jeudi 1 février 2024

1er février - Aujourd'hui coup

Coup de vieux: j'ai les cheveux de plus en plus gris, et l'air très fatigué.

Coup de pied au cul: Nawimba peut s'occuper des enfants ce matin. Allez, je pars plus tôt, j'aurai de la marge en arrivant au boulot, ce sera bien.

Coup de gueule: deux photocopieuses sur trois en panne le matin, des ordis installés en décembre, bidouillés par un gars du service informatique pendant toute la journée lundi, qu'on arrive pas à redémarrer: je voudrais pouvoir bosser avec du matos qui marche.

Coup de pression: l'ancienne présidente de mon établissement me voit dans l'équipe de direction d'ici 4-5 ans et me tresse des couronnes de fleurs. C'est à la fois très valorisant et terrorisant.

Coup de stress: je réalise qu'une collègue qui doit s'occuper d'un truc important pour mon département n'a pas été mise au courant (ni par moi, ni par le service concerné),et que ça commence à urger. Je la choppe dans un couloir, elle n'est pas ravie, mais on se quitte quand même en souriant, j'espère que ça va aller.

Coup de pouce: les intervalles entre les cours, une partie des mails sont passés à aider des collègues. Parfois, mais c'est plus rare, c'est les autres qui m'aident.

Coup de boost: mes étudiants sont merveilleux, les cours me donnent de l'énergie. Ca me rappelle que j'aime mon boulot, c'est chouette.

Coup de mou: la retombée après les cours, quand même, est rude.

Coup de blues: la séance psy est, comme toujours, très intéressante, mais ça brasse.

Coup de cœur: ma fille a appris à faire des petites danseuses en papier d'aluminium pour un projet à l'école, elle m'accueille avec une de ses créations dans les mains quand je rentre. C'est vraiment très joli.

mercredi 31 janvier 2024

31 janvier - Aujourd'hui moment lumineux

Journée un peu vasouillarde aujourd'hui, parce que le Moineau et moi sommes malades, et que la nuit a vraiment été mauvaise. J'ai réussi à bosser, quand même, plutôt mieux que d'autres mercredi.

Quelques chouettes moments, quand même.
Des rires au milieu des quintes de toux avec ma fille à 2h du mat, puis en fin d'aprèm, en parlant de son frère mignon-couillon.
Une belle lumière sur le jardin ce matin, par la fenêtre de la cuisine, et par celle du bureau où je bossais.
La satisfaction d'obtenir ce que je veux de la part de collègues pas toujours simples, d'arriver à se mettre d'accord sans heurts, de ne pas avoir besoin de passer en force.
Le plaisir à voir les jolis, économiques et ingénieux "bateaux à voiles" que mon fils à fabriqué avec un jeu de construction reçu à Noël.
Une sieste sans interruption, et un petit moment de quiétude au réveil. L'explication que je lui ai donnée sur ce qu'était le fierté, en voyant son sourire quand il a réussi à finir un puzzle un peu compliqué. Il m'a dit que c'était de la joie, je lui ai dit qu'il y avait différents types de joie.. C'était joli.

mardi 30 janvier 2024

30 janvier - Aujourd'hui oublié

Je me laisse pas mal déborder par les petites choses du boulot, ces jours-ci. J'oublie de trucs, je laisse passer des balles. Une réponse à un texto par ci, un mail par là, un tableau à renvoyer avant le tant. Rien de dramatique pour l'instant, mais je sens que même si elle m'a permis de me reposer, la période "un peu tranquille" de la fin décembre et du mois de janvier a eu un effet de relâchement. Je suis moins dans le contrôle que quand j'étais sur les rotules en fin de semestre. C'est à la fois bien et un peu emmerdant.

Je vais essayer de me réorganiser, sans me crisper. Un petit exercice de funambulisme, encore, ça...

lundi 29 janvier 2024

29 janvier - Aujourd'hui une princesse

Mes gamins ont évidemment choisi le soir où j'étais seule avec eux, pour se lancer dans une grande série de questions sur "comment on fait les bébés?". Et ce, évidemment, 5 minutes avant l'heure du coucher.
Le petit s'interrogeait juste sur : comment la graine du papa se retrouve dans le ventre de la maman?
Bon, ça, ça va, je gère, j'avais déjà eu cette conversation avec la grande.

