samedi 27 janvier 2024

27 janvier - Aujourd'hui journée des pieds

Une notification parfaitement incongrue tôt ce matin sur mon téléphone: elle m'informait que j'avais fait zéro pas dans la journée. Je n'avais pas encore mis le pied par terre, évidemment.

Une fois levée, j'en ai fait quelques uns, quand même, de pas. Deux allers-retours à la pharmacie, un chez le médecin. Juste ce qu'il faut pour s'occuper un peu de moi (et ça a suffi à me fatiguer. Le semestre avec 4 ou 5 aller-retours à Paris par semaine va être rude, je le sens). Mes pieds, au moins, n'ont pas mal ces jours-ci, et j'avoue que c'est un soulagement.

Ma fille a passé une partie du dîner à se demander si ses mains ressemblaient à des pieds, ou si c'était plutôt ses pieds qui ressemblaient à des mains. L'air dégoûté de son père (qui déteste les pieds, allez savoir pourquoi) ne l'a pas beaucoup dérangée dans sa réflexion, et l'ensemble de la scène était assez comique, je dois dire :)

vendredi 26 janvier 2024

26 janvier - Aujourd’hui numéro en couleur

"Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Violette, Violette
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, Vi-o-lette!"

Mon fils chante souvent cette chanson, et ça m'émeut, parce que c'est une chanson d'enfance de ma Maman.

jeudi 25 janvier 2024

25 janvier - Aujourd'hui ce qui vous empêche d’écrire

Le môme à la maison pour cause de grève, le mal de gorge et le mal de tête, la fatigue, les mails incessants. C'était pas parti pour être une bonne journée d'écriture. Sans compter que la rédaction d'un article, c'est toujours compliqué pour moi, et que là, c'est en anglais, ce qui rend ça encore plus ardu.

Mais j'ai réussi à avancer un peu. Et les jours comme ça, il n'y a pas de petites victoires.

mercredi 24 janvier 2024

24 janvier - Aujourd'hui c'est long

- "Maman, elle est petite la baignoire!"
- "Ben, pas tant que ça, quand même. Tu voudrais une piscine?"
- "Noooon. Mais elle est petite, la baignoire, mon corps il la remplit presque."
- "Tu sais, c'est pas la baignoire qui rapetisse, c'est toi qui grandis :)"

C'est que c'est de plus en long, cette petite bestiole.

mardi 23 janvier 2024

23 janvier - Aujourd'hui mélange

J'ai peint un peu ce soir. Pas très contente du résultat. Les ne ombres sont pas justes sur l'un, et il y a eu des coulures sur l'autre parce que la feuille à gondolé.

Mais c'était agréable de jouer à nouveau avec les couleurs. Des bleus froids, et un tout petit peu de rose très vif dans un cas, pour réveiller l'ensemble (qui ne rend évidemment rien sur les photos, parce que grmmmbll.)

lundi 22 janvier 2024

22 janvier - Aujourd'hui force (ou: l'espoir de l'arc-en ciel)

Mon fils aime les chiffres, et les supports sur lesquels il y a des chiffres. Pendant quelques semaines, il a eu une passion pour les calendriers, et il est en train de glisser vers les thermomètres. Il guette donc à intervalles réguliers celui qui indique la température extérieure, et a été excessivement content de voir 10,9 degrés Celsius s'afficher ce matin. Il a bien compris que c'était beaucoup plus chaud que ces derniers jours et a donc commencé à sortir sa casquette et ses lunettes de soleil pour aller à l'école.

J'ai réussi à lui faire troquer la casquette pour un bonnet, en arguant que certes, c'était encore assez chaud, mais pas "chaud comme l'été", juste "chaud comme un hiver chaud". En revanche, il n'a pas voulu en démordre pour les lunettes de soleil, qu'il a quand même consenti à emporter dans son sac, et pas sur son nez.

Et malgré mes remarques répétées sur le fait qu'il allait faire gris et moche, aujourd'hui, il a disserté pendant tout le trajet vers l'école sur ce qu'il allait faire quand le soleil arriverait. C'est une de ses forces, à mon fils, un truc que j'admire beaucoup, même si ça m'agace. Il ne changera pas d'idée juste parce que quelqu'un d'autre essaye de le convaincre. Il doit être convaincu par les faits. Donc moi, je lui disais "tu sais, il va faire gris, peut-être pleuvoir", et lui, après avoir mis ses gants, quand même, parce que ohlala il fait un peu froid, lui me parlait d'arc-en-ciel, quand le soleil allait briller en même temps que la pluie.

