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lundi 5 février 2024

5 février - Aujourd'hui vêtement

Les enfants ont reçu un certain nombre de nouveaux vêtements hier (des cadeaux de Noël des grands-parents, acheminés depuis Cannes par un de leurs oncles, qui a mis un moment à nous les apporter). Parmi eux: des nouveaux manteaux bien chauds, que les deux ptits piafs avaient très hâte de mettre ce matin. Ils sont donc partis à l'école tout fiérots, et le papa de T., une copine du Moineau avec qui on fait souvent le chemin de l'école, a remarqué le manteau de ladite Moineau, et lui a fait un compliment.
Et mon fils, d'aller à la pêche illico "Et mon manteau, à moi, il est joli?" (Le papa de T. a dit, "très, et surtout, tu as un magnifique bonnet").

C'est un truc pas simple à enrayer, le fait que les filles sont souvent complimentées sur leurs tenues (avec la pression sous-jacente qui peut aller avec) . Et c'est pas simple non plus pour les (petits) garçons de l'être beaucoup moins (bon, mon fils n'a pas de mal à aller réclamer les compliments alors ça va :) ).

vendredi 2 février 2024

2 février - Aujourd'hui toujours par deux

Les déguisements, les compotes à boire, les livres, les bonbons, les brosses à dents, les écharpes faites par Mina, les bols décorés, les gourdes, les casques de vélo, les baumes à lèvres décorés de héros de dessins animés achetés à prix d'or à la pharmacie, et j'en passe...

C'est toujours par deux.
Pas de jaloux.

Aujourd'hui, la complicité, les photos avec Toko la mascotte de l'école, les dessins, les disputes, la course nocturne dans la cour sombre de l'école entre les œuvres éclairées qu'on venait admirer, les andouilleries pendant que Papa essaye de se concentrer, c'était à deux, aussi.

Beaucoup de réminiscences de ma propre fratrie, en regardant ces deux-là cheminer ensemble.

mercredi 31 janvier 2024

31 janvier - Aujourd'hui moment lumineux

Journée un peu vasouillarde aujourd'hui, parce que le Moineau et moi sommes malades, et que la nuit a vraiment été mauvaise. J'ai réussi à bosser, quand même, plutôt mieux que d'autres mercredi.

Quelques chouettes moments, quand même.
Des rires au milieu des quintes de toux avec ma fille à 2h du mat, puis en fin d'aprèm, en parlant de son frère mignon-couillon.
Une belle lumière sur le jardin ce matin, par la fenêtre de la cuisine, et par celle du bureau où je bossais.
La satisfaction d'obtenir ce que je veux de la part de collègues pas toujours simples, d'arriver à se mettre d'accord sans heurts, de ne pas avoir besoin de passer en force.
Le plaisir à voir les jolis, économiques et ingénieux "bateaux à voiles" que mon fils à fabriqué avec un jeu de construction reçu à Noël.
Une sieste sans interruption, et un petit moment de quiétude au réveil. L'explication que je lui ai donnée sur ce qu'était le fierté, en voyant son sourire quand il a réussi à finir un puzzle un peu compliqué. Il m'a dit que c'était de la joie, je lui ai dit qu'il y avait différents types de joie.. C'était joli.

lundi 29 janvier 2024

29 janvier - Aujourd'hui une princesse

Mes gamins ont évidemment choisi le soir où j'étais seule avec eux, pour se lancer dans une grande série de questions sur "comment on fait les bébés?". Et ce, évidemment, 5 minutes avant l'heure du coucher.
Le petit s'interrogeait juste sur : comment la graine du papa se retrouve dans le ventre de la maman?
Bon, ça, ça va, je gère, j'avais déjà eu cette conversation avec la grande.

Sauf que du coup, elle, elle en a profité pour choper la balle au bond, et pour poser des questions techniques très (TRÈS) précises. Et elle était à deux doigts de faire se déculotter son frère pour comprendre comment ça marche ce bouzin là.

J'ai fini par éluder les questions les plus gênantes/compliquées, et par faire obliquer la question sur le consentement. Pas envie que le gamin tente de mettre en application son tout nouveau savoir sur ses copines d'écoles. Globalement ça avait pas l'air de lui sembler très ragoûtant, cette affaire là, donc je suppose qu'on est tranquille pendant quelques années. On a conclu que son zizi servirait surtout à faire pipi pendant encore un petit moment. J'ai pas insisté sur les usages récréatifs, je pense qu'il les connaît déjà un peu, on en parlera s'il veut, mais là ça faisait déjà beaucoup pour une soirée.

C'est d'ailleurs lui qui m'a sauvée, in fine, en me demandant comment la petite Sirène faisait pipi. On a donc fini la conversation par quelques envolées sur les modalités excrétatoires de la pauvre Ariel, et on s'est demandé aussi si pour les bébés, elle faisait plutôt comme les mammifères ou comme les poissons.

Et ensuite tout le monde au dodo.

Pfiou.

vendredi 26 janvier 2024

26 janvier - Aujourd’hui numéro en couleur

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Violette, Violette
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Vi-o-lette!"

Mon fils chante souvent cette chanson, et ça m'émeut, parce que c'est une chanson d'enfance de ma Maman.

jeudi 25 janvier 2024

25 janvier - Aujourd'hui ce qui vous empêche d’écrire

Le môme à la maison pour cause de grève, le mal de gorge et le mal de tête, la fatigue, les mails incessants. C'était pas parti pour être une bonne journée d'écriture. Sans compter que la rédaction d'un article, c'est toujours compliqué pour moi, et que là, c'est en anglais, ce qui rend ça encore plus ardu.