Sauf que du coup, elle, elle en a profité pour choper la balle au bond, et pour poser des questions techniques très (TRÈS) précises. Et elle était à deux doigts de faire se déculotter son frère pour comprendre comment ça marche ce bouzin là.

J'ai fini par éluder les questions les plus gênantes/compliquées, et par faire obliquer la question sur le consentement. Pas envie que le gamin tente de mettre en application son tout nouveau savoir sur ses copines d'écoles. Globalement ça avait pas l'air de lui sembler très ragoûtant, cette affaire là, donc je suppose qu'on est tranquille pendant quelques années. On a conclu que son zizi servirait surtout à faire pipi pendant encore un petit moment. J'ai pas insisté sur les usages récréatifs, je pense qu'il les connaît déjà un peu, on en parlera s'il veut, mais là ça faisait déjà beaucoup pour une soirée.

C'est d'ailleurs lui qui m'a sauvée, in fine, en me demandant comment la petite Sirène faisait pipi. On a donc fini la conversation par quelques envolées sur les modalités excrétatoires de la pauvre Ariel, et on s'est demandé aussi si pour les bébés, elle faisait plutôt comme les mammifères ou comme les poissons.

Et ensuite tout le monde au dodo.

Pfiou.

dimanche 28 janvier 2024

28 janvier - Aujourd'hui bu

Mon principal objectif aujourd'hui aura été de réduire mes maux de crane et de dos.

4 thés, une tisane, beaucoup de flotte, une sieste, deux doliprane, un ibuprofène, une douche et une bouillotte plus tard, ça va plutôt mieux.

Tant mieux, parce que mon mec est parti passer l'agrèg, et je suis seule avec mes ptits pioupious pendant deux jours. Entre ça, la reprise des cours, la convocation pour une enquête administrative que je crains un peu, et les possibles problèmes de transports du fait du blocage de Paris par des agriculteurs en colère, le début de semaine ne sera pas de tout repos.

Quand faut y aller, faut y aller...

samedi 27 janvier 2024

27 janvier - Aujourd'hui journée des pieds

Une notification parfaitement incongrue tôt ce matin sur mon téléphone: elle m'informait que j'avais fait zéro pas dans la journée. Je n'avais pas encore mis le pied par terre, évidemment.

Une fois levée, j'en ai fait quelques uns, quand même, de pas. Deux allers-retours à la pharmacie, un chez le médecin. Juste ce qu'il faut pour s'occuper un peu de moi (et ça a suffi à me fatiguer. Le semestre avec 4 ou 5 aller-retours à Paris par semaine va être rude, je le sens). Mes pieds, au moins, n'ont pas mal ces jours-ci, et j'avoue que c'est un soulagement.

Ma fille a passé une partie du dîner à se demander si ses mains ressemblaient à des pieds, ou si c'était plutôt ses pieds qui ressemblaient à des mains. L'air dégoûté de son père (qui déteste les pieds, allez savoir pourquoi) ne l'a pas beaucoup dérangée dans sa réflexion, et l'ensemble de la scène était assez comique, je dois dire :)

vendredi 26 janvier 2024

26 janvier - Aujourd’hui numéro en couleur

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Violette, Violette
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Vi-o-lette!"

Mon fils chante souvent cette chanson, et ça m'émeut, parce que c'est une chanson d'enfance de ma Maman.

jeudi 25 janvier 2024

25 janvier - Aujourd'hui ce qui vous empêche d’écrire

Le môme à la maison pour cause de grève, le mal de gorge et le mal de tête, la fatigue, les mails incessants. C'était pas parti pour être une bonne journée d'écriture. Sans compter que la rédaction d'un article, c'est toujours compliqué pour moi, et que là, c'est en anglais, ce qui rend ça encore plus ardu.

Mais j'ai réussi à avancer un peu. Et les jours comme ça, il n'y a pas de petites victoires.

mercredi 24 janvier 2024

24 janvier - Aujourd'hui c'est long

- "Maman, elle est petite la baignoire!"
- "Ben, pas tant que ça, quand même. Tu voudrais une piscine?"
- "Noooon. Mais elle est petite, la baignoire, mon corps il la remplit presque."
- "Tu sais, c'est pas la baignoire qui rapetisse, c'est toi qui grandis :)"

C'est que c'est de plus en long, cette petite bestiole.

mardi 23 janvier 2024

23 janvier - Aujourd'hui mélange

J'ai peint un peu ce soir. Pas très contente du résultat. Les ne ombres sont pas justes sur l'un, et il y a eu des coulures sur l'autre parce que la feuille à gondolé.