Et devinez quoi. En début d'aprèm, il y a eu du soleil. Avec cette lumière d'hiver très particulière, très jaune, sous les nuages. Alors, en l'honneur de mon fils et de sa foi inébranlable du matin, je suis sortie, et j'ai fait le tour de la maison, en cherchant l'arc-en-ciel. Je n'en ai pas vu, mais il y en a certainement eu à un moment, parce qu'il pleuviotait, et le soleil jouait dans les gouttes. J'en ai profité pour faire mon premier tour de jardin depuis... une éternité. C'était bien.

Je pourrais faire une conclusion un peu moisie sur le soleil après la pluie, dans la vie. Y a plein de gens dans mon entourage à qui j'ai envie de dire des trucs comme ça en ce moment, parce que ça va pas fort. Mais c'est un peu rebattu comme image.

Ce qui me reste de ce moment, en revanche, c'est que mon fils de quatre ans a parfois une bonne influence sur moi, et que je ne suis pas obligée de penser que le rapport de formation/ d'éducation est à sens unique. Et ça me réjouit, vraiment.

dimanche 21 janvier 2024

21 janvier - Aujourd’hui dégoût et des couleurs

Je suis, à moitié fascinée, à moitié dégoûtée le dernier feuilleton à épisodes made in Mediapart. Pour les gens qui arriveraient sur ce billet après quelques mois ou années: il s'agit des différentes révélations de Mediapart et Libé concernant la nouvelle ministre de l'éducation nationale (entre autres), Amélia Oudéa-Castera. J'oscille, selon les moments et les gros titres, entre la colère, le rire sardonique et la curiosité anthropologique. La ligne de défense initiale (sur le fait d'avoir mis ses enfants dans le privé) était en gros "chacun son choix, les goûts et les couleurs, tout ça".

Et, en réalité, oui, je peux l'admettre. Tout le reste (la diffamation des collègues, le mépris pour le public qu'elle est censé représenter comme ministre, le rapport sur Stanislas et les horreurs qui y sont proférées enfin dévoilé, etc..) est plus dur à avaler. Mais surtout, il y a cette impression que l'expression "on ne vit vraiment pas sur la même planète" prend chaque jour de la réalité. J'ai même vu passer un article qui semblait indiquer que la nana n'avait pas *idée* qu'on puisse porter des baskets/des sneakers en dehors d'une activité sportive. C'est complètement trivial, hein, c'est rien du tout comparé à tout le reste, mais j'ai bugué sur ce truc.

Sérieusement? D'OÙ sortent ces gens? Et qui pensent-ils représenter? (ou faire semblant de représenter, on se comprend).

C'est surréaliste.

samedi 20 janvier 2024

20 janvier - Aujourd’hui sans pitié

A la fin d'une longue conversation sur tout un tas de sujets pas très marrants, j'ai dit à ma fille un truc bateau mais qu'il est bon de lui rappeler régulièrement, je pense, parce qu'elle s'angoisse vite sur ça: "Même quand je me fâche contre toi, je t'aime quand même très fort, hein."

- "Mais t'es pas souvent très fâchée contre moi!"
- "Euh, non c'est vrai. Ben... alors, autre exemple, même quand je suis très fâchée contre ton frère, je l'aime quand même très fort."
- "Ouais, mais lui, il n'en a rien à faire!"

Ce qui est, ma foi... tout à fait vrai, la plupart du temps :)

Plus tard, on joue un peu à la bagarre en se boxant, et là: "Maman, t'es pas très forte à la boxe!"

Cette gamine, sous ses airs de petit ange super lawful, est sans pitié avec sa mère.

vendredi 19 janvier 2024

19 janvier - Aujourd'hui dilemme

Écrire en retard les billets manqués hier et avant-hier et les poster en douce en les antidatant? Ou assumer leur absence en postant des billets vides, voire rien du tout?

Dilemme.

