, par la fenêtre de la cuisine, et par celle du bureau où je bossais.
La satisfaction d'obtenir ce que je veux de la part de collègues pas toujours simples, d'arriver à se mettre d'accord sans heurts, de ne pas avoir besoin de passer en force.
Le plaisir à voir les jolis, économiques et ingénieux "bateaux à voiles" que mon fils à fabriqué avec un jeu de construction reçu à Noël.
Une sieste sans interruption, et un petit moment de quiétude au réveil. L'explication que je lui ai donnée sur ce qu'était le fierté, en voyant son sourire quand il a réussi à finir un puzzle un peu compliqué. Il m'a dit que c'était de la joie, je lui ai dit qu'il y avait différents types de joie.. C'était joli.

lundi 29 janvier 2024

29 janvier - Aujourd'hui une princesse

Mes gamins ont évidemment choisi le soir où j'étais seule avec eux, pour se lancer dans une grande série de questions sur "comment on fait les bébés?". Et ce, évidemment, 5 minutes avant l'heure du coucher.
Le petit s'interrogeait juste sur : comment la graine du papa se retrouve dans le ventre de la maman?
Bon, ça, ça va, je gère, j'avais déjà eu cette conversation avec la grande.

Sauf que du coup, elle, elle en a profité pour choper la balle au bond, et pour poser des questions techniques très (TRÈS) précises. Et elle était à deux doigts de faire se déculotter son frère pour comprendre comment ça marche ce bouzin là.

J'ai fini par éluder les questions les plus gênantes/compliquées, et par faire obliquer la question sur le consentement. Pas envie que le gamin tente de mettre en application son tout nouveau savoir sur ses copines d'écoles. Globalement ça avait pas l'air de lui sembler très ragoûtant, cette affaire là, donc je suppose qu'on est tranquille pendant quelques années. On a conclu que son zizi servirait surtout à faire pipi pendant encore un petit moment. J'ai pas insisté sur les usages récréatifs, je pense qu'il les connaît déjà un peu, on en parlera s'il veut, mais là ça faisait déjà beaucoup pour une soirée.

C'est d'ailleurs lui qui m'a sauvée, in fine, en me demandant comment la petite Sirène faisait pipi. On a donc fini la conversation par quelques envolées sur les modalités excrétatoires de la pauvre Ariel, et on s'est demandé aussi si pour les bébés, elle faisait plutôt comme les mammifères ou comme les poissons.

Et ensuite tout le monde au dodo.

Pfiou.

vendredi 26 janvier 2024

26 janvier - Aujourd’hui numéro en couleur

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Violette, Violette
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Vi-o-lette!"

Mon fils chante souvent cette chanson, et ça m'émeut, parce que c'est une chanson d'enfance de ma Maman.

jeudi 25 janvier 2024

25 janvier - Aujourd'hui ce qui vous empêche d’écrire

Le môme à la maison pour cause de grève, le mal de gorge et le mal de tête, la fatigue, les mails incessants. C'était pas parti pour être une bonne journée d'écriture. Sans compter que la rédaction d'un article, c'est toujours compliqué pour moi, et que là, c'est en anglais, ce qui rend ça encore plus ardu.

Mais j'ai réussi à avancer un peu. Et les jours comme ça, il n'y a pas de petites victoires.

samedi 6 janvier 2024

6 janvier - Aujourd’hui que deviendra cet enfant plus tard ?

Parfois, comme tous les parents, je me demande ce que seront, ce que feront mes enfants plus tard. J'essaye (parfois en vain, on va pas se mentir) d'éviter de trop jouer au jeu des prédictions. D'abord parce que c'est un coup à se planter, et j'aime pas avoir tort :) Et d'autre part parce que c'est aussi un coup à les influencer, et ce serait vraiment nul. Quand je me risque à faire des prédictions (pas devant eux), je vais, cependant, rarement au delà de l'adolescence. J'ai pensé hier, par exemple, qu'entre sa petite tête de bois, son sourire coquinou et sa fréquente flemme aiguë, il allait falloir garder un œil sur l'Étourneau au sortir de l'enfance, et qu'on risquait d'en baver un peu.

