vendredi 19 janvier 2024

19 janvier - Aujourd'hui dilemme

Écrire en retard les billets manqués hier et avant-hier et les poster en douce en les antidatant? Ou assumer leur absence en postant des billets vides, voire rien du tout?

Dilemme.

(Solution, après une bien trop longue période de réflexion pour un sujet si trivial: en faire le billet d'aujourd'hui. Three birds, one stone :) )

mardi 16 janvier 2024

16 janvier - Aujourd'hui mal

J'ai un peu mal au dos, ce soir, et au pied, au genou. La faute aux deux sessions de trois et quatre heures sans bouger d'une chaise dans la journée d'une part, et aux problèmes de transports d'hier qui m'ont fait beaucoup galoper d'autre part. Mais c'est pas un si mauvais bilan, ces jours-ci. Mon estomac me laisse tranquille, et ni le pied ni le genou ne sont endoloris au point de m'empêcher de marcher. (Pas sûr que ça dure, on verra demain). Je vais y aller doucement les jours qui viennent, quand même.

J'ai réalisé ces derniers mois à quel point j'associais une absence de douleur à une absence de sensation. Ma psy (dont l'approche est très axée sur le corps et la somatisation) commence chaque séance par un genre de temps de relaxation, et me demande ensuite comment je me sens, dans mon corps. Et il m'arrive de plus en plus souvent de dire que je n'ai pas de sensations. Comme si toutes les perceptions inférieures à un certain seuil de douleur ne s'enregistraient même pas. Comme si mon corps avait besoin de hurler pour non seulement que je l'écoute, mais que je le *perçoive*. Je dis "douleur" mais en réalité les perceptions agréables très fortes s'enregistrent aussi. C'est juste qu'au quotidien, les douleurs fortes sont plus nombreuses, et durent plus longtemps que les plaisirs très intenses.
Ce constat, ces constats m'attristent, un peu. Du coup, j'essaye de me rééduquer, ces temps-ci, à percevoir les petites sensations. Les petits conforts.

Les écarts de température, aussi. Je réalise en écrivant que je dis, depuis 20 ans, que je n'ai pas beaucoup d'inertie de ce côté là, que je passe toujours de "trop chaud" à "trop froid" sans zone de confort, que je n'ai pas de montée ou de descente graduelle vers l'un ou l'autre. Mais peut-être qu'en fait je ne prête attention à la température ressentie que quand elle devient insupportable? Peut-être que c'est surtout un problème d'attention?

C'est un thème qui revient vraiment par plusieurs côtés, cette histoire de manque d'attention à mes perceptions et à mon corps. J'ai cru pendant plus d'une décennie avoir des pertes auditives assez importantes. Mais jai fait un audiogramme récemment et : non, pas vraiment, à part une fréquence particulière en dessous de 30 décibels, et il n'y a rien de catastrophique, c'est dans les clous par rapport à mon âge. Le gars m'a dit "c'est sans doute plutôt un problème d'attention, dû au stress, à la colère, à la fatigue, etc." Ça a piqué pas mal, ça aussi.

Donc, voilà: la douleur, les sensations, les perceptions, comme des messages que je trouve sans doute opportun ou confortable de ne pas écouter, et qui reviennent tambouriner à la porte quand le moral plonge. C'est une des pistes que j'explore en ce moment. Ça pique, mais ça me parle quand même pas mal, je trouve intéressant de tirer sur le fil pour voir quel bout de la pelote viendra.

15 janvier - Aujourd’hui j’attends

Aujourd'hui, j'attends que le RER avance, que les transports en commun jouent leur rôle et m'emmènent enfin sur mon lieu de travail.

Aujourd'hui j'attends les réponses à des mails urgents que j'envoie pendant une épreuve d'examen, pour le bon déroulement de celle-ci, et... Elles arrivent dans les temps

Aujourd'hui j'attends devant l'école de mon fils, dans le froid soleil.

Aujourd'hui j'attends que mes enfants aient fini de goûter, de raconter, de chanter ce qu'ils doivent absolument me chanter, pour pouvoir bosser un peu et rattraper une partie du temps saccagé par les problèmes de transports.