(Solution, après une bien trop longue période de réflexion pour un sujet si trivial: en faire le billet d'aujourd'hui. Three birds, one stone :) )

mardi 16 janvier 2024

16 janvier - Aujourd'hui mal

J'ai un peu mal au dos, ce soir, et au pied, au genou. La faute aux deux sessions de trois et quatre heures sans bouger d'une chaise dans la journée d'une part, et aux problèmes de transports d'hier qui m'ont fait beaucoup galoper d'autre part. Mais c'est pas un si mauvais bilan, ces jours-ci. Mon estomac me laisse tranquille, et ni le pied ni le genou ne sont endoloris au point de m'empêcher de marcher. (Pas sûr que ça dure, on verra demain). Je vais y aller doucement les jours qui viennent, quand même.

J'ai réalisé ces derniers mois à quel point j'associais une absence de douleur à une absence de sensation. Ma psy (dont l'approche est très axée sur le corps et la somatisation) commence chaque séance par un genre de temps de relaxation, et me demande ensuite comment je me sens, dans mon corps. Et il m'arrive de plus en plus souvent de dire que je n'ai pas de sensations. Comme si toutes les perceptions inférieures à un certain seuil de douleur ne s'enregistraient même pas. Comme si mon corps avait besoin de hurler pour non seulement que je l'écoute, mais que je le *perçoive*. Je dis "douleur" mais en réalité les perceptions agréables très fortes s'enregistrent aussi. C'est juste qu'au quotidien, les douleurs fortes sont plus nombreuses, et durent plus longtemps que les plaisirs très intenses.
Ce constat, ces constats m'attristent, un peu. Du coup, j'essaye de me rééduquer, ces temps-ci, à percevoir les petites sensations. Les petits conforts.

Les écarts de température, aussi. Je réalise en écrivant que je dis, depuis 20 ans, que je n'ai pas beaucoup d'inertie de ce côté là, que je passe toujours de "trop chaud" à "trop froid" sans zone de confort, que je n'ai pas de montée ou de descente graduelle vers l'un ou l'autre. Mais peut-être qu'en fait je ne prête attention à la température ressentie que quand elle devient insupportable? Peut-être que c'est surtout un problème d'attention?

C'est un thème qui revient vraiment par plusieurs côtés, cette histoire de manque d'attention à mes perceptions et à mon corps. J'ai cru pendant plus d'une décennie avoir des pertes auditives assez importantes. Mais jai fait un audiogramme récemment et : non, pas vraiment, à part une fréquence particulière en dessous de 30 décibels, et il n'y a rien de catastrophique, c'est dans les clous par rapport à mon âge. Le gars m'a dit "c'est sans doute plutôt un problème d'attention, dû au stress, à la colère, à la fatigue, etc." Ça a piqué pas mal, ça aussi.

Donc, voilà: la douleur, les sensations, les perceptions, comme des messages que je trouve sans doute opportun ou confortable de ne pas écouter, et qui reviennent tambouriner à la porte quand le moral plonge. C'est une des pistes que j'explore en ce moment. Ça pique, mais ça me parle quand même pas mal, je trouve intéressant de tirer sur le fil pour voir quel bout de la pelote viendra.

15 janvier - Aujourd’hui j’attends

Aujourd'hui, j'attends que le RER avance, que les transports en commun jouent leur rôle et m'emmènent enfin sur mon lieu de travail.

Aujourd'hui j'attends les réponses à des mails urgents que j'envoie pendant une épreuve d'examen, pour le bon déroulement de celle-ci, et... Elles arrivent dans les temps

Aujourd'hui j'attends devant l'école de mon fils, dans le froid soleil.

Aujourd'hui j'attends que mes enfants aient fini de goûter, de raconter, de chanter ce qu'ils doivent absolument me chanter, pour pouvoir bosser un peu et rattraper une partie du temps saccagé par les problèmes de transports.

Aujourd'hui, j'attends le bon moment pour reprendre différentes conversations interrompues, parce que je ne sais pas comment en renouer le fil.