Parfois, aussi, je pense à leur avenir sous un angle plus angoissé. Je ne manque pas de raisons, ces temps-ci, de me demander dans quel monde grandiront mes enfants. Comment ils y grandiront, la place qu'on leur y laissera. Ce qu'ils pourront se permettre de devenir.

Peut-être qu'au fond, une bonne petite tête de bois bien solide, une volonté à toute épreuve, pour résister, surmonter tout ce qui va se trouver sur leur chemin, c'est le mieux à leur souhaiter, même si pour l'instant, ça m'agace parfois en tant que mère au bout de sa vie...

D'ici là, il faut travailler à les équiper pour pleins de futurs possibles (quelle responsabilité!) sans perdre de vue que ce n'est pas de moi que dépend l'intégralité de leur bien-être futur (quelle anxiété!).

Bon. Va te coucher, on verra bien demain où on sera.

vendredi 5 janvier 2024

5 janvier - Aujourd'hui acheté

Hier après-midi, mon fils s'est rappelé avec désespoir qu'il n'avait plus aucun sablés de Noël ramenés il y a deux semaines de l'école, vu qu'il en avait mangé une partie avant de partir en vacances, et avait généreusement distribué les trois derniers au reste de la famille. J'ai acheté ma tranquillité en lui promettant de faire des sablés avec lui aujourd'hui.

Il avait zappé, mais mon mec s'est fait une joie de lui rappeler tout à l'heure en fin d'après-midi, alors que j'étais pas très motivée, que le petit devait lui même encore prendre son bain, qu'il fallait préparer le repas, etc. Je me suis exécutée quand même, parce que je n'ai (presque) qu'une parole. La confection des sablés ne s'est pas trop mal passée finalement, mais on a mangé assez tard, le gamin était pas bien et relou, et pour couronner le tout, je me suis brûlée en sortant la deuxième fournée.

Une toute petite cloque, mais ça fait mal, cette connerie.

mardi 24 octobre 2023

Petit à petit, les petits piafs font leurs nids

Cette nuit, l'Étourneau dort pour la première fois dans sa nouvelle chambre (l'ancienne salle de jeu).

Depuis hier, on bouge des meubles, on trie des jouets. Hier, les enfants se sont partagés, sans conflits, les jeux de société. Aujourd'hui, ils ont attaqué le contenu de plusieurs caisses de jouets. Ça se passe beaucoup mieux que ce que j'anticipais (bon, enfin c'est le bordel, quand même).

Si on excepte ses premiers mois où l'Étourneau dormait dans notre chambre, et les très rares fois où on a dû exfiltrer l'un des deux, malade, de la chambre pour aller dormir ailleurs avec lui ou elle), mes enfants n'ont quasiment jamais dormi séparément. Bizarrement, c'est le Moineau qui avait le plus besoin de cette chambre commune, qui disait le plus avoir peur de dormir seule. Ces temps-ci, c'est elle qui a été à l'origine de la migration du petit vers l'autre pièce. Depuis des semaines, elle manifeste son impatience quand il la suit partout, revendique qu'elle veut jouer seule dans sa chambre, sans lui. Mais ce soir encore, au moment de se coucher, elle avait peur de dormir seule. Elle veut être seule le jour, mais pas la nuit (et en fait, même le jour, elle n'aime pas beaucoup être seule à l'étage, et préfère que son frère soit quand même juste à l'autre bout du couloir, pas trop loin.)

J'ai suggéré qu'ils fassent un pacte de courage avant d'aller au lit. À vrai dire, le petit avait l'air très content de rejoindre son lit dans sa nouvelle chambre. Quand je lui ai souhaité bonne nuit à travers la porte avant de descendre, il ne m'a même pas répondu. Et peut-être que je me fais des idées, mais il me semble qu'il a fait beaucoup d'efforts toute la journée pour être particulièrement autonome et grand sur plein de trucs.

Je m'attendais à être rappelée par l'une ou l'autre (surtout l'une), mais au bout de trois heures, rien. On verra si ça tient la nuit...