Mais j'ai réussi à avancer un peu. Et les jours comme ça, il n'y a pas de petites victoires.

samedi 6 janvier 2024

6 janvier - Aujourd’hui que deviendra cet enfant plus tard ?

Parfois, comme tous les parents, je me demande ce que seront, ce que feront mes enfants plus tard. J'essaye (parfois en vain, on va pas se mentir) d'éviter de trop jouer au jeu des prédictions. D'abord parce que c'est un coup à se planter, et j'aime pas avoir tort :) Et d'autre part parce que c'est aussi un coup à les influencer, et ce serait vraiment nul. Quand je me risque à faire des prédictions (pas devant eux), je vais, cependant, rarement au delà de l'adolescence. J'ai pensé hier, par exemple, qu'entre sa petite tête de bois, son sourire coquinou et sa fréquente flemme aiguë, il allait falloir garder un œil sur l'Étourneau au sortir de l'enfance, et qu'on risquait d'en baver un peu.

Parfois, aussi, je pense à leur avenir sous un angle plus angoissé. Je ne manque pas de raisons, ces temps-ci, de me demander dans quel monde grandiront mes enfants. Comment ils y grandiront, la place qu'on leur y laissera. Ce qu'ils pourront se permettre de devenir.

Peut-être qu'au fond, une bonne petite tête de bois bien solide, une volonté à toute épreuve, pour résister, surmonter tout ce qui va se trouver sur leur chemin, c'est le mieux à leur souhaiter, même si pour l'instant, ça m'agace parfois en tant que mère au bout de sa vie...

D'ici là, il faut travailler à les équiper pour pleins de futurs possibles (quelle responsabilité!) sans perdre de vue que ce n'est pas de moi que dépend l'intégralité de leur bien-être futur (quelle anxiété!).

Bon. Va te coucher, on verra bien demain où on sera.

vendredi 5 janvier 2024

5 janvier - Aujourd'hui acheté

Hier après-midi, mon fils s'est rappelé avec désespoir qu'il n'avait plus aucun sablés de Noël ramenés il y a deux semaines de l'école, vu qu'il en avait mangé une partie avant de partir en vacances, et avait généreusement distribué les trois derniers au reste de la famille. J'ai acheté ma tranquillité en lui promettant de faire des sablés avec lui aujourd'hui.

Il avait zappé, mais mon mec s'est fait une joie de lui rappeler tout à l'heure en fin d'après-midi, alors que j'étais pas très motivée, que le petit devait lui même encore prendre son bain, qu'il fallait préparer le repas, etc. Je me suis exécutée quand même, parce que je n'ai (presque) qu'une parole. La confection des sablés ne s'est pas trop mal passée finalement, mais on a mangé assez tard, le gamin était pas bien et relou, et pour couronner le tout, je me suis brûlée en sortant la deuxième fournée.

Une toute petite cloque, mais ça fait mal, cette connerie.

mardi 24 octobre 2023

Petit à petit, les petits piafs font leurs nids

Cette nuit, l'Étourneau dort pour la première fois dans sa nouvelle chambre (l'ancienne salle de jeu).

Depuis hier, on bouge des meubles, on trie des jouets. Hier, les enfants se sont partagés, sans conflits, les jeux de société. Aujourd'hui, ils ont attaqué le contenu de plusieurs caisses de jouets. Ça se passe beaucoup mieux que ce que j'anticipais (bon, enfin c'est le bordel, quand même).

Si on excepte ses premiers mois où l'Étourneau dormait dans notre chambre, et les très rares fois où on a dû exfiltrer l'un des deux, malade, de la chambre pour aller dormir ailleurs avec lui ou elle), mes enfants n'ont quasiment jamais dormi séparément. Bizarrement, c'est le Moineau qui avait le plus besoin de cette chambre commune, qui disait le plus avoir peur de dormir seule. Ces temps-ci, c'est elle qui a été à l'origine de la migration du petit vers l'autre pièce. Depuis des semaines, elle manifeste son impatience quand il la suit partout, revendique qu'elle veut jouer seule dans sa chambre, sans lui. Mais ce soir encore, au moment de se coucher, elle avait peur de dormir seule. Elle veut être seule le jour, mais pas la nuit (et en fait, même le jour, elle n'aime pas beaucoup être seule à l'étage, et préfère que son frère soit quand même juste à l'autre bout du couloir, pas trop loin.)

J'ai suggéré qu'ils fassent un pacte de courage avant d'aller au lit. À vrai dire, le petit avait l'air très content de rejoindre son lit dans sa nouvelle chambre. Quand je lui ai souhaité bonne nuit à travers la porte avant de descendre, il ne m'a même pas répondu. Et peut-être que je me fais des idées, mais il me semble qu'il a fait beaucoup d'efforts toute la journée pour être particulièrement autonome et grand sur plein de trucs.

Je m'attendais à être rappelée par l'une ou l'autre (surtout l'une), mais au bout de trois heures, rien. On verra si ça tient la nuit...