Aujourd'hui j'attends que le sommeil vienne, en tapant cette note de blog sur mon téléphone, dans mon lit, sous la couette pour ne pas gêner mon compagnon. Pour le coup, c'est elle qui attendra: je la posterai en me levant.

dimanche 14 janvier 2024

14 janvier - Aujourd'hui transparences

Je renâcle à effacer le sapin de Noël que les enfants et moi avons dessiné sur une des baies vitrées du salon, le 24 au soir. On ne voulait pas acheter de sapin alors qu'on allait passer l'essentiel des vacances ailleurs, mais au dernier moment, Nawimba a parlé, pour faire une blague, d'utiliser les crayons Woody pour en créer un en deux dimensions sur une vitre. Aussitôt dit, aussitôt fait. On l'a dessiné, colorié, décoré avec des boules dessinées, et d'autres collées sur la vitre. C'était plutôt joli pour le réveillon, et pas mal du tout non plus de jour, avec le volet remonté. La lumière en transparence dans les couleurs du dessin.

Ça m'a fait plaisir, d'avoir trouvé une idée pour remplacer le vrai sapin coupé. Je crois qu'on le refera.

Quand on est rentrés, j'ai effacé juste les décorations de Noël, mais j'ai laissé le sapin sur la vitre. J'ai dit aux enfants que je le laisserais encore une semaine avant de l'effacer, mais la vérité, c'est que je l'aime bien, et que je n'ai pas très envie de le faire. Nawimba trouve qu'il bouffe de la luminosité, mais moi, je trouve qu'il égaye quand il fait gris, justement :)

Et j'aime assez l'idée qu'on le voie un tout petit peu de la rue ou de chez les voisins.

Peut-être que je l'effacerai dans quelques jours, et que je ferai d'autres décorations aux Woody, avec des couleurs plutôt claires, pour me réconforter :)

samedi 13 janvier 2024

13 janvier - Aujourd’hui ce qui ne fonc­tionne pas

En gros, moi.

Pour aller vite, hein.

vendredi 12 janvier 2024

12 janvier- Aujourd'hui Description du comportement des humains

Petits rituels de la grosse réunion mensuelle.

La cérémonie a lieu tôt le matin, dans le grand temple vitré du quatrième étage.
Les officiants et le public arrivent tôt pour être certain·e·s d'avoir une place à la grande table de réunion. Les retardataires seront relégué·e·s à la marge de l'espace cérémoniel, sur une chaise dans un coin, sans possibilité de poser leurs ordinateurs, dans le passage des officiants se rendant aux toilettes ou allant se chercher un café.
Iels saluent celles et ceux qui les ont devancés. Un mot, un signe de tête, un sourire, ou un coucou de la main, en fonction du prestige de la personne saluée. Puis iels se précipitent sur les breuvages sacrés.
Iels cherchent ensuite une place. Toujours dans la même zone. Le centre de la table pour les grand·e·s prêtre·sse·s et les grands initié·e·s. Les castes hautes, les nanti·e·s, vers le "haut-bout" de la table, proche de l'écran, dans la direction vers laquelle les regards sont fatidiquement tournés. Les iconoclastes, les pas-convaincu·e·s, les laissé·e·s pour compte, et les timides, à l'opposé, au "bas-bout", là où iels peuvent chuchoter ensemble, comploter ensemble, s'indigner ensemble. Autre avantage: les breuvages sacrés sont de ce côté.
Toujours dans la même zone, ok, mais le choix du placement *à l'intérieur* de la zone est stratégique et fait l'objet de muets arbitrages et démonstrations de forces. Personne ne veut avoir le coin de la table. Personne ne veut avoir le soleil dans les yeux en s'asseyant face aux grandes baies vitrées (sauf en hiver). Tout le monde veut se trouver à proximité de la prise. Personne n'aime trop être à côté de Machin·e qui passe son temps à marmonner des trucs à voix trop haute, c'est gênant. Tout le monde ignore les représentants de la caste étudiante, sauf la transfuge de classe, brillante oratrice qui force le respect, et qui les représente dans toutes les cérémonies possibles et inimaginables. Elle, c'est pas pareil, elle est admise dans le sérail. Chacun cherche ses cop·a·in·es. La cérémonie dure 4 ou 5 heures, et se faire chier avec un·e pote, c'est mieux, quand même.