Mais c'était agréable de jouer à nouveau avec les couleurs. Des bleus froids, et un tout petit peu de rose très vif dans un cas, pour réveiller l'ensemble (qui ne rend évidemment rien sur les photos, parce que grmmmbll.)

lundi 22 janvier 2024

22 janvier - Aujourd'hui force (ou: l'espoir de l'arc-en ciel)

Mon fils aime les chiffres, et les supports sur lesquels il y a des chiffres. Pendant quelques semaines, il a eu une passion pour les calendriers, et il est en train de glisser vers les thermomètres. Il guette donc à intervalles réguliers celui qui indique la température extérieure, et a été excessivement content de voir 10,9 degrés Celsius s'afficher ce matin. Il a bien compris que c'était beaucoup plus chaud que ces derniers jours et a donc commencé à sortir sa casquette et ses lunettes de soleil pour aller à l'école.

J'ai réussi à lui faire troquer la casquette pour un bonnet, en arguant que certes, c'était encore assez chaud, mais pas "chaud comme l'été", juste "chaud comme un hiver chaud". En revanche, il n'a pas voulu en démordre pour les lunettes de soleil, qu'il a quand même consenti à emporter dans son sac, et pas sur son nez.

Et malgré mes remarques répétées sur le fait qu'il allait faire gris et moche, aujourd'hui, il a disserté pendant tout le trajet vers l'école sur ce qu'il allait faire quand le soleil arriverait. C'est une de ses forces, à mon fils, un truc que j'admire beaucoup, même si ça m'agace. Il ne changera pas d'idée juste parce que quelqu'un d'autre essaye de le convaincre. Il doit être convaincu par les faits. Donc moi, je lui disais "tu sais, il va faire gris, peut-être pleuvoir", et lui, après avoir mis ses gants, quand même, parce que ohlala il fait un peu froid, lui me parlait d'arc-en-ciel, quand le soleil allait briller en même temps que la pluie.

Et devinez quoi. En début d'aprèm, il y a eu du soleil. Avec cette lumière d'hiver très particulière, très jaune, sous les nuages. Alors, en l'honneur de mon fils et de sa foi inébranlable du matin, je suis sortie, et j'ai fait le tour de la maison, en cherchant l'arc-en-ciel. Je n'en ai pas vu, mais il y en a certainement eu à un moment, parce qu'il pleuviotait, et le soleil jouait dans les gouttes. J'en ai profité pour faire mon premier tour de jardin depuis... une éternité. C'était bien.

Je pourrais faire une conclusion un peu moisie sur le soleil après la pluie, dans la vie. Y a plein de gens dans mon entourage à qui j'ai envie de dire des trucs comme ça en ce moment, parce que ça va pas fort. Mais c'est un peu rebattu comme image.

Ce qui me reste de ce moment, en revanche, c'est que mon fils de quatre ans a parfois une bonne influence sur moi, et que je ne suis pas obligée de penser que le rapport de formation/ d'éducation est à sens unique. Et ça me réjouit, vraiment.

dimanche 21 janvier 2024

21 janvier - Aujourd’hui dégoût et des couleurs

Je suis, à moitié fascinée, à moitié dégoûtée le dernier feuilleton à épisodes made in Mediapart. Pour les gens qui arriveraient sur ce billet après quelques mois ou années: il s'agit des différentes révélations de Mediapart et Libé concernant la nouvelle ministre de l'éducation nationale (entre autres), Amélia Oudéa-Castera. J'oscille, selon les moments et les gros titres, entre la colère, le rire sardonique et la curiosité anthropologique. La ligne de défense initiale (sur le fait d'avoir mis ses enfants dans le privé) était en gros "chacun son choix, les goûts et les couleurs, tout ça".

Et, en réalité, oui, je peux l'admettre. Tout le reste (la diffamation des collègues, le mépris pour le public qu'elle est censé représenter comme ministre, le rapport sur Stanislas et les horreurs qui y sont proférées enfin dévoilé, etc..) est plus dur à avaler. Mais surtout, il y a cette impression que l'expression "on ne vit vraiment pas sur la même planète" prend chaque jour de la réalité. J'ai même vu passer un article qui semblait indiquer que la nana n'avait pas *idée* qu'on puisse porter des baskets/des sneakers en dehors d'une activité sportive. C'est complètement trivial, hein, c'est rien du tout comparé à tout le reste, mais j'ai bugué sur ce truc.