Mes petits oiseaux dans deux nids séparés. Encore une étape franchie.

mardi 29 novembre 2022

Muzoo

Il y a longtemps, le Moineau a commencé à inventer une langue à elle, le muzoo. Elle m'a confirmé l'orthographe depuis, mais ça se prononce comme "museau". Elle inventait et réinventait le lexique au fur et à mesure. Nous donnait parfois des longues explications sur l'évolution phonétique ("Avant, tel mot se prononçait comme ci comme ça mais maintenant ça a changé, c'est devenu comme ça."). Bon, une fille de linguistes, standard, quoi.

Pour autant que je puisse en juger, le muzoo est une langue à tons, avec un système phonologique pas trop complexe, et des mots plutôt longs. Et beaucoup beaucoup de synonymes, vu qu'elle ne se souvient pas d'une fois sur l'autre des mots qu'elle invente...

Et puis au bout d'un moment, elle a commencé à créer un pays imaginaire autour de la langue muzoo. Le Muzoo. Elle donne régulièrement un ou ou deux détails sur la géographie, la vie au Muzoo. Elle semble vraiment le vivre au quotidien. Le Muzoo se balade autour d'elle quand elle bouge, sous nos yeux. Merveilleux (merveille-yeux?) Il y a un an à peu près, elle a commencé parler de l'Hexamone (c'est moi qui orthographie, elle ne m'a pas dit comment ça s'écrit). Un énorme rocher, qui surplombe un grand lac, avec une cascade. L'Hexamone est creux, on peut vivre dedans.

Au Muzoo, depuis quelques mois, il y a aussi des villes, qui ont des noms de fêtes. Noël, Halloween, Pessah. Elle a embarqué son frère dans son délire. Leur ville préférée c'est Halloween. Et samedi dernier, elle a décidé qu'à Halloween, ce jour-là était l'anniversaire de l'Etourneau (oui, y a des anniversaires différents, au Muzoo. Ptet dans chaque ville. Je suis pas sûre.). Elle lui a préparé un cadeau, et on a fait un gâteau. Et on a chanté "Joy'Halloween-versaire".

Il y a quelques jours, j'ai appris que les habitants du Muzoo était les muses. Et ce matin, elle m'a annoncé qu'elle ne vivait plus à l'Hexamaune, mais sur une île merveilleuse (mer-veilleuse?). Et que le Muzoo n'était pas juste à côté de la France, mais avait même un bout en commun avec.

Souvent, je reconnais des choses à moi, chez ma fille. Souvent des choses que j'aurais préféré ne pas lui refiler. Mais l'imagination débridée, c'est son père. Et c'est une source d'admiration sans fin pour moi.

Je la regarde du coin de l’œil, ma fille. Je ne peux pas m'empêcher de noter tout ça dans un coin de ma tête, d'arpenter derrière elle les espaces qu'elle crée, en essayant de ne pas être trop intrusive.

Ma merveille. (Mère-veille?)

mercredi 16 février 2022

Copains copines

Ça fait plusieurs fois que les jours où il est à la maison, l’Étourneau demande à aller chez sa nounou, et réclame ses trois camarades qui sont gardés là-bas avec lui. Ça me fait vraiment plaisir, parce que ça témoigne du fait qu'il se sent bien là-bas, et aussi d'un début de "socialisation amicale".

J'avais trouvé ça très joli à regarder, ces premiers copinages, quand le Moineau avait 2 ans et demi. Lui commence même un peu plus tôt, sans doute parce que c'est un deuxième enfant, et qu'il a déjà une super complicité avec sa sœur. Le fait qu'ils soient quatre chez la nounou, et qu'elle travaille beaucoup plus le côté relations entre les enfants que l'ancienne nounou doit jouer aussi.

En ce moment, il est à fond sur l'apprentissage des chansons, et on s'est rendu compte que ce n'était pas uniquement la nounou qui lui en apprenait, mais aussi... la petite M. (qui n'a pas encore deux ans, mais est très en avance pour le langage). Les apprentissages circulent non pas uniquement de l'adulte vers les enfant, mais aussi entre eux.

C'est tellement, tellement chouette.

vendredi 3 décembre 2021

Complicité

Depuis deux-trois semaines, la complicité entre le Moineau et l'Etourneau s'est énormément développée. Ils jouent plus ensemble, ils rigolent énormément, ils font les andouilles, et du coup... se liguent contre nous. Dans le bain, par exemple, ça fait plusieurs fois qu'ils se mettent à fronder ensemble pour ne pas se laver, la grande encourageant le petit à se rebeller (j'adore..).

Et donc ce soir... j'avais pris soin d'annoncer 5 minutes avant que je venais les laver. J'entre dans la salle de bain, et le Moineau se place en travers de la baignoire, abritant le ptit corps de son frère derrière elle, les bras bien écartés, en me déclarant à plusieurs reprises d'un air très vindicatif "C'est MON frère! C'est MON frère". Je confirme que c'est son frère, et au bout d'un moment elle ajoute: "Je le sauve! Je le sauve, mon frère!"

"Eh, euh, du coup... toi? c'est qui qui te sauve?"

Elle a baissé les bras à toute vitesse, s'est décalée vers l'autre bout de la baignoire, et s'est mise à crier "Tu laves Étourneau d'abord! Étourneau d'abord!"