La cérémonie commence en général bien à l'heure. Le déroulement en est bien sûr très fixe, les officiant·e·s savent dans quel ordre iels seront appelé·e·s. Iels se verront alors remettre la souris sacrée ("Comment ça marche? Ah oui"), qui permet de faire défiler le très saint Point-Pouvoir. Les interventions sont ponctuées de réponses ritualisées de la salle: "C'est possible de mettre en plein écran? On voit rien!", "Y a une erreur sur la date, non?", "Pardon, mais à quoi correspond la troisième colonne à partir de la droite?"
Lorsqu'un dérèglement quelconque vient perturber la routine du rituel ( "Trucmuche ne peut pas venir parler à son tour, iel est pris dans une autre cérémonie, iel arrivera dès que possible") et qu'il faut intervertir deux points du sacro-saint OrdreDuJour, l'assemblée bruisse, mécontente (chuchotis, "On en est ou?" "C'est qui, qui parle, là, du coup? j'entends rien!").
Chaque officiant commence cérémonieusement son discours par une formule rituelle "Je te remercie Bidule·tte. Je serai bref, car aucun·e d'entre nous n'a envie que cette réunion s'éternise plus qu'elle ne le doit", avant de se lancer dans une homélie de 45 minutes, en détaillant par le menu des chiffres cabalistiques, des modifications de virgules dans des textes réglementaires, ou des Grands-Projets-Faramineux-Contribuant-Au-Rayonnement-De-l'Etablissement.
À intervalles réguliers, le "bas-bout" érupte (sous l'effet de la caféine ingurgitée pour passer le temps, sans doute), décontenançant l'orateur·rice, et les occupants du "haut-bout" arbitrent, paré de leurs oripeaux de personnages neutres, objectifs, bienveillants et rationnels. Le bas de la salle finit par admettre que, oui bon, ok d'accord, mais quand même (ronchonnement de plus belle, café).

Le début du discours de la dernière officiante marque de facto, le début de fin de la cérémonie. Elle a le privilège de parler systématiquement sur un brouhaha de fond, ce qu'elle pourrait considérer à juste titre comme une marque d'irrespect, mais qu'elle endure en général avec beaucoup de courage et de bienveillance, car elle connaît la nature humaine, et qu'elle sait qu'à cette heure là, le peuple a eu sa dose.

À la fin de la cérémonie, la sortie du temple vitré s'effectue un peu en désordre, certain·e·s pressé·e·s de retourner à leurs travaux ou d'aller pisser (c'est long, on vous a dit), d'autres s'attardant, n'arrivant plus à se quitter, après ce moment de communion intense.
C'est beau.

jeudi 11 janvier 2024

11 janvier - Aujourd’hui à midi pile

Aujourd'hui, à midi pile, je rageais en écrivant un autre post (le timestamp est décalé d'une heure, j'ai pas encore eu le temps de corriger ça..).

J'ai passé la suite de la journée à osciller en déprime et colère (mais ai réussi à bosser un peu, ce qui n'était pas gagné.)

La séance chez la psy était rude. Il y a eu beaucoup beaucoup de trucs émotionnels assez lourds ces quinze derniers jours, j'ai pas bien de place pour tout ça.

Je suis littéralement vidée, ce soir.

Colère, colère, colère

Un thème récurrent dans ma vie ces derniers mois (ou deux dernières années, disons), est: la colère. Je me fous en rogne, ça monte très vite, et selon les cas, j'explose ou je suinte. Dans tous les cas, c'est désagréable, et les gens autour ne le vivent pas très bien. Moi non plus, notez bien.

Le truc c'est que je ne peux pas, pardon, je ne veux pas renoncer à ma colère. Une part de moi est en général très désolée pour les gens en face, sur le coup ou juste après. Mais là, tout de suite, je ne peux pas lâcher la colère.
Parce que ça fait 25 ans que je l'enfouis, que je lui refuse droit de cité. "J'aime pas me mettre en colère". "J'évite, parce que ça me coûte trop d'énergie". C'est des conneries, ça. Tu sais, ce qui m'épuise, en réalité? C'est de la contenir. Et tu sais pourquoi je la contiens? Pour protéger les autres, et pour me protéger moi. Parce que, très petite fille, j'ai identifié colère et violence. Je me suis imaginé que ma colère pourrait tuer, ou que je pourrais moi, littéralement, exploser sous son effet. J'ai des images très nettes de morcellement. À 40 ans, c'est encore assez flippant, enfant, ça devait être vraiment terrifiant, je suppose.
Sauf qu'en réalité, si je réfléchis deux secondes, je ne vais tuer personne (sans doute), et je ne vais pas partir en morceaux. En revanche, l'option "on va faire comme si ça existait pas tant que je ne suis pas complètement acculée, le dos au mur avec aucune autre issue que de me mettre en colère", elle, elle a un coût réel. Entre les cycles dépressifs récurrents depuis mes 13-14 ans, et l'anxiété croissante de la dernière décennie, l'addition commence à être sacrément salée.