Aujourd'hui, j'attends le bon moment pour reprendre différentes conversations interrompues, parce que je ne sais pas comment en renouer le fil.

Aujourd'hui j'attends que le sommeil vienne, en tapant cette note de blog sur mon téléphone, dans mon lit, sous la couette pour ne pas gêner mon compagnon. Pour le coup, c'est elle qui attendra: je la posterai en me levant.

dimanche 14 janvier 2024

14 janvier - Aujourd'hui transparences

Je renâcle à effacer le sapin de Noël que les enfants et moi avons dessiné sur une des baies vitrées du salon, le 24 au soir. On ne voulait pas acheter de sapin alors qu'on allait passer l'essentiel des vacances ailleurs, mais au dernier moment, Nawimba a parlé, pour faire une blague, d'utiliser les crayons Woody pour en créer un en deux dimensions sur une vitre. Aussitôt dit, aussitôt fait. On l'a dessiné, colorié, décoré avec des boules dessinées, et d'autres collées sur la vitre. C'était plutôt joli pour le réveillon, et pas mal du tout non plus de jour, avec le volet remonté. La lumière en transparence dans les couleurs du dessin.

Ça m'a fait plaisir, d'avoir trouvé une idée pour remplacer le vrai sapin coupé. Je crois qu'on le refera.

Quand on est rentrés, j'ai effacé juste les décorations de Noël, mais j'ai laissé le sapin sur la vitre. J'ai dit aux enfants que je le laisserais encore une semaine avant de l'effacer, mais la vérité, c'est que je l'aime bien, et que je n'ai pas très envie de le faire. Nawimba trouve qu'il bouffe de la luminosité, mais moi, je trouve qu'il égaye quand il fait gris, justement :)

Et j'aime assez l'idée qu'on le voie un tout petit peu de la rue ou de chez les voisins.

Peut-être que je l'effacerai dans quelques jours, et que je ferai d'autres décorations aux Woody, avec des couleurs plutôt claires, pour me réconforter :)

samedi 13 janvier 2024

13 janvier - Aujourd’hui ce qui ne fonc­tionne pas

En gros, moi.

Pour aller vite, hein.

vendredi 12 janvier 2024

12 janvier- Aujourd'hui Description du comportement des humains

Petits rituels de la grosse réunion mensuelle.

La cérémonie a lieu tôt le matin, dans le grand temple vitré du quatrième étage.
Les officiants et le public arrivent tôt pour être certain·e·s d'avoir une place à la grande table de réunion. Les retardataires seront relégué·e·s à la marge de l'espace cérémoniel, sur une chaise dans un coin, sans possibilité de poser leurs ordinateurs, dans le passage des officiants se rendant aux toilettes ou allant se chercher un café.
Iels saluent celles et ceux qui les ont devancés. Un mot, un signe de tête, un sourire, ou un coucou de la main, en fonction du prestige de la personne saluée. Puis iels se précipitent sur les breuvages sacrés.
Iels cherchent ensuite une place. Toujours dans la même zone. Le centre de la table pour les grand·e·s prêtre·sse·s et les grands initié·e·s. Les castes hautes, les nanti·e·s, vers le "haut-bout" de la table, proche de l'écran, dans la direction vers laquelle les regards sont fatidiquement tournés. Les iconoclastes, les pas-convaincu·e·s, les laissé·e·s pour compte, et les timides, à l'opposé, au "bas-bout", là où iels peuvent chuchoter ensemble, comploter ensemble, s'indigner ensemble. Autre avantage: les breuvages sacrés sont de ce côté.
Toujours dans la même zone, ok, mais le choix du placement *à l'intérieur* de la zone est stratégique et fait l'objet de muets arbitrages et démonstrations de forces. Personne ne veut avoir le coin de la table. Personne ne veut avoir le soleil dans les yeux en s'asseyant face aux grandes baies vitrées (sauf en hiver). Tout le monde veut se trouver à proximité de la prise. Personne n'aime trop être à côté de Machin·e qui passe son temps à marmonner des trucs à voix trop haute, c'est gênant. Tout le monde ignore les représentants de la caste étudiante, sauf la transfuge de classe, brillante oratrice qui force le respect, et qui les représente dans toutes les cérémonies possibles et inimaginables. Elle, c'est pas pareil, elle est admise dans le sérail. Chacun cherche ses cop·a·in·es. La cérémonie dure 4 ou 5 heures, et se faire chier avec un·e pote, c'est mieux, quand même.