Ouais, parce que la solidarité avec les plus faibles, ça va bien 5 minutes, hein...

mercredi 10 novembre 2021

Dessin

J'ai grandi avec une maman artiste. Quand j'étais petite, elle peignait, sculptait, modelait. Plus tard, elle a fait de la broderie, de la photo, des bijoux, a travaillé le cuir, et des dizaines d'autres trucs. Touche à tout. Avec la peinture, toujours, en toile de fond. Ça a eu quelque chose d'inhibant pour moi, mais en même temps, au passage, elle m'a appris plein de petits trucs. Et si je ne me suis pas toujours autorisée à me sentir douée, elle m'a donné quand même envie de tenter plein de trucs. Quand j'étais ado, elle organisait tous les deux-trois ans "la semaine de la création", une semaine pendant laquelle des gens de la famille et des amis étaient invités à venir tester plein de techniques tous ensemble. Elle mettait son matériel à disposition de tous, et des conseils aussi... Linogravure, argile, sculpture sur béton cellulaire, pastel, fusain, sanguines, crayon, acrylique, aquarelle. Une fois ma cousine est venue avec son tour de potier. Une autre mon frère a fait une initiation au logiciel Blender. Une année, ça a été orienté plutôt vers les arts de la scène (je l'ai ratée, j'étais au Vanuatu..).

Bref. Ma mère m'a permis de toucher à plein de choses, l'air de rien. Et en ayant l'impression de ne rien savoir faire,.. ben j'ai fait des trucs. J'ai peint un peu. Dessiné beaucoup. Eu une grosse période "pastels à l'huile", et une plus brève "pastels secs". Et puis, plus rien pendant longtemps. Il peut se passer des années sans que je prenne un pinceau ou un crayon, réellement.

Il y a quelques mois, j'ai bloqué sur une photo de mon fils, et gribouillé un portrait sur un bout de feuille de brouillon. Et la bouille du gosse est sortie vraiment bien, et j'ai eu un petit moment de satisfaction intense. Mais je n'ai pas repris.

Etourneau, avr. 2021

Et puis, depuis la rentrée, ma fille s'est mise à dessiner beaucoup. Parfois une quinzaine de dessins par jour. Et à se plaindre de ce qu'elle faisait. Alors je lui ai donné un ou deux conseils. Son oncle est passé un soir et a passé un moment avec elle aussi à lui montrer comment rectifier certains trucs. J'ai trouvé ça trop chouette de la voir d'un coup progresser.

La semaine dernière, j'ai fait un saut chez mes parents, et j'ai feuilleté mes vieux cartons à dessins. Y avait des trucs pas mal. J'ai pris quelques photos à l'arrache. Mais surtout, ça m'a donné envie de reprendre pour de vrai.

Alors à notre retour, le Moineau et moi, on s'est installées ensemble pour dessiner. On a décidé de dessiner les mêmes choses. Un petit moulin en faïence que j'ai dans mon bureau. Et une façade d'immeuble inventée. Les siens étaient tous dynamiques, avec plein de détails. Et aujourd'hui, elle a dessiné des super-héroïnes avec son père. J'ai regardé ses dessins, et d'un coup je me suis dit: "Mais là, en fait, on sort de cette période où on la regardait passer tranquillement les différentes étapes du développement enfantin, les types de bonshommes, tout ça. On arrive au moment où ma fille développe un truc à elle. Où elle se fait la main et l’œil. Où ses dessins me rendent heureuse, pas parce que c'est des dessins de grande, mais parce qu'elle prend sa façon à elle de dessiner."

Supergirl, par le Moineau, nov. 2021

Et en arrière-plan, cette émotion un peu floue, mais assez intense en fait, en pensant que je pourrais, peut-être, si elle a envie, lui transmettre des choses dans ce domaine. Ça a l'air de rien, ça, hein. Mais en fait, c'est énorme. Et ça me prend complètement par surprise. Et c'est trop bien.

lundi 18 octobre 2021

Visage, corps et âme

Envie d'écrire un truc sur mon corps ce soir.

Dans le cadre d'un projet de vulgarisation scientifique avec des enfants, on m'a demandé une photo de profil à mettre sur la page web, pour faire la comm' du projet. J'avais rien de récent sous la main, donc j'ai tenté à quelques reprises de prendre des photos de ma tête, avec des résultats pas toujours ravissants (comprendre: j'étais pas ravie de les voir).

Parce que je constate à quel point mon visage est fatigué. Depuis deux ans, je crois. Ou cinq. Ou 10, je ne sais pas. Un truc pas simple est de constater le vieillissement de mes traits. Pas tant parce que ça signifie que je vieillis. Je suis assez à l'aise avec cette idée, et je ne me trouvais souvent pas très jolie jeune non plus, de toute façon, y a rien de perdu de ce côté là. J'ai le visage d'une femme de mon âge, rien de tragique là dedans.

Ce qui est dérangeant, en revanche, c'est qu'il a pas mal changé en peu de temps. Et que j'ai parfois du mal à le reconnaître. J'ai vécu longtemps avec l'idée que je n'avais pas changé de tête depuis l'enfance, que quelqu'un m'ayant vue à 4 ans pouvait encore me reconnaître à 30. Je ne suis pas sûre que c'est encore vrai.

J'ai eu un moment comme ça, il y a quelques années, lorsque j'ai perdu 10 kilos en quelques mois, sans le vouloir du tout. C'était désespérant, pour moi, de perdre ce poids, alors que la seule chose que je souhaitais, c'était en prendre. Mon corps ne parvenait pas à conserver une grossesse plus de quelques semaines, et moi je fondais. Et j'ai vraiment eu une période un peu compliquée. Moi qui m'étais toujours vécue trop ronde, je trouvais insupportables ces creux dans mes clavicules et au niveau de mes genoux. Ou.. peut-être pas insupportables, mais irrémédiablement étrangers. Séparée de mon corps par cette incapacité à rester enceinte.