Sérieusement? D'OÙ sortent ces gens? Et qui pensent-ils représenter? (ou faire semblant de représenter, on se comprend).

C'est surréaliste.

samedi 20 janvier 2024

20 janvier - Aujourd’hui sans pitié

A la fin d'une longue conversation sur tout un tas de sujets pas très marrants, j'ai dit à ma fille un truc bateau mais qu'il est bon de lui rappeler régulièrement, je pense, parce qu'elle s'angoisse vite sur ça: "Même quand je me fâche contre toi, je t'aime quand même très fort, hein."

- "Mais t'es pas souvent très fâchée contre moi!"
- "Euh, non c'est vrai. Ben... alors, autre exemple, même quand je suis très fâchée contre ton frère, je l'aime quand même très fort."
- "Ouais, mais lui, il n'en a rien à faire!"

Ce qui est, ma foi... tout à fait vrai, la plupart du temps :)

Plus tard, on joue un peu à la bagarre en se boxant, et là: "Maman, t'es pas très forte à la boxe!"

Cette gamine, sous ses airs de petit ange super lawful, est sans pitié avec sa mère.

vendredi 19 janvier 2024

19 janvier - Aujourd'hui dilemme

Écrire en retard les billets manqués hier et avant-hier et les poster en douce en les antidatant? Ou assumer leur absence en postant des billets vides, voire rien du tout?

Dilemme.

(Solution, après une bien trop longue période de réflexion pour un sujet si trivial: en faire le billet d'aujourd'hui. Three birds, one stone :) )

mardi 16 janvier 2024

16 janvier - Aujourd'hui mal

J'ai un peu mal au dos, ce soir, et au pied, au genou. La faute aux deux sessions de trois et quatre heures sans bouger d'une chaise dans la journée d'une part, et aux problèmes de transports d'hier qui m'ont fait beaucoup galoper d'autre part. Mais c'est pas un si mauvais bilan, ces jours-ci. Mon estomac me laisse tranquille, et ni le pied ni le genou ne sont endoloris au point de m'empêcher de marcher. (Pas sûr que ça dure, on verra demain). Je vais y aller doucement les jours qui viennent, quand même.

J'ai réalisé ces derniers mois à quel point j'associais une absence de douleur à une absence de sensation. Ma psy (dont l'approche est très axée sur le corps et la somatisation) commence chaque séance par un genre de temps de relaxation, et me demande ensuite comment je me sens, dans mon corps. Et il m'arrive de plus en plus souvent de dire que je n'ai pas de sensations. Comme si toutes les perceptions inférieures à un certain seuil de douleur ne s'enregistraient même pas. Comme si mon corps avait besoin de hurler pour non seulement que je l'écoute, mais que je le *perçoive*. Je dis "douleur" mais en réalité les perceptions agréables très fortes s'enregistrent aussi. C'est juste qu'au quotidien, les douleurs fortes sont plus nombreuses, et durent plus longtemps que les plaisirs très intenses.
Ce constat, ces constats m'attristent, un peu. Du coup, j'essaye de me rééduquer, ces temps-ci, à percevoir les petites sensations. Les petits conforts.

Les écarts de température, aussi. Je réalise en écrivant que je dis, depuis 20 ans, que je n'ai pas beaucoup d'inertie de ce côté là, que je passe toujours de "trop chaud" à "trop froid" sans zone de confort, que je n'ai pas de montée ou de descente graduelle vers l'un ou l'autre. Mais peut-être qu'en fait je ne prête attention à la température ressentie que quand elle devient insupportable? Peut-être que c'est surtout un problème d'attention?

C'est un thème qui revient vraiment par plusieurs côtés, cette histoire de manque d'attention à mes perceptions et à mon corps. J'ai cru pendant plus d'une décennie avoir des pertes auditives assez importantes. Mais jai fait un audiogramme récemment et : non, pas vraiment, à part une fréquence particulière en dessous de 30 décibels, et il n'y a rien de catastrophique, c'est dans les clous par rapport à mon âge. Le gars m'a dit "c'est sans doute plutôt un problème d'attention, dû au stress, à la colère, à la fatigue, etc." Ça a piqué pas mal, ça aussi.