La cérémonie commence en général bien à l'heure. Le déroulement en est bien sûr très fixe, les officiant·e·s savent dans quel ordre iels seront appelé·e·s. Iels se verront alors remettre la souris sacrée ("Comment ça marche? Ah oui"), qui permet de faire défiler le très saint Point-Pouvoir. Les interventions sont ponctuées de réponses ritualisées de la salle: "C'est possible de mettre en plein écran? On voit rien!", "Y a une erreur sur la date, non?", "Pardon, mais à quoi correspond la troisième colonne à partir de la droite?"
Lorsqu'un dérèglement quelconque vient perturber la routine du rituel ( "Trucmuche ne peut pas venir parler à son tour, iel est pris dans une autre cérémonie, iel arrivera dès que possible") et qu'il faut intervertir deux points du sacro-saint OrdreDuJour, l'assemblée bruisse, mécontente (chuchotis, "On en est ou?" "C'est qui, qui parle, là, du coup? j'entends rien!").
Chaque officiant commence cérémonieusement son discours par une formule rituelle "Je te remercie Bidule·tte. Je serai bref, car aucun·e d'entre nous n'a envie que cette réunion s'éternise plus qu'elle ne le doit", avant de se lancer dans une homélie de 45 minutes, en détaillant par le menu des chiffres cabalistiques, des modifications de virgules dans des textes réglementaires, ou des Grands-Projets-Faramineux-Contribuant-Au-Rayonnement-De-l'Etablissement.
À intervalles réguliers, le "bas-bout" érupte (sous l'effet de la caféine ingurgitée pour passer le temps, sans doute), décontenançant l'orateur·rice, et les occupants du "haut-bout" arbitrent, paré de leurs oripeaux de personnages neutres, objectifs, bienveillants et rationnels. Le bas de la salle finit par admettre que, oui bon, ok d'accord, mais quand même (ronchonnement de plus belle, café).

Le début du discours de la dernière officiante marque de facto, le début de fin de la cérémonie. Elle a le privilège de parler systématiquement sur un brouhaha de fond, ce qu'elle pourrait considérer à juste titre comme une marque d'irrespect, mais qu'elle endure en général avec beaucoup de courage et de bienveillance, car elle connaît la nature humaine, et qu'elle sait qu'à cette heure là, le peuple a eu sa dose.

À la fin de la cérémonie, la sortie du temple vitré s'effectue un peu en désordre, certain·e·s pressé·e·s de retourner à leurs travaux ou d'aller pisser (c'est long, on vous a dit), d'autres s'attardant, n'arrivant plus à se quitter, après ce moment de communion intense.
C'est beau.

jeudi 11 janvier 2024

11 janvier - Aujourd’hui à midi pile

Aujourd'hui, à midi pile, je rageais en écrivant un autre post (le timestamp est décalé d'une heure, j'ai pas encore eu le temps de corriger ça..).

J'ai passé la suite de la journée à osciller en déprime et colère (mais ai réussi à bosser un peu, ce qui n'était pas gagné.)

La séance chez la psy était rude. Il y a eu beaucoup beaucoup de trucs émotionnels assez lourds ces quinze derniers jours, j'ai pas bien de place pour tout ça.

Je suis littéralement vidée, ce soir.

Colère, colère, colère

Un thème récurrent dans ma vie ces derniers mois (ou deux dernières années, disons), est: la colère. Je me fous en rogne, ça monte très vite, et selon les cas, j'explose ou je suinte. Dans tous les cas, c'est désagréable, et les gens autour ne le vivent pas très bien. Moi non plus, notez bien.