Quelqu'un m'a proposé de poser nue pour des photos à ce moment là, et j'ai oscillé, entre l'idée que ça me permettrait peut-être de me recomposer une image de mon corps, et l'impression que je ne pourrais rien donner de "vrai", tellement j'étais en guerre avec lui.

Et puis j'ai fini par l'avoir, mon deuxième bébé. Une grossesse un peu rude, beaucoup moins confortable que la première menée à terme. Trois derniers jours de contractions, interminables et douloureux. Et un accouchement qui est arrivé pour moi comme une réconciliation, avec mon bébé bastonneur et frondeur, et avec mon corps aussi, qui pour le coup, a fait ce que j'attendais de lui à la perfection.

La crise sanitaire est arrivée très vite après, dure pour tout le monde, physiquement, et psychologiquement. Mon fils vient d'avoir deux ans, et ça me paraît surréaliste.

Et donc là, d'un coup, je regarde mon visage sur l'écran, et il est le témoin parfaitement fidèle de ces dernières années, je crois. Marqué à la mesure de ce que j'ai encaissé. Et en même temps, ça me demande quand même un réajustement, parce qu'il n'est plus conforme à l'image de moi que je trimballais dans ma tête. Je le vois tous les jours dans le miroir, mais j'ai d'un coup l'impression de le (re)découvrir.

Alors même que j'ai complètement réintégré mon corps, pourtant lui aussi assez différent de ce qu'il était avant mes grossesses. J'imagine qu'il y a encore un palier, et qu'une fois qu'il sera passé, je serai repartie pour quelques années à connaître ma tête.

Mais en attendant, c'est qui cette dame, sur l'écran?

vendredi 14 mai 2021

Une rencontre, enfin

Nawimba a deux frères, de deux et quatre ans plus jeunes que lui. Ils ont vécu très différemment la naissance du Moineau, première fille du frère aîné. Le plus âgé des deux était enthousiaste, l'a portée, y compris en écharpe, l'a bercée, nourrie à la cuillère, a joué et parlé avec elle, beaucoup. Il n'a pas d'enfants, et il en voudrait, très fort, je crois. On n'en parle pas beaucoup.

Quand il a su qu'on venait vivre à 10 minutes de son boulot, il a mis une option sur la sortie d'école du Moineau, une fois par semaine. J'ai sauté sur l'occasion!

Le frère cadet de Nawimba, pendant des années, était beaucoup plus sur la réserve. Il refusait de porter le Moineau petite, il avait très peur de lui faire mal. Une fois, je suis arrivée et l'ai trouvé, seul avec elle dans les bras, tétanisé. Nawimba la lui avait collé dans les bras le temps d'aller faire un truc dans la cuisine. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi immobile... Il n'a jamais tellement joué avec elle, ne l'a jamais beaucoup taquinée. Il lui disait gentiment bonjour, et au revoir, et puis voilà. On n'a pas forcé, on s'est dit qu'entre ses angoisses, et le fait qu'elle le délogeait un peu de la place du petit dernier de la famille, il ne fallait pas le brusquer.

L'Etourneau est arrivé trois ans plus tard, et les choses, déjà, étaient plus détendues. Un peu, mais pas beaucoup. J'ai un souvenir de ce tout petit garçon, assis entre ses deux oncles sur le canapé, après le confinement, l'an dernier, et de m'être dit "Tiens, une image qu'on n'aurait pas eue pour la première bébée...".

Depuis quelques semaines, le frère cadet de Nawimba vit dans notre nouvelle maison. Ça nous arrangeait qu'elle ne soit pas vide pendant des mois avant notre emménagement, et ça l'arrangeait d'avoir un point de chute, à ce moment là. On se voit le week-end, c'est sympa. Et je le regarde vivre avec les enfants. Les observer, très précisément, comme s'il les découvrait, d'un coup, avec beaucoup d'attention. Il s'est émerveillé l'autre jour que l’Étourneau (18 mois, quand même), sache toucher les différentes parties de son visage si on les lui annonce (Ce qui me fait rigoler, parce qu'à 18 mois, le Moineau avait quelque chose comme 200 mots de vocabulaire actif, dont un grand nombre de parties du corps. Et il la voyait tous les week-ends...)

Il garde un œil vigilant sur lui, le suit discrètement quand il part faire le tour du jardin tout seul, en vacillant sur ses deux petites jambes flageolantes (tandis que ses parents épuisés ne réalisent même pas, une fois sur deux, que leur rejeton se fait la malle).

Et puis l'autre jour, il a emmené le Moineau au grand parc d'à côté. Il se sont perdus, et sont revenus tranquillement 15 minutes après le couvre-feu. Il avait essayé de la porter pour aller plus vite, mais m'a dit qu'il n'avait pas très bien su comment la prendre (tu m'étonnes... elle déborde de partout, ma grande gigue de 4-ans-presque-5). Le lendemain, on la lui a laissée deux heures pendant qu'on allait faire une course avec le bébé. Ils sont allés à la boulangerie, se sont re-perdus, et ont fait le tour du quartier. Il la laisse de temps en temps toucher son piano. Il s'affole quand le bébé la tape, désemparé de ne pas savoir comment intervenir..

