Mon fils aime les chiffres, et les supports sur lesquels il y a des chiffres. Pendant quelques semaines, il a eu une passion pour les calendriers, et il est en train de glisser vers les thermomètres. Il guette donc à intervalles réguliers celui qui indique la température extérieure, et a été excessivement content de voir 10,9 degrés Celsius s'afficher ce matin. Il a bien compris que c'était beaucoup plus chaud que ces derniers jours et a donc commencé à sortir sa casquette et ses lunettes de soleil pour aller à l'école.
J'ai réussi à lui faire troquer la casquette pour un bonnet, en arguant que certes, c'était encore assez chaud, mais pas "chaud comme l'été", juste "chaud comme un hiver chaud". En revanche, il n'a pas voulu en démordre pour les lunettes de soleil, qu'il a quand même consenti à emporter dans son sac, et pas sur son nez.
Et malgré mes remarques répétées sur le fait qu'il allait faire gris et moche, aujourd'hui, il a disserté pendant tout le trajet vers l'école sur ce qu'il allait faire quand le soleil arriverait. C'est une de ses forces, à mon fils, un truc que j'admire beaucoup, même si ça m'agace. Il ne changera pas d'idée juste parce que quelqu'un d'autre essaye de le convaincre. Il doit être convaincu par les faits. Donc moi, je lui disais "tu sais, il va faire gris, peut-être pleuvoir", et lui, après avoir mis ses gants, quand même, parce que ohlala il fait un peu froid, lui me parlait d'arc-en-ciel, quand le soleil allait briller en même temps que la pluie.
Et devinez quoi. En début d'aprèm, il y a eu du soleil. Avec cette lumière d'hiver très particulière, très jaune, sous les nuages. Alors, en l'honneur de mon fils et de sa foi inébranlable du matin, je suis sortie, et j'ai fait le tour de la maison, en cherchant l'arc-en-ciel. Je n'en ai pas vu, mais il y en a certainement eu à un moment, parce qu'il pleuviotait, et le soleil jouait dans les gouttes.
J'en ai profité pour faire mon premier tour de jardin depuis... une éternité. C'était bien.
Je pourrais faire une conclusion un peu moisie sur le soleil après la pluie, dans la vie. Y a plein de gens dans mon entourage à qui j'ai envie de dire des trucs comme ça en ce moment, parce que ça va pas fort. Mais c'est un peu rebattu comme image.
Ce qui me reste de ce moment, en revanche, c'est que mon fils de quatre ans a parfois une bonne influence sur moi, et que je ne suis pas obligée de penser que le rapport de formation/ d'éducation est à sens unique. Et ça me réjouit, vraiment.