Le truc c'est que je ne peux pas, pardon, je ne veux pas renoncer à ma colère. Une part de moi est en général très désolée pour les gens en face, sur le coup ou juste après. Mais là, tout de suite, je ne peux pas lâcher la colère.
Parce que ça fait 25 ans que je l'enfouis, que je lui refuse droit de cité. "J'aime pas me mettre en colère". "J'évite, parce que ça me coûte trop d'énergie". C'est des conneries, ça. Tu sais, ce qui m'épuise, en réalité? C'est de la contenir. Et tu sais pourquoi je la contiens? Pour protéger les autres, et pour me protéger moi. Parce que, très petite fille, j'ai identifié colère et violence. Je me suis imaginé que ma colère pourrait tuer, ou que je pourrais moi, littéralement, exploser sous son effet. J'ai des images très nettes de morcellement. À 40 ans, c'est encore assez flippant, enfant, ça devait être vraiment terrifiant, je suppose.
Sauf qu'en réalité, si je réfléchis deux secondes, je ne vais tuer personne (sans doute), et je ne vais pas partir en morceaux. En revanche, l'option "on va faire comme si ça existait pas tant que je ne suis pas complètement acculée, le dos au mur avec aucune autre issue que de me mettre en colère", elle, elle a un coût réel. Entre les cycles dépressifs récurrents depuis mes 13-14 ans, et l'anxiété croissante de la dernière décennie, l'addition commence à être sacrément salée.

Donc là, ça sort. Et ça sort notamment, devant le nez de gens que j'aime, qui ne comprennent pas toujours très bien d'où ça vient. Et qui ne trouvent sans doute pas très juste que je m'en prenne à eux, parce que "merde, on s'aime, quand même, tu peux pas t'en prendre aux connards qui peuplent le monde? Je me sens jugé·e, alors que tu sais très bien que je ne suis pas *comme ça*".

Mais voilà: les connards, j'ai jamais eu de mal à être en colère contre eux (de loin, en général). Et je ne me sens pas trahie par les connards, qui ne sont rien dans ma vie. Je me sens trahie, intensément trahie, comme une gamine de 3 ans, par les gens que j'aime fort et qui ont fait le choix INSENSÉ de ne pas être d'accord avec moi en permanence, et de ne pas vivre leur vie comme moi.
Voilà.
C'est nul. Je reconnais que c'est complètement crétin, que c'est excessivement puéril, mais là, tout de suite, c'est comme ça.
Je suis brassée par la remontée de la très petite fille et de l'enfant et de l'adolescente que j'étais, et qui ont toutes les trois appris à bien fermer leur gueule pour se conformer à ce qu'elles pensaient être attendu d'elles. J'ai passé des décennies à ne pas très bien savoir ce qui était moi, et ce qui était les autres, et ce qui était à moi et ce qui était aux autres.

C'est en train de bouger. Et c'est une putain de victoire, en fait.
Mais ça secoue quand même pas mal, et ça passe notamment (pas uniquement...) par la réappropriation de ma colère. MA COLÈRE À MOI.

Elle est moche: tant pis.
J'ai parfois tort: tant pis
Ça fait de moi une connasse hystérique et de mauvaise foi qui gueule pour des conneries: tant pis.
Je blesse les gens autour de moi...Tant pis. Une part de moi est en grosse panique à cause de ça ("Iels sont blessé·e·s et c'est ma faute"; "iels ne vont plus m'aimer"), et la dépression lutte souvent pour reprendre le dessus sur la colère, et arranger le coup, mais: TANT. PIS.

J'ai besoin de trouver une issue pour que ce truc sorte de moi, avant qu'il replonge sous la surface et que j'en reprenne pour 40 ans. J'ai assez confiance dans le fait que je vais trouver et que ça va se tasser. J'espère que je ne me serai pas mis la moitié de mes proches adultes à dos d'ici là (je précise "adultes" parce que pour le coup, j'essaye de moins exploser devant mes gamins, qui ont beaucoup encaissé l'an dernier).