Il lui dit de finir son assiette quand elle parle trop, lui qui est toujours le dernier à terminer la sienne, parce qu'il ne peut pas manger tant qu'il n'aura pas épuisé les mille questions qui l'agitent (et d'un coup, d'un coup, je vois l'immense ressemblance entre ces deux là, qui ne m'avait jamais frappée).

Il s'étonne à voix haute qu'elle l'aime, alors qu'il n'a "vraiment rien fait pour" (sans se rendre compte que les hommes qui ne cherchent pas à forcer son affection sont justement ceux en qui le Moineau a le plus confiance...).

Il parle beaucoup d'eux à ses parents, qui sont au courant de tous les petits détails les concernant, par son entremise.

Il appelle l’Étourneau "mon grand" et le Moineau "ma puce".

C'est terriblement émouvant de regarder ce grand-ancien-petit-garçon s'installer tout à coup dans sa place d'adulte, au contact de mes deux piou-pious, qui eux, trouvent ça parfaitement naturel.

dimanche 2 mai 2021

Se cramponner aux petites satisfactions

Beaucoup de choses merdiques dans ces derniers jours. Célébrons donc les choses qui ont BIEN marché...

- On a fêté l'anniversaire de Nawimba, qui a eu l'air content de ses cadeaux...
- J'ai rebouché beaucoup de fissures sur les murs du salon. Chaque petite étape nous rapproche du moment où cette pièce sera repeinte et meublée (On ne peut faire que très peu de choses à chaque fois qu'on passe dans la maison, la pièce est grande, c'est long, mais on essaye de pas se désespérer).
- Nawimba a réussi à nous concocter un repas sympa hier soir alors qu'il n'y avait pas grand chose dans les placards et que 1er mai oblige, c'était difficile de faire des courses.
- Les enfants dorment très bien dans la nouvelle maison. Grosses nuits pour les deux, grosses siestes pour le bébé.
- Ils y jouent aussi très bien. Ils se disputent plutôt moins, et on peut les laisser tous les deux en autonomie dans la salle de jeu pendant un long moment, et ça soulage.
- Après des heures à chercher, Nawimba a réussi à localiser l'endroit où la ligne téléphonique arrive dans la maison. Il nous fallait impérativement l'info pour l'arrivée du technicien de la fibre ce jeudi.
- La première rose du jardin a éclos, elle est belle, et elle sent merveilleusement bon (le litchi). Il reste trois ou quatre rosiers dont j'ignore la couleur...

Première rose de mon jardin, mai 2021

- Les orangers du mexiques embaument aussi au fond du jardin.
- J'ai collé des petits patins sur différents placards que l'Etourneau aime claquer: ça fait moins de bruit.
- On a monté un petit meuble à l'étage, ça nous a permis de faire une table à langer correcte pour l'Etourneau, on en avait marre de se péter le dos à le changer par terre.
- Ma belle-mère m'a apporté une grande caisse en plastique où j'ai pu FOUTRE ENSEMBLE TOUS CES PUTAINS DE PLAYMOBILS REPARTIS PAR SES SOINS DANS TROUZE MILLE SACHETS ET MICRO-BOITES (les chapeaux ensembles, les armes ensembles, les chevaux ensemble, les ustensiles de cuisine ensemble, etc.. j'aime énormément ma belle-mère, mais on n'a pas les mêmes techniques de rangements de jouets).
- Le Moineau a pris un bain seule (on n'a pas de baignoire dans l'ancienne maison), s'est lavée et a shampooiné ses cheveux seule. Je n'ai eu qu'à rincer, et à m'occuper de la sortie. Même quand elle s'est mis du savon dans l’œil, elle a résolu le problème toute seule. LE. PIED. (Sérieusement, je chouine régulièrement sur ma nostalgie des tous petits bébés que je ne porterai plus dans mon ventre et contre moi gnagnagna, mais les enfants grands, quel bonheur aussi...).

Bon, et puis les petits mots gentils de plein de gens sur twitter, vendredi soir et samedi matin, pendant et après ma grosse déprime. Je repense à mon psy qui me disait il y a quelques mois que ce qui se passait en ligne ne relevait pas d'une vraie sociabilité. Je n'aurai jamais pu le convaincre du contraire, mais je m'en fous bien, parce que moi, je sais. Heureusement qu'il reste ça, et vous, dans cette période merdique, quand même...

samedi 13 février 2021

Kiri vert

Depuis 10 jours, l'Etourneau ne veut quasiment plus boire son biberon. On parle donc ce matin de remplacer par du fromage, on se demande ce qu'on peut lui donner le matin. Du camembert? du Kiri?

Le moineau intervient et dit qu'elle voudrait bien qu'on achète des Kiris verts, comme chez Papy et Mamie. Pas la première fois qu'elle en parle, mais on n'avait pas trop fait gaffe jusque là. On lui demande si elle parle des kiris à la chèvre (pas souvenir d'avoir vu ça chez mes beaux-parents, mais on sait jamais..). Je lui montre une photo sur le net.

- Non! Les kiris ronds!

- Mais y a pas de kiris ronds. Des Ptits Louis?

- Nooon, des kiris verts, là, ronds!

- Mais attends, il est comment l'emballage?

- Y a pas d'emballage!

- ?? mais c'est le fromage qui est vert?

- Nan mais y a pas de fromage!

- ? ? ? ?

- LES KIRIS RONDS! VERTS!

- Mais c'est quoi, si y a pas d'emballage, et qu'il y a pas de fromage, non plus?