Mes petits oiseaux dans deux nids séparés. Encore une étape franchie.

mardi 29 novembre 2022

Muzoo

Il y a longtemps, le Moineau a commencé à inventer une langue à elle, le muzoo. Elle m'a confirmé l'orthographe depuis, mais ça se prononce comme "museau". Elle inventait et réinventait le lexique au fur et à mesure. Nous donnait parfois des longues explications sur l'évolution phonétique ("Avant, tel mot se prononçait comme ci comme ça mais maintenant ça a changé, c'est devenu comme ça."). Bon, une fille de linguistes, standard, quoi.

Pour autant que je puisse en juger, le muzoo est une langue à tons, avec un système phonologique pas trop complexe, et des mots plutôt longs. Et beaucoup beaucoup de synonymes, vu qu'elle ne se souvient pas d'une fois sur l'autre des mots qu'elle invente...

Et puis au bout d'un moment, elle a commencé à créer un pays imaginaire autour de la langue muzoo. Le Muzoo. Elle donne régulièrement un ou ou deux détails sur la géographie, la vie au Muzoo. Elle semble vraiment le vivre au quotidien. Le Muzoo se balade autour d'elle quand elle bouge, sous nos yeux. Merveilleux (merveille-yeux?) Il y a un an à peu près, elle a commencé parler de l'Hexamone (c'est moi qui orthographie, elle ne m'a pas dit comment ça s'écrit). Un énorme rocher, qui surplombe un grand lac, avec une cascade. L'Hexamone est creux, on peut vivre dedans.

Au Muzoo, depuis quelques mois, il y a aussi des villes, qui ont des noms de fêtes. Noël, Halloween, Pessah. Elle a embarqué son frère dans son délire. Leur ville préférée c'est Halloween. Et samedi dernier, elle a décidé qu'à Halloween, ce jour-là était l'anniversaire de l'Etourneau (oui, y a des anniversaires différents, au Muzoo. Ptet dans chaque ville. Je suis pas sûre.). Elle lui a préparé un cadeau, et on a fait un gâteau. Et on a chanté "Joy'Halloween-versaire".

Il y a quelques jours, j'ai appris que les habitants du Muzoo était les muses. Et ce matin, elle m'a annoncé qu'elle ne vivait plus à l'Hexamaune, mais sur une île merveilleuse (mer-veilleuse?). Et que le Muzoo n'était pas juste à côté de la France, mais avait même un bout en commun avec.

Souvent, je reconnais des choses à moi, chez ma fille. Souvent des choses que j'aurais préféré ne pas lui refiler. Mais l'imagination débridée, c'est son père. Et c'est une source d'admiration sans fin pour moi.

Je la regarde du coin de l’œil, ma fille. Je ne peux pas m'empêcher de noter tout ça dans un coin de ma tête, d'arpenter derrière elle les espaces qu'elle crée, en essayant de ne pas être trop intrusive.

Ma merveille. (Mère-veille?)

mercredi 16 février 2022

Copains copines

Ça fait plusieurs fois que les jours où il est à la maison, l’Étourneau demande à aller chez sa nounou, et réclame ses trois camarades qui sont gardés là-bas avec lui. Ça me fait vraiment plaisir, parce que ça témoigne du fait qu'il se sent bien là-bas, et aussi d'un début de "socialisation amicale".

J'avais trouvé ça très joli à regarder, ces premiers copinages, quand le Moineau avait 2 ans et demi. Lui commence même un peu plus tôt, sans doute parce que c'est un deuxième enfant, et qu'il a déjà une super complicité avec sa sœur. Le fait qu'ils soient quatre chez la nounou, et qu'elle travaille beaucoup plus le côté relations entre les enfants que l'ancienne nounou doit jouer aussi.

En ce moment, il est à fond sur l'apprentissage des chansons, et on s'est rendu compte que ce n'était pas uniquement la nounou qui lui en apprenait, mais aussi... la petite M. (qui n'a pas encore deux ans, mais est très en avance pour le langage). Les apprentissages circulent non pas uniquement de l'adulte vers les enfant, mais aussi entre eux.

C'est tellement, tellement chouette.

vendredi 3 décembre 2021

Complicité

Depuis deux-trois semaines, la complicité entre le Moineau et l'Etourneau s'est énormément développée. Ils jouent plus ensemble, ils rigolent énormément, ils font les andouilles, et du coup... se liguent contre nous. Dans le bain, par exemple, ça fait plusieurs fois qu'ils se mettent à fronder ensemble pour ne pas se laver, la grande encourageant le petit à se rebeller (j'adore..).