Mais je traite les problèmes par ordre d'urgence. Et là, mon urgence, c'est moi.

10 janvier - Aujourd'hui livre posé

Je n'ai pas lu, ni vraiment travaillé, ni blogué. Ce billet est posté en retard, le 11 janvier, parce que: livre et ordinateurs étaient posés hier. Repos.

mardi 9 janvier 2024

9 janvier - Aujourd'hui tentative de liberté

Je n'ai pas passé une très bonne journée, pour plein de raisons. Le boulot, le froid, la neige, mon corps fatigué et douloureux. Ma culpabilité d'avoir oublié de donner son goûter à ma fille pour l'étude, de rentrer tard et d'obliger mes enfants à rester plus de 10h à l'école aujourd'hui.

Le truc qui m'a le plus affectée, je crois, est un mail de mon père. Il avait prévu il y a quelques mois d'organiser une exposition rétrospective des œuvres de ma mère, pour célébrer ses 70 ans. Ça devait se passer dans un très beau lieu, une chapelle dans le Vercors. Il m'a écrit aujourd'hui qu'ils avaient décidé d'annuler, parce que l'organisation était en train de devenir un sujet massif d'angoisse pour eux deux, parce qu'ils vieillissent, qu'ils ont des problèmes de santé, chacun au moins une opération à venir dans les mois prochains, sans en connaître encore la date, etc. Je comprends très bien qu'ils renoncent, mais ça m'a fichu un coup au moral.

C'était un beau projet, cette expo, et ça me faisait envie. D'aider ma mère à choisir dans la multitude de ce qu'elle a créé depuis 40 ans. D'aller aider à l'accrochage. De voir la famille et les amis réunis autour d'elle et de tout ce qu'elle a fait de beau. Et leur vieillissement m'entame aussi beaucoup ces derniers jours. Le rétrécissement de la vie. La perte d'autonomie et de liberté. Pas juste physique, mais mentale. Mes parents ont passé toute leur vie de couple à se lancer ensemble dans des projets un peu fous, un peu démesurés, toujours un peu hors des clous, pour faire du beau, pour penser des choses, pour fabriquer du vivant. Je crois que sous cette forme-là, c'est terminé. Il en restera d'autres, moins ambitieuses, et pas moins intéressantes. Mais ils font, il me semble, en accéléré, le deuil de plein de choses qui étaient eux, et je me retrouve à le faire avec eux. Un peu à l'arrière plan, parce que ce n'est pas de moi qu'il s'agit, mais douloureusement, quand même, parce c'est une part importante et constitutive de mon histoire.

Il y a eu une tentative, une tension pour faire, organiser, créer du beau, encore une fois.
Et il faut reculer.
C'est la vie. Et c'est un peu nul, sur ce coup-là.

lundi 8 janvier 2024

8 janvier - Aujourd’hui une question lue, quelque part

Je n'ai pas pu lire mes mails après midi aujourd'hui, et quand j'ai rouvert ce soir, une avalanche de trucs sont tombés.

Dont une question d'un collègue administratif du service qui fait le soutien aux directions de département (et qui nous aide notamment sur l'organisation des conseils, la rédaction des comptes-rendus, etc.).
Il voulait savoir si on pouvait rajouter en dernière minute un point à l'ordre du jour du prochain conseil, pour qu'une autre collègue vienne présenter le service de la réussite étudiante, parce qu'elle a l'impression qu'on (tous les départements, pas juste nous)ne les connaît pas bien. Elle n'a pas tort, et sur le principe c'est une très bonne idée.

Juste, là, j'ai lu le message à 21h30, ça concerne une réunion qui a lieu demain à 14h, qui va compter une session plénière et une session restreinte, toutes deux déjà bien bien pleines. Chuis pas ravie. On va finir à pas d'heure, et mon mec est en réunion aussi, donc il peut pas récupérer les gamins non plus.

Bon, mais la bonne (!) nouvelle, c'est que je suis même pas sûre que le conseil puisse avoir lieu. Plein de collègues ont annoncé ces derniers jours qu'ils ne pourraient pas être là, et je n'ai pas vu passer beaucoup de formulaires de procurations. Je ne suis pas sûre qu'on ait le quorum..