- MAIS C'EST UN FRUIT!! (A ce stade là, elle était vraiment en mode "mais vous êtes complètement débiles ou quoi?").

Ah.

- Un kiwi?

- OUIIIIIIIIII!

On finit toujours par se comprendre. La question, c'est combien de temps (et d'énergie, et de patience) on met.

mercredi 2 décembre 2020

Un problème, une solution

J'ai craqué, l'autre jour. Ça faisait plusieurs fois que je disais au Moineau de ranger, que j'en avais marre d'éviter les jouets dans le chemin, que c'était dangereux, qu'on pouvait glisser et se faire mal (elle le sait, d'ailleurs, ça lui arrive bien plus souvent qu'à moi, vu qu'elle regarde pas du tout où elle met les pieds). Qu'on risquait de casser des jouets. Que l’Étourneau risquait de les mettre à la bouche, de déchirer des morceaux, ou d'en perdre. Que j'en pouvais plus de vivre dans le bordel. Que je voulais que l'espace commun soit dégagé avant le repas.

Et que ça n'avait aucune espèce d'effet.

Alors j'ai attrapé un sac poubelle, et j'ai commencé à enfourner tout ce qui traînait dedans. Crise mémorable de la gamine, évidemment. Du coup, au bout de quelques minutes de hurlement, quand tout a été ramassé, j'ai dit que je n'allais pas jeter le sac. Pas tout de suite en tout cas.

Mais que je voulais qu'on trouve une solution ensemble. Parce que les solutions concernant le bordel chez nous, je m'évertue depuis des années à en trouver, en pure perte. J'ai des idées, je les mets en place, j'organise tout très bien.... toute seule... et comme je suis la seule dans l'histoire, personne d'autre que moi n'en a rien à secouer.

Donc j'ai dit que je voulais que les idées viennent de quelqu'un d'autres, parce que je ne voyais pas comment les impliquer autrement. La môme a continuer à renifler et chouiner, sans trop moufter. Je suis sortie de la crise avec un sentiment de frustration un peu désespérée.

Le lendemain, sur le chemin de l'école, elle m'a dit "Tu sais, la maîtresse, elle nous met une musique! Pour ranger!"

Alors depuis quelques jours, on fait ça. Un peu avant l'heure du repas, on met de la musique qui bouge, et on range. Tous ensemble. Enfin tous ceux qui sont là. Le bébé fait même parfois sa part, même si ce n'est pas très efficace. Et on danse tous ensemble en même temps. En général il nous faut une chanson et demie pour tout ranger. Moins de 5 minutes. Alors que normalement, il faut un temps infini pour obtenir que trois cubes et deux fruits en plastiques rejoignent leurs caisses respectives.

Ça marche vraiment très bien. Pour l'instant. Je sais bien qu'il ne faut pas crier victoire trop vite. Mais tout répit est bon à prendre, je ne crache pas dans la soupe. Et je suis vraiment contente que la solution soit venue d'elle. Ca lui fait du bien, je pense, et ça la motive d'autant plus.

Prochaine étape: obtenir que Nawimba jette les couches sales au lieu de les laisser traîner là où elles ont quitté les fesses enfantines. On y croit.

vendredi 16 octobre 2020

Etourneauversaire

L'Etourneau, alias Jean-Crado, alias Terminator, alias Attila, alias (en vrac) bibou, didou, lilou, pipou, L'Etourneau, donc, aura un an ce soir (à 21h26, soyons précis).

Il a toujours ses grands yeux et ses grands cils, toujours pas beaucoup de cheveux, toujours un sourire des plus canailles. Toujours tout mince et très tonique. Très grand et très petit, évidemment. Il aime bouffer, parler, sucer son pouce, jouer avec sa sœur, tirer les cheveux de sa sœur, escalader tout ce qu'il trouve, ouvrir les portes petites et grandes, vider les placards, les étagères, les boites, le bureau de sa mère. Parfois aussi il remet des trucs à leur place, mais c'est malheureusement beaucoup plus rare. Il aime aussi les roues, les lunettes, les guilis, les bisous-prouts, la musique en général, et les chansons en particulier (il commence à se dandiner en rythme, c'est excessivement choupi), les livres.

C'est un petit garçon sociable, très rigolu, en général de bonne humeur. Un peu plus rouspéteur que quand il était tout petit, quand même, mais comme il part de très loin, il a de la marge avant d'être taxé de "gamin relou".

Il ne marche pas encore, mais tient très bien debout et se déplace extrêmement rapidement.

Il dit quelques mots reconnaissables, et un certain nombre de trucs qui ont l'air d'être des mots (forme très répétitive), mais dont on identifie pas le sens. Dans ce qu'on comprend, "donne" est le plus saillant, ces derniers jours ("ça! donne!").

Ces dernières semaines, il a testé et kiffé: la raclette, les makis végétariens, la soupe, les fajitas, le fromage qui pue. On aura eu beaucoup de chance avec nos deux enfants, de ce point de vue là (par contre, entre lui et sa soeur, l'endroit où on mange est une zone sinistrée trois fois par jour.)

Cette première année aura été étrange, même s'il ne rend évidemment pas compte. Il fait partie de ses bébés qui n'auront vu les gens extérieurs à son cercle familial (+ nounou) que masqués. Contrairement à d'autres qui étaient un peu plus grands en mars, et qu'on sent encore inquiets quand débarque une personne masquée, l'Etourneau n'a aucun problème avec ça.