Et donc ce soir... j'avais pris soin d'annoncer 5 minutes avant que je venais les laver. J'entre dans la salle de bain, et le Moineau se place en travers de la baignoire, abritant le ptit corps de son frère derrière elle, les bras bien écartés, en me déclarant à plusieurs reprises d'un air très vindicatif "C'est MON frère! C'est MON frère". Je confirme que c'est son frère, et au bout d'un moment elle ajoute: "Je le sauve! Je le sauve, mon frère!"

"Eh, euh, du coup... toi? c'est qui qui te sauve?"

Elle a baissé les bras à toute vitesse, s'est décalée vers l'autre bout de la baignoire, et s'est mise à crier "Tu laves Étourneau d'abord! Étourneau d'abord!"

Ouais, parce que la solidarité avec les plus faibles, ça va bien 5 minutes, hein...

mercredi 10 novembre 2021

Dessin

J'ai grandi avec une maman artiste. Quand j'étais petite, elle peignait, sculptait, modelait. Plus tard, elle a fait de la broderie, de la photo, des bijoux, a travaillé le cuir, et des dizaines d'autres trucs. Touche à tout. Avec la peinture, toujours, en toile de fond. Ça a eu quelque chose d'inhibant pour moi, mais en même temps, au passage, elle m'a appris plein de petits trucs. Et si je ne me suis pas toujours autorisée à me sentir douée, elle m'a donné quand même envie de tenter plein de trucs. Quand j'étais ado, elle organisait tous les deux-trois ans "la semaine de la création", une semaine pendant laquelle des gens de la famille et des amis étaient invités à venir tester plein de techniques tous ensemble. Elle mettait son matériel à disposition de tous, et des conseils aussi... Linogravure, argile, sculpture sur béton cellulaire, pastel, fusain, sanguines, crayon, acrylique, aquarelle. Une fois ma cousine est venue avec son tour de potier. Une autre mon frère a fait une initiation au logiciel Blender. Une année, ça a été orienté plutôt vers les arts de la scène (je l'ai ratée, j'étais au Vanuatu..).

Bref. Ma mère m'a permis de toucher à plein de choses, l'air de rien. Et en ayant l'impression de ne rien savoir faire,.. ben j'ai fait des trucs. J'ai peint un peu. Dessiné beaucoup. Eu une grosse période "pastels à l'huile", et une plus brève "pastels secs". Et puis, plus rien pendant longtemps. Il peut se passer des années sans que je prenne un pinceau ou un crayon, réellement.

Il y a quelques mois, j'ai bloqué sur une photo de mon fils, et gribouillé un portrait sur un bout de feuille de brouillon. Et la bouille du gosse est sortie vraiment bien, et j'ai eu un petit moment de satisfaction intense. Mais je n'ai pas repris.

Etourneau, avr. 2021

Et puis, depuis la rentrée, ma fille s'est mise à dessiner beaucoup. Parfois une quinzaine de dessins par jour. Et à se plaindre de ce qu'elle faisait. Alors je lui ai donné un ou deux conseils. Son oncle est passé un soir et a passé un moment avec elle aussi à lui montrer comment rectifier certains trucs. J'ai trouvé ça trop chouette de la voir d'un coup progresser.

La semaine dernière, j'ai fait un saut chez mes parents, et j'ai feuilleté mes vieux cartons à dessins. Y avait des trucs pas mal. J'ai pris quelques photos à l'arrache. Mais surtout, ça m'a donné envie de reprendre pour de vrai.

Alors à notre retour, le Moineau et moi, on s'est installées ensemble pour dessiner. On a décidé de dessiner les mêmes choses. Un petit moulin en faïence que j'ai dans mon bureau. Et une façade d'immeuble inventée. Les siens étaient tous dynamiques, avec plein de détails. Et aujourd'hui, elle a dessiné des super-héroïnes avec son père. J'ai regardé ses dessins, et d'un coup je me suis dit: "Mais là, en fait, on sort de cette période où on la regardait passer tranquillement les différentes étapes du développement enfantin, les types de bonshommes, tout ça. On arrive au moment où ma fille développe un truc à elle. Où elle se fait la main et l’œil. Où ses dessins me rendent heureuse, pas parce que c'est des dessins de grande, mais parce qu'elle prend sa façon à elle de dessiner."