(Non, en vrai c'est pas une bonne nouvelle, ça voudrait dire qu'il faudrait voter des trucs par mail en urgence, et que la réunion suivante serait *encore* plus chargée).

J'ai répondu "oui sur le principe, mais faudra faire court", et en gros, qu'on verrait demain sur place :)
Au pire, si on n'est pas assez nombreux pour voter les trucs très-très-importants, on pourra ptet juste enfin prendre le temps de discuter des trucs qui passent après tout le reste (genre: la réussite étudiante).

dimanche 7 janvier 2024

7 janvier - Aujourd'hui surprise

On a réalisé jeudi que parmi les devoirs qu'elle avait à faire pour les vacances, le Moineau devait lire un livre et en préparer une petite présentation.

Elle a choisi un bouquin parmi la myriades de BD et les divers romans qu'elle avait commencés ces dernières semaines, l'a terminé hier, et elle a finalisé sa préparation tout à l'heure. En la relisant, j'ai percuté d'un coup que le bouquin choisi (catégorisé comme 8-12 ans) faisait plus de deux cent pages. Et il est écrit plutôt petit..

J'ai beau l'avoir vue bouquiner pendant toutes les vacances, j'ai été surprise par le chiffre. Ça fait tout juste un an qu'elle est vraiment tombée dans la lecture!

samedi 6 janvier 2024

6 janvier - Aujourd’hui que deviendra cet enfant plus tard ?

Parfois, comme tous les parents, je me demande ce que seront, ce que feront mes enfants plus tard. J'essaye (parfois en vain, on va pas se mentir) d'éviter de trop jouer au jeu des prédictions. D'abord parce que c'est un coup à se planter, et j'aime pas avoir tort :) Et d'autre part parce que c'est aussi un coup à les influencer, et ce serait vraiment nul. Quand je me risque à faire des prédictions (pas devant eux), je vais, cependant, rarement au delà de l'adolescence. J'ai pensé hier, par exemple, qu'entre sa petite tête de bois, son sourire coquinou et sa fréquente flemme aiguë, il allait falloir garder un œil sur l'Étourneau au sortir de l'enfance, et qu'on risquait d'en baver un peu.

Parfois, aussi, je pense à leur avenir sous un angle plus angoissé. Je ne manque pas de raisons, ces temps-ci, de me demander dans quel monde grandiront mes enfants. Comment ils y grandiront, la place qu'on leur y laissera. Ce qu'ils pourront se permettre de devenir.

Peut-être qu'au fond, une bonne petite tête de bois bien solide, une volonté à toute épreuve, pour résister, surmonter tout ce qui va se trouver sur leur chemin, c'est le mieux à leur souhaiter, même si pour l'instant, ça m'agace parfois en tant que mère au bout de sa vie...

D'ici là, il faut travailler à les équiper pour pleins de futurs possibles (quelle responsabilité!) sans perdre de vue que ce n'est pas de moi que dépend l'intégralité de leur bien-être futur (quelle anxiété!).

Bon. Va te coucher, on verra bien demain où on sera.

vendredi 5 janvier 2024

5 janvier - Aujourd'hui acheté

Hier après-midi, mon fils s'est rappelé avec désespoir qu'il n'avait plus aucun sablés de Noël ramenés il y a deux semaines de l'école, vu qu'il en avait mangé une partie avant de partir en vacances, et avait généreusement distribué les trois derniers au reste de la famille. J'ai acheté ma tranquillité en lui promettant de faire des sablés avec lui aujourd'hui.

Il avait zappé, mais mon mec s'est fait une joie de lui rappeler tout à l'heure en fin d'après-midi, alors que j'étais pas très motivée, que le petit devait lui même encore prendre son bain, qu'il fallait préparer le repas, etc. Je me suis exécutée quand même, parce que je n'ai (presque) qu'une parole. La confection des sablés ne s'est pas trop mal passée finalement, mais on a mangé assez tard, le gamin était pas bien et relou, et pour couronner le tout, je me suis brûlée en sortant la deuxième fournée.