Les premiers mois d'un bébé, c'est toujours un peu étrange, du point de vue du temps, je pense. Il y a toujours une espèce de distorsion, entre le "ça fait tellement peu de temps qu'on est ensemble qu'on est obligé de se découvrir encore beaucoup", et le "il s'est passé tellement de choses depuis la naissance, ohlala on dirait que ça fait des siècles".

La crise sanitaire et le confinement ont encore accentué ce truc-là, pour moi. J'ai du mal à croire qu'il n'a qu'un an, et j'ai en même temps l'impression qu'il me manque un morceau d'année, qu'il ne peut pas avoir déjà un an. Et la tristesse toujours que mes proches ne le voient pas vraiment grandir, au quotidien.

J'alterne aussi entre la joie de le voir grandir et progresser (et le soulagement de pouvoir se débarrasser petit à petit des fringues de bébés et du matériel de puériculture encombrant) et un peu de nostalgie, à l'idée que voilà, la période de fusion avec un nourrisson, c'est bel et bien fini. Il est déjà bien parti sur le chemin de l'enfance, en route pour devenir un petit garçon. Je n'allaite quasiment plus, non plus (il fait en général 2 minutes de tétée le matin le temps que son père arrive avec le biberon, et n'hésite pas une seconde entre le sein et le biberon quand il a le choix :D). Ça aussi, c'est à peu près terminé, "pour toute la vie", comme dirait le Moineau. Ça marque la fin d'une période, un peu entrecoupée, mais finalement assez dense, qui dure depuis juillet 2015: le temps où mon corps a été mis à contribution très directement pour fabriquer et nourrir des bébés (ne nous leurrons pas, il va rester encore assez longtemps à disposition de mes enfants grandissants, il les portera, sera escaladé et un peu malmené pendant encore quelques années. Mais ce n'est pas tout à fait pareil).

Une année à 4, déjà. Ca me paraît surréaliste. Mais pas à lui, hein! Lui, il avance d'un pas décidé (bien qu'un peu vacillant, encore..), et il ne se laissera ralentir par rien. En route vers la suite, hop, hop, hop!

jeudi 2 juillet 2020

Illumination parentale

J'ai compris. J'ai ENFIN compris.

Après 4 ans à vivre au milieu des jouets, je viens de piger pourquoi la majorité des jouets de premier âge produisent des bruits. Des grelots, du plastique crissant, que sais-je encore.

Toi, dans ta grande naïveté de jeune parent, tu penses que c'est pour le sacro-saint EVEIL de ton enfant, que ça va le stimuler, le rendre super intelligent d'avoir un truc qui lui fait dingdong dans les oreilles en continu. Éventuellement, au bout de quelques mois, tu percutes que ça t'offre aussi une aide inespérée dans les cas où tu as besoin que ton lardon se tienne tranquille, genre sur la table à langer. Parce qu'il faut le savoir, entre 6 et 8 mois, les bébés développent une capacité hors norme à se trouver à la fois dans 5 plans différents. Toi t'as besoin d'avoir les fesses et le dos approximativement à plat sur la table pour pouvoir fermer cette putain de couche rognntiiiiddddjuuu , et lui il défie les lois de la géométrie tranquillos 6 fois par jour. Alors tu lui colles un jouet pouic-pouic entre les pattes, et t'as vaguement une chance qu'il se tienne à plat dos 6 ou 7 secondes d'affilée le temps d'attacher la couche (et de ré-enfiler le pantalon, si tu as vraiment le cul bordé de nouilles.)

Mais en fait non. L'utilité ultime du jouet à grelot, c'est pas ça.

En vrai, le moment où ça te sauve la vie, c'est quand ton môme commence à ramper efficacement (comme l'Etourneau depuis quelques temps), et que tu dois le laisser quelques minutes (ou secondes) dans une pièce, seul. L'idée, c'est d'avoir plein de jouets qui font du boucan. Et de les parsemer stratégiquement tout autour de lui. Quand tu entends "bling bling" (ou pouet pouet, ou tut tut, t'as compris le principe), tu sais que l'armée ennemie s'est mise en marche, et qu'elle s'apprête à franchir les frontières de la zone autorisée. Au bout d'un moment, tu parviens même à identifier QUEL jouet est en train de couiner, et quel azimuth l'armée en question a choisi. Et du coup, tu peux passer pour un medium auprès de ton aînée en gueulant depuis la cuisine "Oh! C'est interdit de bouffer les roues de la poussette!" ou "Bibou, si tu lèches encore une fois la semelle d'une chaussure, je vais me fâcher!". Bon, il faudra quand même que tu te déplaces, parce que le bébé, lui, il s'en tape. Voire, s'il est comme le mien, ça a plutôt tendance à lui faire accélérer la cadence. Une fois qu'il se sait repéré, il se grouille encore plus pour arriver à faire sa connerie avant qu'on vienne l'arrêter. (Tout à l'heure, j'ai repéré à côté de la balle en tissu avec laquelle il jouait, un bout de carton par-fait pour être machouillé. J'ai dit "Ca c'est interdit, hein, tu le manges pas" en me levant. Le temps que j'arrive jusqu'à lui, il s'était jeté à plat ventre sur la balle et le carton, tout raidi, genre plaquage de rugby, pour m'empêcher de récupérer le truc et de le jeter.)

Voilà. Après on peut ptet envisager une solution à base de barbelés à grelot, pour les bébés les plus inarrêtables, je sais pas, faudrait réfléchir.

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