Donc là, ça sort. Et ça sort notamment, devant le nez de gens que j'aime, qui ne comprennent pas toujours très bien d'où ça vient. Et qui ne trouvent sans doute pas très juste que je m'en prenne à eux, parce que "merde, on s'aime, quand même, tu peux pas t'en prendre aux connards qui peuplent le monde? Je me sens jugé·e, alors que tu sais très bien que je ne suis pas *comme ça*".

Mais voilà: les connards, j'ai jamais eu de mal à être en colère contre eux (de loin, en général). Et je ne me sens pas trahie par les connards, qui ne sont rien dans ma vie. Je me sens trahie, intensément trahie, comme une gamine de 3 ans, par les gens que j'aime fort et qui ont fait le choix INSENSÉ de ne pas être d'accord avec moi en permanence, et de ne pas vivre leur vie comme moi.
Voilà.
C'est nul. Je reconnais que c'est complètement crétin, que c'est excessivement puéril, mais là, tout de suite, c'est comme ça.
Je suis brassée par la remontée de la très petite fille et de l'enfant et de l'adolescente que j'étais, et qui ont toutes les trois appris à bien fermer leur gueule pour se conformer à ce qu'elles pensaient être attendu d'elles. J'ai passé des décennies à ne pas très bien savoir ce qui était moi, et ce qui était les autres, et ce qui était à moi et ce qui était aux autres.

C'est en train de bouger. Et c'est une putain de victoire, en fait.
Mais ça secoue quand même pas mal, et ça passe notamment (pas uniquement...) par la réappropriation de ma colère. MA COLÈRE À MOI.

Elle est moche: tant pis.
J'ai parfois tort: tant pis
Ça fait de moi une connasse hystérique et de mauvaise foi qui gueule pour des conneries: tant pis.
Je blesse les gens autour de moi...Tant pis. Une part de moi est en grosse panique à cause de ça ("Iels sont blessé·e·s et c'est ma faute"; "iels ne vont plus m'aimer"), et la dépression lutte souvent pour reprendre le dessus sur la colère, et arranger le coup, mais: TANT. PIS.

J'ai besoin de trouver une issue pour que ce truc sorte de moi, avant qu'il replonge sous la surface et que j'en reprenne pour 40 ans. J'ai assez confiance dans le fait que je vais trouver et que ça va se tasser. J'espère que je ne me serai pas mis la moitié de mes proches adultes à dos d'ici là (je précise "adultes" parce que pour le coup, j'essaye de moins exploser devant mes gamins, qui ont beaucoup encaissé l'an dernier).

Mais je traite les problèmes par ordre d'urgence. Et là, mon urgence, c'est moi.

10 janvier - Aujourd'hui livre posé

Je n'ai pas lu, ni vraiment travaillé, ni blogué. Ce billet est posté en retard, le 11 janvier, parce que: livre et ordinateurs étaient posés hier. Repos.

mardi 9 janvier 2024

9 janvier - Aujourd'hui tentative de liberté

Je n'ai pas passé une très bonne journée, pour plein de raisons. Le boulot, le froid, la neige, mon corps fatigué et douloureux. Ma culpabilité d'avoir oublié de donner son goûter à ma fille pour l'étude, de rentrer tard et d'obliger mes enfants à rester plus de 10h à l'école aujourd'hui.

Le truc qui m'a le plus affectée, je crois, est un mail de mon père. Il avait prévu il y a quelques mois d'organiser une exposition rétrospective des œuvres de ma mère, pour célébrer ses 70 ans. Ça devait se passer dans un très beau lieu, une chapelle dans le Vercors. Il m'a écrit aujourd'hui qu'ils avaient décidé d'annuler, parce que l'organisation était en train de devenir un sujet massif d'angoisse pour eux deux, parce qu'ils vieillissent, qu'ils ont des problèmes de santé, chacun au moins une opération à venir dans les mois prochains, sans en connaître encore la date, etc. Je comprends très bien qu'ils renoncent, mais ça m'a fichu un coup au moral.