Une toute petite cloque, mais ça fait mal, cette connerie.

jeudi 4 janvier 2024

4 janvier - Aujourd'hui le plus petit de tous les petits riens

Ce soir, mon œsophage est de nouveau en feu, quatre jours après la fin d'un traitement d'un mois visant justement à éviter ce genre de désagrément.

Pourtant, j'ai rien fait.

J'ai été sage.

Bon. Un énorme repas libanais, avec trois verres de vin.

Et en dessert, presque rien.

Un tout petit rien du tout.

Le plus petit de tous les petits riens.

Un énorme mouhalabieh.

Pfft. C'est moche de vieillir.

(M'en fiche, ça valait le coup, j'ai passé une très bonne soirée :) )

mercredi 3 janvier 2024

3 janvier - Aujourd'hui taper

Aujourd'hui, des mots dans un sms qui tapent un peu trop juste, un peu trop dans le mille, un peu trop où ça fait mal, et dont je ne sais pas très bien quoi faire.

Je continue à réfléchir.

mardi 2 janvier 2024

2 janvier - Aujourd'hui bleu

Un bout de ciel bleu, aujourd'hui, ça aurait été sympa. Histoire de ne pas se trimballer le petit, malade, sous la pluie et dans le vent, jusque dans une banlieue éloignée de Lyon. Ou de pouvoir faire aller une promenade avec la copine pas vue depuis longtemps, dans son nouveau quartier.

Mais non, de la grisaille, et c'est tout. En matière de bleu, il aura fallu se contenter de petites touches, par ci par là. Le bleu des sièges du TER, et les petites loupiotes des prises électriques entre les sièges. Les bleus du lego La Nuit Etoilée amoureusement construit par la copine et montré à l'Etourneau, qui découvre juste les joies des ptites briques. Le bleu du paysage peint par mon grand-père, qui trône chez elle depuis longtemps, et dont j'oublie la présence d'une fois sur l'autre (je suis toujours surprise de voir autant de choses qui évoquent ma famille chez elle). Le bleu du tunnel posé par dessus les rails du train en bois par mon fils dans la chambre d'un des grands garçons.

Le ciel était gris, et l'enfant patraque, mais c'était quand même chouette, cet aller-retour express.

lundi 1 janvier 2024

1er janvier - Aujourd’hui résolutions révolutions

Je ne suis pas très sensible aux rituels de fin et de début d'année. Je m'y conforme en général à peu près, parfois difficilement, parfois sans déplaisir, mais ça ne fait pas vibrer de corde émotionnelle chez moi.

Je suis en revanche bel et bien, ces mois-ci, dans une période de transition, propice aux bilans et à l'énoncé d'envies pour l'avenir.

Le changement n'a rien de très factuel: mon dernier enfant a quatre ans, mon dernier déménagement date de deux ans. Mon amoureux est à mes côtés depuis 13 ans, et j'occupe mon poste depuis 12, et je n'ai aucune intention de changer l'un ou l'autre dans les temps à venir.

Le changement est dedans. J'ai le sentiment d'émerger, à 40 ans (j'ai toujours été une bonne élève bien dans les clous, vous voyez), d'une crise qui m'a secouée pendant près de deux ans. Et qu'à cette occasion, des points très enkystés de mon fonctionnement psychique retrouvent soudain de la liberté. Des choses qui n'avaient pas beaucoup bougé depuis l'adolescence. Alors, une petite révolution, oui, peut-être. Pas tant celle de la Terre autour du soleil. Celle à l'intérieur de moi. Celle qui me permettra peut-être de tourner, plus équilibrée, autour d'un axe plus solidement fixé. Le processus n'est pas achevé et il y a encore des soubresauts. Mais aussi l'espoir de pouvoir enfin m'installer dans une forme de sérénité. Et l'envie de continuer, résolue, à cheminer vers cette destination, qui m'a semblé si inatteignable pendant plus de 25 ans.