Supergirl, par le Moineau, nov. 2021

Et en arrière-plan, cette émotion un peu floue, mais assez intense en fait, en pensant que je pourrais, peut-être, si elle a envie, lui transmettre des choses dans ce domaine. Ça a l'air de rien, ça, hein. Mais en fait, c'est énorme. Et ça me prend complètement par surprise. Et c'est trop bien.

lundi 18 octobre 2021

Visage, corps et âme

Envie d'écrire un truc sur mon corps ce soir.

Dans le cadre d'un projet de vulgarisation scientifique avec des enfants, on m'a demandé une photo de profil à mettre sur la page web, pour faire la comm' du projet. J'avais rien de récent sous la main, donc j'ai tenté à quelques reprises de prendre des photos de ma tête, avec des résultats pas toujours ravissants (comprendre: j'étais pas ravie de les voir).

Parce que je constate à quel point mon visage est fatigué. Depuis deux ans, je crois. Ou cinq. Ou 10, je ne sais pas. Un truc pas simple est de constater le vieillissement de mes traits. Pas tant parce que ça signifie que je vieillis. Je suis assez à l'aise avec cette idée, et je ne me trouvais souvent pas très jolie jeune non plus, de toute façon, y a rien de perdu de ce côté là. J'ai le visage d'une femme de mon âge, rien de tragique là dedans.

Ce qui est dérangeant, en revanche, c'est qu'il a pas mal changé en peu de temps. Et que j'ai parfois du mal à le reconnaître. J'ai vécu longtemps avec l'idée que je n'avais pas changé de tête depuis l'enfance, que quelqu'un m'ayant vue à 4 ans pouvait encore me reconnaître à 30. Je ne suis pas sûre que c'est encore vrai.

J'ai eu un moment comme ça, il y a quelques années, lorsque j'ai perdu 10 kilos en quelques mois, sans le vouloir du tout. C'était désespérant, pour moi, de perdre ce poids, alors que la seule chose que je souhaitais, c'était en prendre. Mon corps ne parvenait pas à conserver une grossesse plus de quelques semaines, et moi je fondais. Et j'ai vraiment eu une période un peu compliquée. Moi qui m'étais toujours vécue trop ronde, je trouvais insupportables ces creux dans mes clavicules et au niveau de mes genoux. Ou.. peut-être pas insupportables, mais irrémédiablement étrangers. Séparée de mon corps par cette incapacité à rester enceinte.

Quelqu'un m'a proposé de poser nue pour des photos à ce moment là, et j'ai oscillé, entre l'idée que ça me permettrait peut-être de me recomposer une image de mon corps, et l'impression que je ne pourrais rien donner de "vrai", tellement j'étais en guerre avec lui.

Et puis j'ai fini par l'avoir, mon deuxième bébé. Une grossesse un peu rude, beaucoup moins confortable que la première menée à terme. Trois derniers jours de contractions, interminables et douloureux. Et un accouchement qui est arrivé pour moi comme une réconciliation, avec mon bébé bastonneur et frondeur, et avec mon corps aussi, qui pour le coup, a fait ce que j'attendais de lui à la perfection.

La crise sanitaire est arrivée très vite après, dure pour tout le monde, physiquement, et psychologiquement. Mon fils vient d'avoir deux ans, et ça me paraît surréaliste.

Et donc là, d'un coup, je regarde mon visage sur l'écran, et il est le témoin parfaitement fidèle de ces dernières années, je crois. Marqué à la mesure de ce que j'ai encaissé. Et en même temps, ça me demande quand même un réajustement, parce qu'il n'est plus conforme à l'image de moi que je trimballais dans ma tête. Je le vois tous les jours dans le miroir, mais j'ai d'un coup l'impression de le (re)découvrir.

Alors même que j'ai complètement réintégré mon corps, pourtant lui aussi assez différent de ce qu'il était avant mes grossesses. J'imagine qu'il y a encore un palier, et qu'une fois qu'il sera passé, je serai repartie pour quelques années à connaître ma tête.

Mais en attendant, c'est qui cette dame, sur l'écran?

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