C'était un beau projet, cette expo, et ça me faisait envie. D'aider ma mère à choisir dans la multitude de ce qu'elle a créé depuis 40 ans. D'aller aider à l'accrochage. De voir la famille et les amis réunis autour d'elle et de tout ce qu'elle a fait de beau. Et leur vieillissement m'entame aussi beaucoup ces derniers jours. Le rétrécissement de la vie. La perte d'autonomie et de liberté. Pas juste physique, mais mentale. Mes parents ont passé toute leur vie de couple à se lancer ensemble dans des projets un peu fous, un peu démesurés, toujours un peu hors des clous, pour faire du beau, pour penser des choses, pour fabriquer du vivant. Je crois que sous cette forme-là, c'est terminé. Il en restera d'autres, moins ambitieuses, et pas moins intéressantes. Mais ils font, il me semble, en accéléré, le deuil de plein de choses qui étaient eux, et je me retrouve à le faire avec eux. Un peu à l'arrière plan, parce que ce n'est pas de moi qu'il s'agit, mais douloureusement, quand même, parce c'est une part importante et constitutive de mon histoire.

Il y a eu une tentative, une tension pour faire, organiser, créer du beau, encore une fois.
Et il faut reculer.
C'est la vie. Et c'est un peu nul, sur ce coup-là.

lundi 8 janvier 2024

8 janvier - Aujourd’hui une question lue, quelque part

Je n'ai pas pu lire mes mails après midi aujourd'hui, et quand j'ai rouvert ce soir, une avalanche de trucs sont tombés.

Dont une question d'un collègue administratif du service qui fait le soutien aux directions de département (et qui nous aide notamment sur l'organisation des conseils, la rédaction des comptes-rendus, etc.).
Il voulait savoir si on pouvait rajouter en dernière minute un point à l'ordre du jour du prochain conseil, pour qu'une autre collègue vienne présenter le service de la réussite étudiante, parce qu'elle a l'impression qu'on (tous les départements, pas juste nous)ne les connaît pas bien. Elle n'a pas tort, et sur le principe c'est une très bonne idée.

Juste, là, j'ai lu le message à 21h30, ça concerne une réunion qui a lieu demain à 14h, qui va compter une session plénière et une session restreinte, toutes deux déjà bien bien pleines. Chuis pas ravie. On va finir à pas d'heure, et mon mec est en réunion aussi, donc il peut pas récupérer les gamins non plus.

Bon, mais la bonne (!) nouvelle, c'est que je suis même pas sûre que le conseil puisse avoir lieu. Plein de collègues ont annoncé ces derniers jours qu'ils ne pourraient pas être là, et je n'ai pas vu passer beaucoup de formulaires de procurations. Je ne suis pas sûre qu'on ait le quorum..

(Non, en vrai c'est pas une bonne nouvelle, ça voudrait dire qu'il faudrait voter des trucs par mail en urgence, et que la réunion suivante serait *encore* plus chargée).

J'ai répondu "oui sur le principe, mais faudra faire court", et en gros, qu'on verrait demain sur place :)
Au pire, si on n'est pas assez nombreux pour voter les trucs très-très-importants, on pourra ptet juste enfin prendre le temps de discuter des trucs qui passent après tout le reste (genre: la réussite étudiante).

dimanche 7 janvier 2024

7 janvier - Aujourd'hui surprise

On a réalisé jeudi que parmi les devoirs qu'elle avait à faire pour les vacances, le Moineau devait lire un livre et en préparer une petite présentation.

Elle a choisi un bouquin parmi la myriades de BD et les divers romans qu'elle avait commencés ces dernières semaines, l'a terminé hier, et elle a finalisé sa préparation tout à l'heure. En la relisant, j'ai percuté d'un coup que le bouquin choisi (catégorisé comme 8-12 ans) faisait plus de deux cent pages. Et il est écrit plutôt petit..

J'ai beau l'avoir vue bouquiner pendant toutes les vacances, j'ai été surprise par le chiffre. Ça fait tout juste un an qu'elle est vraiment tombée dans la lecture!

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