Donc, voilà: la douleur, les sensations, les perceptions, comme des messages que je trouve sans doute opportun ou confortable de ne pas écouter, et qui reviennent tambouriner à la porte quand le moral plonge. C'est une des pistes que j'explore en ce moment. Ça pique, mais ça me parle quand même pas mal, je trouve intéressant de tirer sur le fil pour voir quel bout de la pelote viendra.

15 janvier - Aujourd’hui j’attends

Aujourd'hui, j'attends que le RER avance, que les transports en commun jouent leur rôle et m'emmènent enfin sur mon lieu de travail.

Aujourd'hui j'attends les réponses à des mails urgents que j'envoie pendant une épreuve d'examen, pour le bon déroulement de celle-ci, et... Elles arrivent dans les temps

Aujourd'hui j'attends devant l'école de mon fils, dans le froid soleil.

Aujourd'hui j'attends que mes enfants aient fini de goûter, de raconter, de chanter ce qu'ils doivent absolument me chanter, pour pouvoir bosser un peu et rattraper une partie du temps saccagé par les problèmes de transports.

Aujourd'hui, j'attends le bon moment pour reprendre différentes conversations interrompues, parce que je ne sais pas comment en renouer le fil.

Aujourd'hui j'attends que le sommeil vienne, en tapant cette note de blog sur mon téléphone, dans mon lit, sous la couette pour ne pas gêner mon compagnon. Pour le coup, c'est elle qui attendra: je la posterai en me levant.

dimanche 14 janvier 2024

14 janvier - Aujourd'hui transparences

Je renâcle à effacer le sapin de Noël que les enfants et moi avons dessiné sur une des baies vitrées du salon, le 24 au soir. On ne voulait pas acheter de sapin alors qu'on allait passer l'essentiel des vacances ailleurs, mais au dernier moment, Nawimba a parlé, pour faire une blague, d'utiliser les crayons Woody pour en créer un en deux dimensions sur une vitre. Aussitôt dit, aussitôt fait. On l'a dessiné, colorié, décoré avec des boules dessinées, et d'autres collées sur la vitre. C'était plutôt joli pour le réveillon, et pas mal du tout non plus de jour, avec le volet remonté. La lumière en transparence dans les couleurs du dessin.

Ça m'a fait plaisir, d'avoir trouvé une idée pour remplacer le vrai sapin coupé. Je crois qu'on le refera.

Quand on est rentrés, j'ai effacé juste les décorations de Noël, mais j'ai laissé le sapin sur la vitre. J'ai dit aux enfants que je le laisserais encore une semaine avant de l'effacer, mais la vérité, c'est que je l'aime bien, et que je n'ai pas très envie de le faire. Nawimba trouve qu'il bouffe de la luminosité, mais moi, je trouve qu'il égaye quand il fait gris, justement :)

Et j'aime assez l'idée qu'on le voie un tout petit peu de la rue ou de chez les voisins.

Peut-être que je l'effacerai dans quelques jours, et que je ferai d'autres décorations aux Woody, avec des couleurs plutôt claires, pour me réconforter :)

samedi 13 janvier 2024

13 janvier - Aujourd’hui ce qui ne fonc­tionne pas

En gros, moi.

Pour aller vite, hein.

vendredi 12 janvier 2024

12 janvier- Aujourd'hui Description du comportement des humains

Petits rituels de la grosse réunion mensuelle.

