lundi 12 février 2024

12 février - Aujourd'hui l'imprévu

Journée rude physiquement, parce que le week-end n'a duré qu'un jour, que je me suis réveillée dans la nuit, que le trajet est plus long que d'habitude cette semaine, que je suis restée plus longtemps au boulot parce que les enfants sont partis et qu'il n'y a pas d'impératifs de ce côté, que je me suis tapé les heures de pointe dans le métro, que j'ai mes règles et qu'elles me tabassent pas mal.

Dans la tête ça va. J'ai eu des conversations intéressantes avec mes collègues, j'ai avancé sur un truc qui me stressait un peu, et mon cours s'est bien passé ce matin, même s'il s'est terminé sur une petite colère.

Et les rayons de soleils imprévus, les petites touches jaunes des jonquilles sur le chemin, les petites voix excitées de mes enfants au téléphone, tout ça était joli à regarder et écouter.

mardi 7 février 2023

Plaisir

Réamorcer le plaisir. Pour essayer de lutter contre la frustration, contre l'anxiété, contre la colère. S'obliger à faire des choses pour soi, des choix pour soi, et rien qu'à soi. En parallèle des stratégies pour reprendre contrôle sur le boulot dévorant, pour retrouver du doux avec les enfants, en parallèle de la thérapie, aussi, qui est pour moi, mais qui n'est pas que du plaisir.

Le plaisir, comme une grosse boîte posée au milieu de mes pensées, avec plein de tiroirs que j'ai un peu oubliés depuis longtemps, un peu grippés parfois, ou qui contiennent des trucs un peu risqués aussi, peut-être. J'ai tourné autour de la boîte pendant un moment. Un peu perplexe, un peu défiante, pas très courageuse.

Finalement, j'ai tiré sur différentes poignées. Pour voir ce qui acceptait de s'ouvrir.

Le dessin est la seule chose que j'ai réussi à faire pendant mon arrêt. Alors j'ai continué à dessiner, notamment sur la belle tablette graphique offerte par Nawimba. Et puis ma mère m'a acheté du matériel pendant les vacances de Noël. Elle me tirait du côté de la peinture, et je résistais, parce que, j'aime pas, j'ai besoin d'un contact plus tactile et direct avec le papier, un truc qui gratte et qui résiste sous les doigts, pas un truc qui glisse. Quelque chose que je peux maîtriser, corriger, contrôler. Au milieu du reste, elle m'a quand même offert deux pinceaux à réservoir et un bloc de papier "multi-techniques liquides". J'ai rouspété pour la forme, mais accepté. Et deux semaines plus tard, je suis tombée dans l'aquarelle. Je n'avais pas peint depuis... dix ans, peut-être? Et bon, oui, d'accord. Le plaisir dans les couleurs, et même, oui, dans l'obligation de lâcher un peu prise. L'impression de ne rien y comprendre au début, mais une espèce d'obsession, des fleurs qui s'impriment sous mes paupières le soir quand je les ferme. Alors j'essaye de peindre au moins un peu chaque week-end. Au moins chaque semaine.

La musique un peu, aussi, là aussi grâce à un cadeau de mes parents à Noël. Un beau kalimba. Le plaisir des notes cristallines. Le plaisir de retrouver des mélodies à l'oreille. De gratouiller tout doucement des séries de notes sans besoin d'aller forcément quelque part avec..

Un autre tiroir que j'ai rouvert il y a dix ou quinze jours est celui de la lecture. Depuis mes cinq ans, je n'avais jamais aussi peu lu qu'en 2022. J'ai arrêté en février, je crois, et à peu près plus rien lu jusqu'à ces derniers jours, sauf la première partie du roman qu'un ami était en train d'écrire, en fin d'année. Sans réussir à lire les parties suivantes. Bloquée, bloquée, bloquée. La fiction qui avait toujours été une des options pour m'évader de moi-même était devenu très angoissante. Une échappatoire de moins, à un moment où j'en aurais vraiment eu besoin.
Mais ça va mieux, alors: j'ai repris un livre, puis deux, puis trois. Et repris le roman de mon ami, aussi.

Un autre tiroir va s'ouvrir bientôt avec l'arrivée du printemps. L'avidité à regarder les fleurs, les oiseaux dans le jardin, les insectes dans l'herbe. Le soleil chaud dans le dos ou éblouissant dans les yeux. Ça a l'air con et mièvre, dit comme ça, mais ça me remet d'équerre chaque année. Les couleurs, la lumière. Les photos de ciel. Les doigts dans la terre.

Le tiroir suivant était fermé depuis 8 ans. Je planifie une mission de terrain. Si ma demande de financement est acceptée, je vais retrouver le Vanuatu cet été. Brièvement, mais... je retourne au Vanuatu. Les larmes aux yeux rien que d'y penser, alors même que ça ne me manquait pas consciemment. J'irai peut-être même à Maewo. "Pour aller retrouver ma source", comme disait Anne Sylvestre (oui, encore elle).

C'est pas si mal, en quelques semaines.

jeudi 5 mai 2022

Bercail

Quatre jours chez mes parents, sans Nawimba ni les enfants.


Trajet tranquille. Une chanson dans la tête, tant d'années plus tard.

Retrouvailles.

L'odeur de la lessive de ma mère. La saveur des choses pas goûtées depuis longtemps.

Nuits hachées. Tirer sur la corde. Tirer, tirer, tirer.

