Saturation

Il y a la rentrée à préparer. 40 mails en moyenne à envoyer par jour, avec à chaque fois, des informations à vérifier, des codes à entrer, des liens à retrouver, des noms à lister, des réunions en visio à programmer. Depuis 15 jours, ça n’arrête pas.

Il y a le suivi des étudiants, quasiment individuel, pour ne perdre personne avant même que les cours commencent. Réunions de pré-rentrée en présentiel, et une autre en visio. Tests individualisés du logiciel de visio avec tous ceux qui ne sont pas venus à celle en visio. Résolutions des problèmes d’inscription pédagogiques pour que tout le monde ait accès à la plateforme d’enseignement à distance. Envoi des liens et des documents par mail en attendant qu’ils y aient effectivement accès. Les étudiants des autres qui me posent des questions, aussi, parce que visiblement, y a des trucs basiques qui n'ont pas été assez clairement expliqués.

Il y a les cours à préparer, dont un complètement nouveau pour moi, sur un sujet que je ne maîtrise pas, avec un programme qui m’a été plus ou moins imposé, et avec lequel je ne suis pas vraiment en accord. Avec plus d’étudiants que d’habitude (3 à 10 fois plus, selon les cours), des étudiants que je ne connais pas. En distanciel. En essayant de ne pas faire de la merde. (ave le bébé ou la grande dans les pattes, donc).

Il y a le nouvel ordi, qui me facilite le travail (parce qu’il ne plante pas tout le temps, qu’il est plus léger, que je peux enfin ré-accéder au scanner), mais sur lequel je n’arrive pas à faire l’ensemble du transfert de mes données par manque de temps. Du coup j’ai toujours le cul entre deux chaises, et les mains entre deux claviers.

Il y a l’article en anglais que la copine non francophone (et non anglophone) doit rendre bientôt, et pour lequel elle a besoin de corrections intensives.

Il y a les enfants. Les deux à préparer le matin quand Nawimba commence tôt. Les deux à aller chercher le soir car il rentre toujours tard. Les enfants à garder à la maison quand il y a de la fièvre ou le nez qui coule. Ou quand la nounou est absente, ou malade (trois fois en deux semaines, et ce coup-ci, pour une semaine). Et si la grande a une certaine autonomie, le bébé doit être surveillé à peu près en permanence, car il explore très activement, démonte la maison, et se met parfois en danger.

Il y a les contrats et les fins de contrats des nounous à gérer, celui de la garde de la grande pendant le mois d’août, celui de la garde du petit par une nounou remplaçante pendant que l’habituelle était en vacances. Beaucoup de paperasses, des calculs relous, des formulaires pas clairs où rien ne rentre jamais dans les clous, des coups de téléphone à Pajemploi.

Il y a les sollicitations de l’école. Amener un goûter (des fruits) pour 26 enfants. Signer le cahier tous les soirs, ramener le cahier, ne pas oublier. Donner trois dates auxquelles on peut prendre la mascotte et faire des trucs sympas à l’extérieur avec elle pour servir de support à une activité en classe. La réunion de rentrée. Prendre la température tous les matins.

Il y a les rendez vous médicaux à prendre. Podologue et dentiste pour moi, vaccin des 11 mois pour le bébé, les allers-retours à la pharmacie, la reprise du psy.

Il y a les lessives, nombreuses, parce que l’Etourneau (alias Jean-Crado) apprend à manger seul et se traîne par terre, et que le Moineau (aka Mimi-Bouillie) continue à manger assez salement, se crayonne sur les vêtements, veut boire avec ses mains et s’innonde systématiquement, et marche dedans, et.. bref, des enfants. Le linge à trier, plier, ranger.

Il y a les pommes qui pourrissent à terre dans le jardin, parce que pas le temps, parce que les guêpes et les frelons asiatiques (et un rat ce matin). Ca pue jusque dans la rue, il faudrait s’en occuper, mais bordel, J AI PAS LE TEMPS. Et là, le raisin va commencer à tomber aussi par terre.

Il y a la maison dégueulasse qu’on arrive pas à nettoyer vraiment, qu’on fait par petits morceaux, toujours un peu les mêmes, pendant que le reste sombre. Les sacs de couches qu’on tarde à descendre et qui empuantissent le bureau (parce qu’on arrive quand même encore à les sortir de la chambre des enfants, pour qu’ils ne dorment pas dans l’odeur de caca). Les chiottes qui fuient toujours.

Il y a la fatigue accumulée depuis 18 mois. Le bébé fait ses nuits, enfin, depuis le mois d’août, mais la fatigue ne se résorbe pas. Le mal de dos. Le mal de pieds, avant les semelles, puis, différent, à cause des semelles (mais je sais que ça va s’arranger. Mais j’ai mal, quand même).

Il y a l’inquiétude liée au COVID. Pour le pays, pour le département. Pour nous : qu’est ce qu’on va faire en cas de reconfinement, comment on va bosser avec les enfants derrière nous ? Ou même si on n’est pas reconfinés : il suffirait que l’école soit fermée pour que ce soit hyper galère (pour moi).

Il y a la tristesse, parce que l’Etourneau va avoir un an dans quelques semaines, et qu’on ne pourra pas fêter son anniversaire avec mes parents, ni même probablement correctement avec mes beaux-parents (avec qui on essaye de limiter les contacts en intérieur au maximum).

Je sature, un peu.

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