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dimanche 2 juin 2024

De mon frère (1)

Il y a dix-huit ans, j'ai écrit une note à propos de mon frère, sur mon premier blog. Je la republie ici, parce que j'aimerais arriver à écrire sur notre relation actuelle.


De mon frère


**Mode déclaration d'amour-meringue ON**

Souvent, en rigolant, je dis que c'est l'homme de ma vie. Sauf que je rigole qu'à moitié. Même que parfois, ça m'inquiète un peu de dire des trucs comme ça. Genre, Freud, au secours. (Déjà qu'à cinq ans -lui en avait deux-, j'ai essayé de faire son éducation, le pauvre. Enfin chacun gère son œdipe comme il peut, hein. Il ne m'en a pas trop tenu rigueur, je crois, et il a du mérite :oS) En même temps, je crois pas que ça veuille dire qu'il n'y a de la place pour personne d'autre. Ou que je me cherche un autre lui, comme mec. Juste, il est là depuis 20 ans, et ça, ça suffit à marquer la place. Du moins je l'espère. J'ai pas envie que cette relation-là se distende jusqu'à ne devenir que cette chose où on s'appelle trois fois par an, aux anniversaires et à Noël, paske "la famille, ça compte".

Sans même parler de "supporter", je peux envisager d'avoir à vivre sans mes parents (et je suis très proche des mes parents). Mon frère, je peux pas. C'est pas compliqué, rien que de l'écrire, j'en ai les larmes aux yeux, et je suis partie à chialer pendant 10 bonnes minutes.

Non qu'on soit tout le temps pendus aux basques l'un de l'autre, pas du tout. On peut très bien ne pas se parler pendant assez longtemps, et ne pas se voir pendant des mois. Et ensuite passer des heures à ricaner comme des crétins au téléphone sur une période assez restreinte. On se ressemble pas tellement, on n'a pas les mêmes défauts, pas les mêmes manies. Des fois, il m'énerve, et régulièrement, il m'envoie chier quand je joue trop les sœurs juives (mais je me soigne, hein, Coco, j'te jure :) ), ou les mouches du coche.

Mon frère, c'est un planqué. Quelqu'un d’extrêmement fin et intuitif, observateur, diplomate, marrant, caché derrière beaucoup de discrétion, un peu de timidité, et une grosse barbe. (Nan, ceci n'est pas une annonce immobilière, et je ne cherche pas à louer mon frère. Si vous en voulez un pareil, démerdez-vous, je le garde).
Mon frère, il m'éclate la tronche aux échecs, et il me dit quand même "tu t'es bien défendue".
Mon frère, c'est sans conteste mes meilleurs et mes pires fous-rires. Et pour égaler ça, faudra se lever tôt.
Mon frère, c'est l'assurance, que j'ai toujours eue, que les mecs bien ça existait, et pas que dans les livres.
Mon frère c'est la preuve qu'on peut se bouffer le nez, se hurler dessus et se claquer les portes au nez sans avoir à taper là où ça fait mal.
Mon frère, c'est l'évidence que, si jamais je dois être mère, je ne m'arrêterai pas à un seul enfant, parce que priver volontairement mon gamin de la possibilité de cette relation-là, je pourrais pas.


**Mode déclaration d'amour-meringue OFF**

samedi 1 juin 2024

1987-1988 : Fragments

Quelques souvenirs d’école, très flous. L’escalier en pente qui descend vers l’école. Je joue que je m’appelle Sarah. Je mange à la cantine. Des petites tables dans une pièce lumineuse. Je ne « vois » pas la salle de classe, ni la cour de récré.

Notre maison est cambriolée. Je me revois expliquer à la maîtresse, à la cantine, que j’ai entendu les voleurs passer dans la rue, la veille.

Mon frère est très très rond. Je l’appelle « Bourdon dodu ».