(Ce billet pourrait, moyennant le non respect de la contrainte de longueur, être le premier de 366 réels à prise rapide. Merci à Lizly, à qui j'emboîte le pas pour un temps indéterminé).

mercredi 29 novembre 2023

Liste des jeux que je fais dans ma tête pour m'endormir

  • je fais des calculs (essentiellement des additions et des multiplications);
  • je liste les 50 états des États-Unis d'Amérique dans l'ordre alphabétique;
  • je liste les rois de France à partir de François 1er (et si je suis motivée: leurs femmes) dans l'ordre chronologique;
  • je fais une liste alphabétique de langues (une langue par lettre);
  • je fais une liste alphabétique de pays (un pays par lettre, il en manque, évidemment);
  • je fais une liste alphabétique des personnages d'une série télévisée ou d'un bouquin (Je m'autorise parfois à utiliser soit le prénom soit le nom de famille des personnages, mais jamais deux fois le même personnage dans une même liste). Faut qu'il y ait matière, évidemment ça ne marche pas pour n'importe quel livre ou série brève. Exemple: Jalna, la trilogie martienne de Robinson, Game of Thrones. (Pour Jalna, qui suit une famille sur 4 générations, je fais aussi parfois l'arbre généalogique de la famille dans l'ordre).
  • je fais des listes alphabétiques de prénoms féminins ou masculins (un prénom par lettre). Variante: liste de prénoms de gens de ma famille;
  • je fais des listes de gens célèbres (noms de famille ou pseudonymes uniquement), en prenant une ou plusieurs catégories données (métier, genre, origine, etc.);
  • l'un de mes derniers en date: je liste des végétaux dont le nom est masculin mais se termine par -a.

Bon, sinon, je passe en revue tous les trucs qui m'angoissent, aussi, mais bizarrement, ça m'endort moins bien.

mardi 24 octobre 2023

Petit à petit, les petits piafs font leurs nids

Cette nuit, l'Étourneau dort pour la première fois dans sa nouvelle chambre (l'ancienne salle de jeu).

Depuis hier, on bouge des meubles, on trie des jouets. Hier, les enfants se sont partagés, sans conflits, les jeux de société. Aujourd'hui, ils ont attaqué le contenu de plusieurs caisses de jouets. Ça se passe beaucoup mieux que ce que j'anticipais (bon, enfin c'est le bordel, quand même).

Si on excepte ses premiers mois où l'Étourneau dormait dans notre chambre, et les très rares fois où on a dû exfiltrer l'un des deux, malade, de la chambre pour aller dormir ailleurs avec lui ou elle), mes enfants n'ont quasiment jamais dormi séparément. Bizarrement, c'est le Moineau qui avait le plus besoin de cette chambre commune, qui disait le plus avoir peur de dormir seule. Ces temps-ci, c'est elle qui a été à l'origine de la migration du petit vers l'autre pièce. Depuis des semaines, elle manifeste son impatience quand il la suit partout, revendique qu'elle veut jouer seule dans sa chambre, sans lui. Mais ce soir encore, au moment de se coucher, elle avait peur de dormir seule. Elle veut être seule le jour, mais pas la nuit (et en fait, même le jour, elle n'aime pas beaucoup être seule à l'étage, et préfère que son frère soit quand même juste à l'autre bout du couloir, pas trop loin.)

J'ai suggéré qu'ils fassent un pacte de courage avant d'aller au lit. À vrai dire, le petit avait l'air très content de rejoindre son lit dans sa nouvelle chambre. Quand je lui ai souhaité bonne nuit à travers la porte avant de descendre, il ne m'a même pas répondu. Et peut-être que je me fais des idées, mais il me semble qu'il a fait beaucoup d'efforts toute la journée pour être particulièrement autonome et grand sur plein de trucs.

Je m'attendais à être rappelée par l'une ou l'autre (surtout l'une), mais au bout de trois heures, rien. On verra si ça tient la nuit...

Mes petits oiseaux dans deux nids séparés. Encore une étape franchie.

- page 2 de 6 -