Des fleurs, la végétation. Folle puis moins folle. L'explosion, les couleurs. L'odeur de menthe sur mes doigts.

Des nouvelles des oiseaux du coin et des souvenirs des amis lointains.

La création débridée des deux dernières années. Du beau. Du caché. Des boites dans des boites, des plis dans des plis. L'os dans l'ocre, l'or dans l'encre.

Beaucoup de mots.

Lui. Lui. Elle. Eux. Lui et sa toute petite aussi.

La lumière dans les peupliers. Le bruit de la chute d'eau.

Lâcher prise. Soupirer. Rire.

Épuisée. Et plus sereine que je ne l'ai été depuis des semaines, après ce retour au bercail.

dimanche 2 mai 2021

Se cramponner aux petites satisfactions

Beaucoup de choses merdiques dans ces derniers jours. Célébrons donc les choses qui ont BIEN marché...

- On a fêté l'anniversaire de Nawimba, qui a eu l'air content de ses cadeaux...
- J'ai rebouché beaucoup de fissures sur les murs du salon. Chaque petite étape nous rapproche du moment où cette pièce sera repeinte et meublée (On ne peut faire que très peu de choses à chaque fois qu'on passe dans la maison, la pièce est grande, c'est long, mais on essaye de pas se désespérer).
- Nawimba a réussi à nous concocter un repas sympa hier soir alors qu'il n'y avait pas grand chose dans les placards et que 1er mai oblige, c'était difficile de faire des courses.
- Les enfants dorment très bien dans la nouvelle maison. Grosses nuits pour les deux, grosses siestes pour le bébé.
- Ils y jouent aussi très bien. Ils se disputent plutôt moins, et on peut les laisser tous les deux en autonomie dans la salle de jeu pendant un long moment, et ça soulage.
- Après des heures à chercher, Nawimba a réussi à localiser l'endroit où la ligne téléphonique arrive dans la maison. Il nous fallait impérativement l'info pour l'arrivée du technicien de la fibre ce jeudi.
- La première rose du jardin a éclos, elle est belle, et elle sent merveilleusement bon (le litchi). Il reste trois ou quatre rosiers dont j'ignore la couleur...

Première rose de mon jardin, mai 2021

- Les orangers du mexiques embaument aussi au fond du jardin.
- J'ai collé des petits patins sur différents placards que l'Etourneau aime claquer: ça fait moins de bruit.
- On a monté un petit meuble à l'étage, ça nous a permis de faire une table à langer correcte pour l'Etourneau, on en avait marre de se péter le dos à le changer par terre.
- Ma belle-mère m'a apporté une grande caisse en plastique où j'ai pu FOUTRE ENSEMBLE TOUS CES PUTAINS DE PLAYMOBILS REPARTIS PAR SES SOINS DANS TROUZE MILLE SACHETS ET MICRO-BOITES (les chapeaux ensembles, les armes ensembles, les chevaux ensemble, les ustensiles de cuisine ensemble, etc.. j'aime énormément ma belle-mère, mais on n'a pas les mêmes techniques de rangements de jouets).
- Le Moineau a pris un bain seule (on n'a pas de baignoire dans l'ancienne maison), s'est lavée et a shampooiné ses cheveux seule. Je n'ai eu qu'à rincer, et à m'occuper de la sortie. Même quand elle s'est mis du savon dans l’œil, elle a résolu le problème toute seule. LE. PIED. (Sérieusement, je chouine régulièrement sur ma nostalgie des tous petits bébés que je ne porterai plus dans mon ventre et contre moi gnagnagna, mais les enfants grands, quel bonheur aussi...).

Bon, et puis les petits mots gentils de plein de gens sur twitter, vendredi soir et samedi matin, pendant et après ma grosse déprime. Je repense à mon psy qui me disait il y a quelques mois que ce qui se passait en ligne ne relevait pas d'une vraie sociabilité. Je n'aurai jamais pu le convaincre du contraire, mais je m'en fous bien, parce que moi, je sais. Heureusement qu'il reste ça, et vous, dans cette période merdique, quand même...

mardi 12 mai 2020

Mon jardin de printemps

Confinement oblige, j'ai passé beaucoup plus de temps que d'habitude en début de printemps dans mon jardin. Je n'ai pas pu faire tellement plus de choses (parce que, pour le meilleur et pour le pire, je ne suis pas confinée seule, voyez vous...) en termes de petits et grands travaux, mais j'ai eu le loisir de regarder pousser les plantes, éclore les fleurs, et tout le bazar :) Ca m'a consolée un peu de ne pas pouvoir profiter du printemps pour voir les glycines, les arbres de Judée, les chorètes du japon fleurir dans mon quartier..

Alors voilà, des ptits bouts de mon jardin, pris avec mon téléphone qui fait pas des très bonnes photos (ou alors c'est moi, c'est possible aussi). Je me rends compte que je n'ai pas pris de photos des roses, ni de la monstro-vigne, ni de belles photos de l'énorme coussin de campanule sous la belle sauge en fleurs.. On les aperçoit sur la photo avec une vue d'ensemble, mais on ne les voit pas très bien...Ce sera pour le coup d'après :)



Jacinthes sauvages, mai 2020


Sous le pommier, mai 2020

Pommier en fleurs.jpg, mai 2020

vue d'ensemble du jardin.jpg, mai 2020

Fleur de bourrache.jpg, mai 2020
Petit céanothe deviendra grand.jpg, mai 2020
Seringat.jpg, mai 2020