La cérémonie a lieu tôt le matin, dans le grand temple vitré du quatrième étage.
Les officiants et le public arrivent tôt pour être certain·e·s d'avoir une place à la grande table de réunion. Les retardataires seront relégué·e·s à la marge de l'espace cérémoniel, sur une chaise dans un coin, sans possibilité de poser leurs ordinateurs, dans le passage des officiants se rendant aux toilettes ou allant se chercher un café.
Iels saluent celles et ceux qui les ont devancés. Un mot, un signe de tête, un sourire, ou un coucou de la main, en fonction du prestige de la personne saluée. Puis iels se précipitent sur les breuvages sacrés.
Iels cherchent ensuite une place. Toujours dans la même zone. Le centre de la table pour les grand·e·s prêtre·sse·s et les grands initié·e·s. Les castes hautes, les nanti·e·s, vers le "haut-bout" de la table, proche de l'écran, dans la direction vers laquelle les regards sont fatidiquement tournés. Les iconoclastes, les pas-convaincu·e·s, les laissé·e·s pour compte, et les timides, à l'opposé, au "bas-bout", là où iels peuvent chuchoter ensemble, comploter ensemble, s'indigner ensemble. Autre avantage: les breuvages sacrés sont de ce côté.
Toujours dans la même zone, ok, mais le choix du placement *à l'intérieur* de la zone est stratégique et fait l'objet de muets arbitrages et démonstrations de forces. Personne ne veut avoir le coin de la table. Personne ne veut avoir le soleil dans les yeux en s'asseyant face aux grandes baies vitrées (sauf en hiver). Tout le monde veut se trouver à proximité de la prise. Personne n'aime trop être à côté de Machin·e qui passe son temps à marmonner des trucs à voix trop haute, c'est gênant. Tout le monde ignore les représentants de la caste étudiante, sauf la transfuge de classe, brillante oratrice qui force le respect, et qui les représente dans toutes les cérémonies possibles et inimaginables. Elle, c'est pas pareil, elle est admise dans le sérail. Chacun cherche ses cop·a·in·es. La cérémonie dure 4 ou 5 heures, et se faire chier avec un·e pote, c'est mieux, quand même.

La cérémonie commence en général bien à l'heure. Le déroulement en est bien sûr très fixe, les officiant·e·s savent dans quel ordre iels seront appelé·e·s. Iels se verront alors remettre la souris sacrée ("Comment ça marche? Ah oui"), qui permet de faire défiler le très saint Point-Pouvoir. Les interventions sont ponctuées de réponses ritualisées de la salle: "C'est possible de mettre en plein écran? On voit rien!", "Y a une erreur sur la date, non?", "Pardon, mais à quoi correspond la troisième colonne à partir de la droite?"
Lorsqu'un dérèglement quelconque vient perturber la routine du rituel ( "Trucmuche ne peut pas venir parler à son tour, iel est pris dans une autre cérémonie, iel arrivera dès que possible") et qu'il faut intervertir deux points du sacro-saint OrdreDuJour, l'assemblée bruisse, mécontente (chuchotis, "On en est ou?" "C'est qui, qui parle, là, du coup? j'entends rien!").
Chaque officiant commence cérémonieusement son discours par une formule rituelle "Je te remercie Bidule·tte. Je serai bref, car aucun·e d'entre nous n'a envie que cette réunion s'éternise plus qu'elle ne le doit", avant de se lancer dans une homélie de 45 minutes, en détaillant par le menu des chiffres cabalistiques, des modifications de virgules dans des textes réglementaires, ou des Grands-Projets-Faramineux-Contribuant-Au-Rayonnement-De-l'Etablissement.
À intervalles réguliers, le "bas-bout" érupte (sous l'effet de la caféine ingurgitée pour passer le temps, sans doute), décontenançant l'orateur·rice, et les occupants du "haut-bout" arbitrent, paré de leurs oripeaux de personnages neutres, objectifs, bienveillants et rationnels. Le bas de la salle finit par admettre que, oui bon, ok d'accord, mais quand même (ronchonnement de plus belle, café).

Le début du discours de la dernière officiante marque de facto, le début de fin de la cérémonie. Elle a le privilège de parler systématiquement sur un brouhaha de fond, ce qu'elle pourrait considérer à juste titre comme une marque d'irrespect, mais qu'elle endure en général avec beaucoup de courage et de bienveillance, car elle connaît la nature humaine, et qu'elle sait qu'à cette heure là, le peuple a eu sa dose.

À la fin de la cérémonie, la sortie du temple vitré s'effectue un peu en désordre, certain·e·s pressé·e·s de retourner à leurs travaux ou d'aller pisser (c'est long, on vous a dit), d'autres s'attardant, n'arrivant plus à se quitter, après ce moment de communion intense.
C'est beau.

jeudi 11 janvier 2024

11 janvier - Aujourd’hui à midi pile

Aujourd'hui, à midi pile, je rageais en écrivant un autre post (le timestamp est décalé d'une heure, j'ai pas encore eu le temps de corriger ça..).

J'ai passé la suite de la journée à osciller en déprime et colère (mais ai réussi à bosser un peu, ce qui n'était pas gagné.)

La séance chez la psy était rude. Il y a eu beaucoup beaucoup de trucs émotionnels assez lourds ces quinze derniers jours, j'ai pas bien de place pour tout ça.

Je suis littéralement vidée, ce soir.

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